MISE A JOUR : 08/09/2016 à 10h13
HISTORIQUE DU SOUS MARINS A DOUBLE COQUE TYPE 1500 TONNES " BEVEZIERS"
Documents et photos MAÎTRE GODIN
Document AUSINA MARCEL
III)
Le
premier
Béveziers. Quand
une marine veut marquer son attachement à un fait ou à un personnage, elle
l'utilise pour baptiser ses bâtiments. Tourville fut souvent à
l'honneur, aussi bien du temps de la
Marine à voile que du temps de la Marine moderne. A la fin du XIXème siècle un croiseur portait son nom. Il fut repris par le même type de bâtiment
en 1945, puis par une frégate de
lutte anti-sous-marine récemment. A chaque fois le nom de Béveziers
apparaissait indirectement sur ces navires, par l'intermédiaire d'une des
tourelles de tir qui était ainsi
baptisée. Mais il faut attendre 1932 pour qu'enfin un bâtiment
porte le nom de cette victoire navale: un sous-marin de 1500 tonnes du
type Agosta, sa
tape de bouche ne pouvait que reprendre le thème de la médaille frappée
à la fin du XVllème siècle,
sur ordre du Roi. Mis en chantier à
l'arsenal de Cherbourg en 1932, il est lancé le 14 octobre 1935 et
entre en service en l'année 1936. Ses frères ont pour nom: Agosta, Ouessant et Sidi Ferruch. A l'ouverture
des hostilités en 1939, il appartient à la 8 ème division de sous
Après avoir rempli
diverses missions dans le golfe de Guinée, Le Béveziers est envoyé à
Casablanca le 13 décembre 1940, puis le 3 janvier 1941 à Toulon.
L'amiral de Laborde
vient à son bord passer une inspection et féliciter l'équipage pour sa
tenue à Dakar.
Le 9janvier, une commission d'armistice italo-allemande visite le bâtiment,
qui est placé
en gardiennage en attendant un grand carénage. Le 3 janvier 1942, escorté
par le
Ouercv, il
appareille pour Madagascar et arrive à Diégo Suarez le 19 mars. Du 6 au
25 avril, avec le Bougainville.
il effectue
une mission sur Djibouti. Le 5 mai 1942, au cours de
l'attaque de Madagascar par les forces britanniques et les F.N.F.L.9,
il est grenadé par des
Swordfish anglais et coulé. A son bord on relève cinq morts. Renfloué,
il est mis, en réserve, puis condamné le 26 décembre 1946. IV)
Souvenirs du Quartier-maître
timonier Marcel Déplacement en surface 1570 tonnes Déplacement en plongée:
2084 Tonnes longueur: 92.30 m Largeur: moteurs: 2 diesels de 3000 à 4500 ch (Sulzer) 2 électriques de 1000 à 1200 ch Vitesse: 17 à 20 nds en surface Béveziers atteint 21 nds aux essais 10 à 11 nds en plongée Distance franchissable:
10 000 milles
à 10 nds.
Effectifs Le bâtiment pouvait accueillir au maximum 73 personnes Armement :
4 tubes lance-torpilles d'étrave
de 550 mm.
3 tubes lance-torpilles, en tourelle orientable au milieu, de 550
mm.
2 tubes lance-torpilles de 550 mm et 2 de 400, en tourelle
orientable
arrière.
2 torpilles en réserve dans la cale avant. 1 canon de 100 mm avec 200 charges en réserve. 2 mitrailleuses (Hotchkiss) de 13/2 sur affut A/A 2
fusils-mitrailleurs.
12
mousquetons, 2 pistolets 7/65, pour l'équipe de prise ou la compagnie de débarquement. Le sous-main Béveziers est mis sur cale, en 1932, à Cherbourg, lancé le 14 octobre
1935, en campagne d'essais à partir du ler janvier 1936, admis au service
actif en 1937.
Il est alors intégré aux forces sous-marine de la 2ème région
maritime, celle de Brest
(Amiral Ouest). Il est affecté à la huitième division de sous-marins
avec trois autres de
ses congénères issus de la même série, l'Agosta, l'Ouessant, le Sidi Ferruch.
Le chef de
division étant l'Agosta. Cette huitième division, avec la sixième, la
quatrième et la deuxième,
fait partie de la quatrième Escadrille sous-marine. Théoriquement. ce type de sous-marin d'escadre a
pour rôle essentiel, d'attaquer les
bâtiments de guerre naviguant en .surface. Ses caractéristiques propres
font, que dans la
majorité des cas, il résiste mal aux grenadages et aux longues croisières.
A l'intérieur, le
manque de place pour les vivres frais10
(Après une
semaine à la mer l'ensemble de l'équipage
devait
manger des
conserves. Les repas se prennent assis par terre dans les coursives. Le Béveziers ne fut jamais ravitaillé à la mer.) et
sa médiocre habitabilité (une
couchette pour
deux ou trois hommes, selon le nombre de personnes embarquées) rendent
la vie des hommes difficile. Les Officiers sont un peu mieux logés que
les autres, mais
le confort est tout relatif. Ses barres de plongée sont fragiles d'où la
multiplication
des dangers par forte mer ou lors de grenadages prolongés. Sa puissance de
feu est réelle, mais il ne dispose pas assez de torpilles de réserve. Il
peut plonger en 40
ou 60 secondes, en cas d'extrême urgence avec un équipage entraîné. L'immersion périscopique se situe à 15 mètres, l'immersion de
combat à 30 mètres, l'immersion moyenne à 80 mètres, en essai entre 100 et 110 mètres, en phase
critique à 120
11
Profondeur atteinte par le .Sidi Ferruch lors d'un accident de plongée au large du goulet de
Brest. de poêle
laissant échapper les fumées, ce qui très souvent faisait dire aux
matelots du bord : "que
le sous-marin fonctionnait à la vapeur". Les visiteurs ou les
passants sur le quai le
croyaient souvent!!! Un jour ou le Commandant recevait des invités, le
cuisinier cherchant
à allumer son poêle avec de l'essence, en mis trop, si bien que
lorsqu'il craqua l'allumette tout sauta. Le
tuyau extérieur se transforma en fusée et le pauvre cuisinier en mineur
de fond. Le repas, faute de cuisine, fut annulé en urgence. Aux beaux
jours, lorsque le bâtiment était
à quai, les repas se déroulaient sur le pont extérieur, avec tables et
bancs. Activités du Béveziers 1932
Mise sur cale à Cherbourg, début
du chantier. 1935 14 octobre
Lancement du Béveziers. 20 décembre
Prise
de commandement du Capitaine de Corvette Barjot. 1936 1
janvier
Armement
pour essais, avec un équipage de 4 Officiers. 16 Officiers mariniers et 47
hommes d'équipages. 1937
Admission
au service actif. 15
septembre
Prise de commandement du Lieutenant de Vaisseau Nicolas. 1938 13
avril
Croisière
d'endurance en Amérique latine (Casablanca Dakar Rio de
Janeiro-Bahia) et retour à Brest avec escale aux
Açores
(PuntaDelgada). 20
juillet
Brest : entrée du bâtiment en petit carénage dans la cale
Tourville, permissions
pour Noël. Retour à Laninon pour le jour
de
l'an. Etant en période de paix, le bâtiment est peint dans une couleur claire
et le kiosque en blanc. 1939 1 janvier-17 février Exercices avec l'Escadre, lancement de torpilles, tir au canon.
Changement
de batteries. 26 janvier Le Béveziers et le Sidi Ferruch appareillent pour une croisière dans l'Atlantique. 31
janvier - 6 février
Escale
à Casablanca des deux bâtiments. Escale à Safi.. mars avril
Nombreuses sorties à la mer, accélération
des exercices divers. 11 mai 20
juin
Retour sur Cherbourg pour travaux sur les diesels et les circuits
hydrauliques.
Retour à Brest, entrée en grand carénage. 20
juin
Alternance d'essais et d'exercices. La tension monte en Europe,
les permissionnaires sont rappelés. 13-14
juillet
Mouillage devant les Sables-d'Olonne pour la Fête nationale.
Exercices en baie de Douamenez. 20
juillet
Rappel des réservistes. Mouillage à Laninon. août
septembre
Quelques
petits appareillages suivis d'exercices. Attente des
événements. Le bâtiment est à 48 heures d'appareillage, les 14
octobre
Appareillage du Béveziers
et du Sidi-Ferruch, direction
les 15-26
octobre
A la mer. 27 octobre 15 heures, mouillage à Pointe-à-Pitre. 28-29 octobre A quai, à Pointe-à-Pitre. 30 octobre Appareillage pour Fort-de-France. 1-2 novembre A quai, à Fort-de-France. 4-12
novembre
A la mer. 13 novembre Mouillage à Fort-de-France 14-30 novembre A quai, à Fort-de-France. 1
décembre
Appareillage pour Trinidad. 2 décembre Mouillage à Trinidad, ravitaillement à Port-of-Spain. 3
décembre
Appareillage,
patrouille de surveillance de la route des navires en 3-8
décembre
A la mer. Poursuivons recherche. Ordre de rallier Fort-de-France. 17
décembre
Ordre de rallier Fort-de-France. 18 - 19 décembre
Mouillage à Fort-de-France. 20
décembre
Appareillage. Recherche du pétrolier ravitailleur allemand Altnark 21-31 A la mer. 1940 1
janvier
7 h mouillage à Fort-de-France (Fort Louis). Repos, nous couchons
dans le fort et apprécions les lits et la
fraîcheur
des chambrées. 10
janvier
Appareillage suivi d'exercices à la mer. Mouillage dans la baie de Saint-Pierre. 11
janvier
Appareillage. Grande difficulté pour décoller l'ancre du fond, 1/2 heure
d'effort, marche A/V et A/R, avons
certainement
crocher une
épave. Retour à Fort-de-France. Mouillage
à Fort-de-France. 16 janvier Appareillage pour Trinidad, accostage à Port-of-Spain à couple d'une corvette anglaise. Admirons la discipline de la Royal Navy, et échangeons du vin contre des cigarettes. 17-19 janvier Maintien au mouillage aux côtés des britanniques. 20 janvier Appareillage, patrouille au large des bouches de l'Orénoque. 21
janvier - 7 février
A la mer. 8-18
février
Mouillage à Pointe-à-Pitre. 19
février
Appareillage et transit sur Fort-de-France. 20-28
février
Mouillage à Fort-de-France. Distribution pour tout l'équipage de
lainages et de couvertures. 29 février Appareillage pour une destination inconnue. 29
février - 4
mars
A
la mer. 4 mars 16 heures arrivée à Saint-Georges (Bermudes), réception par les autorités de la ville (buffet et bal). 5
mars
20
heures appareillage, destination Halifax. 7
mars
A la mer. Alerte, cargo inconnu en vue, mesure d'arraisonnement. Deux
coups de semonce au canon, distance 5000
m.
Le cargo refuse
d'obtempérer et accélère son allure. Marchons 19 nds, la coque est
sale, résultat nous perdons
le
contact avec le cargo qui est
plus rapide. L'équipage enrage de perdre ce contact. (Peut-être
le
vapeur anglais
South
Gaie 9
mars
Arrivée à Halifax. Accostage au flan du croiseur auxiliaire Ascania (ex-paquebot),
il fait froid, environ -15°. 10
12
mars
Profitons du confort de
l'Ascania,
visite de la ville et des environs. Accueil chaleureux de la part de la population locale. 21-29
mars
Appareillage
avec le croiseur auxiliaire Alaunia.
Escorte du
convoi HX-29.
Froid intense à bord, nous souffrons de
la
condensation. Mer très agitée, nous roulons bord sur bord. Mis à la cape, creux estimés
par l'officier mécanicien entre
15
et 18 m. Le convoi est
perdu de vue, vaine tentative et pour le rejoindre. Ordre nous est
donné de rejoindre Halifax. 30
mars
Retour à
Halifax, accostage au flanc de l'Ascania. Couchons à bord
de ce. navire et apprécions particulièrement le
confort des cabines
de deuxième classe. 30
mars-5 avril
Au flanc de l'Ascania. Chaleur, confort, détente. Visite de la ville 6
avril
Appareillage avec le croiseur auxiliaire Ascania. Escorte du convoi 7-16
avril
Marchons
très lentement, blocs de glace à éviter, vieux cargos dont un grec qui à une vache sur le pont. Ce bâtiment ne respecte pas
les ordres du Commodore, et surtout ne tient pas compte des ordres de
changement d'allure ou de cap. Sommes sur son flanc bâbord, la nuit
veille renforcée, nous craignons tous un abordage. Plusieurs
alertes, le vent force considérablement et la mer se forme. Aux environs
de 20 heures la mer est très grosse et la vache a disparu.
Position 51°46N-21°IOW. Prenons la cape et perdons le convoi, nous
embarquons beaucoup d'eau. L'équipage est malade,
impossible
d'avoir des repas chauds. Suite à une erreur de barre nous prenons une
gîte terrible (moment d'angoisse intense).
L'indicateur
de gîte bâbord se bloque sur sa butée. L'aspiration des
diesels se fait par le panneau du poste central.
Nous
crevons de
froid, les batteries déversent (chlore plus eau de mer = vie à bord
plus que difficile). Les pompes
d'épuisement
fonctionnent toutes les heures. Le moral reste, en partie bon, grâce au
"pinard" des
Services d'Approvisionnement
de
l'Ordinaire et surtout au rhum de la Martinique. 19
avril
19
avril
Ordre de rejoindre Brest. La tempête se calme, nous
apercevons l'bnpétueuse venue à notre rencontre. 20 avril
Oh30
arrivée en rade de Brest. 7h30 mouillage à Laninon après six mois de croisière. 21
avril
Les
permissionnaires partent dans leurs familles. Entrée du navire en petit carénage. 20
mai
Sortie
de petit carénage. 21
mai
Prise de
commandement du Lieutenant de vaisseau Lancelot. 24
mai
Situation
difficile sur le front. 28
mai
Appareillage, essais des
diesels, plongée à 110 m devant Morgat, puis
retour sur Brest. Quai de Laninon, embarquement de matériels, torpilles, munitions,
vivres, vêtements, casques coloniaux, remplissage de fuel
maximum. 13
h le samedi, appareillage pour une destination inconnue. Mouillage à Casablanca. A quai à Casablanca. L'équipage couche au cercle
nautique. Ecoutons la radio, les nouvelles en provenance de la métropole
sont mauvaises. Le Béve-iers
change de
nouveau de couleur, le vert
clair est de rigueur dans ces eaux plus limpides. 7h30 appareillage, patrouille au large de Casablanca. A
quai vers 17 h. A
quai à Casablanca. Le 18 nous avons appris le sabordage à 19h30 des sous-marins Achille, Aposta et Ouessant. Appareillage,
patrouille vers les Canaries à la recherche d'un sousmarin allemand. A
la mer et retour sur Casablanca. Vie à
Casablanca. Apprenons, sans y croire vraiment, l'agression de
Mers-el-Kébir par
les Anglais. Dans la nuit, nous avons confirmation du désastre.
Colère générale et consternation dans les équipages. 8
h envoi des couleurs, les pavillons sont mis en berne. 19h30
ce jeudi, appareillage pour une destination inconnue. A
la mer. 6 heures arrivons en plongée devant la cap Manuel,
annonçant le port
de Dakar. Bâtiments anglais signalés. Pas de contact, surface, mouillage
à quai vers 8 heures. Débarquement des
recrutés et des engagés ayant effectués 2 et 3 ans
à bord (Baudouin, Jacob, Devos, Colomine, Obled). Embarquons le quartier-maître Jault. Patrouille
aux alentours de Dakar. A
quai avec les sous-marins Persée
et Ajax Démontage du diesel tribord, soufflante de balayage et
centrale hydro. Après 12 heure nous
entendons en énorme bruit suivi d'une formidable explosion. Il s'agit de la première salve de 380 mm des Anglais. Le Persée
et l'Aiax
sont aux
postes d'appareillage. Le Richelieu est
encadré par les salves, un remorqueur (Le Bufe)
déhale
son arrière pour rendre battante sont artillerie principale. Les salves de 380 mm commencent à faire des dégâts aux
alentours. Nous embarquons notre
matériel aussi vite que possible. A la fin de l'après-midi nous
apprenons la perte du Persée- Pas de détails ??? Par
équipe nous travaillons jusqu'à une heure du matin pour remonter
le matériel. A 4 h le branle-bas est sonné, café, poste d'appareillage.
A 4h45 nous sortons de la rade à raser l'arrière du Richelieu.qui
à une position oblique par rapport au quai.
Devant Gorée,
poste de combat, plongée périscopique 15 mètres. 9h15 premières attaques aériennes par les avions de l'Ark
Roval. Violentes
explosions, très proche. Les bombardiers nous repèrent assez facilement, notre coque étant peinte en rouge
minium. La journée
se passe entre période de calme et de bombardements. Vers
19 h route sur Dakar. Surface devant Gorée. Fin du poste de combat. A quai, vers 20h20 mise en charge des batteries avec le diesel
disponible. Continuons réparations. Apprenons la disparition de l'Aiar. Le
moral n'est pas au beau fixe. Nuit agitée, le
sommeil ne vient pas ????? 25
septembre
4 h branle-bas, même
mouvement que la veille, filons vers le large,
portes étanches souquées, poste de combat. L'aviation anglaise
ne nous repère pas. Merci à la chasse française qui le 24 juillet avait
fait le nettoyage aux environs du port de Dakar. Vers 8 h l'escadre
anglaise est en vue, nous commençons l'approche. Situation
du personnel dans le kiosque et
au poste central Kiosque
Commandant Lancelot. Officier
en Troisième ??????? Quartier-maître Kergadalan, conjugateur de tir. Quartier-maître bosco ??????
barre de direction. Poste central Officier en Second, Lieutenant de Vaisseau Jodon. Ingénieur mécanicien Poncet. Quartier-maître Chateau à la barre de plongée AN. Quartier-maître Le Balch à la barre de plongée A/R. Quartier maître Lagalisse au tableau de purge. Second-maître radio ???????
Second-maître
mécanicien ??????? 9 h ordre de
lancement 41-3-2. "Torpilles
parties" annonce
par le porte-voix
le quartier-maître Jault. Une longue minute d'attente et nous
percevons le bruit d'une explosion. En avant 6, plongée 30 mètres. Entendons bruit d'hélices, stoppons les moteurs
et la ventilation,
le bâtiment est lourd de l'avant, pas facile de tenir l'assiette.
Le torpilleur anglais s'approche à toute vitesse, premier passage. L'explosion des grenades est terrible, les
disjoncteurs sautent, passons sur
éclairage de secours. Le sondeur s'arrache de son support et tombe sur le
gyro-compas qui déclenche sa sonnerie
d'alerte. Le second électricien étouffe le bruit avec une couverture.
Pas de ventilation, la température monte vite. Deuxième passage
plus près, le plancher du poste ondule, les niveaux et les ampoules
éclatent, nous sommes dans le noir, je crois
que nous avons tous une sacrée angoisse. J'entends la voix de
l'officier en second Jodon annoncer : "A
tous les postes rendez compte
des avaries". Les réponses positives arrivent de tous les compartiments,
tout va bien. Troisième et quatrième passages trop loin, le torpilleur
nous a perdu. Remise en route de la ventilation, le second électricien a
maîtrisé le gyro-compas, repassons sur éclairage
normal. On ne sait pas encore quel a été l'impact de nos torpilles.
Ce n'est qu'en arrivant à Dakar que nous apprenons que le
cuirassé HMS Résolution
a été
touché par le travers tribord, par une
ou peut-être deux de nos torpilles, Mers-el-Kébir est vengé. A 14 h
nous rentrons dans Dakar, tous les équipages des bâtiments de
l'escadre et du commerce sont aux postes de bande. Les quais sont
noirs de monde, acclamations nourries, émotion à bord intense. Mouillage
à quai, défilé des autorités à bord. Repos bien mérité
pour tout l'équipage. 26
septembre
Reprenons le train-train habituel. 27
septembre
Invitation
à bord du Richelieu. Prise d'armes et remise de la Croix de Guerre à tous les membres de
l'équipage du Béve-iers. 28 septembre-6 novembre Remise en état du bâtiment. Effaçons cette fameuse
peinture rouge. Embarquons de grosse
quantité d'huile d'arachide (combustible pour
les diesels), et préparons le départ. 6
novembre
16 heures embarquement d'un mystérieux passager civil. Ce dernier
s'installe au carré officiers et n'en bouge pas. L'officier en troisième
lui laisse son couchage. Qui est
ce passager mystère ????? Départ
de Dakar. 12
novembre
A la mer, l'échappement des diesels sent la friture, pas de
contact avec le passager civil pour les membres de l'équipage. 20 novembre
Arrivons
devant Victoria l'avant port de Douala. Mouillage à quai devant
le magasin des douanes. Sur le quai une douzaine de militaires de tous grades, quelques civils. La coupée en place, le -16 civil
saute à terre et disparaît suivi des militaires et des civils. Descente
à terre interdite pour le bord. Sur le quai, trois africains, vendeurs
de bimbeloterie, l'un d'eux nous dit que nous sommes "en
terre gaulliste", stupeur de plusieurs d'entres nous. 19 h envoi des
couleurs. On retire la coupée, un petit remorqueur arrive, nous écarte
du quai, une équipe de dockers intercale un radeau entre le Béveziers
et le quai. Un factionnaire en armes est maintenu dans le kiosque. 21
novembre
8 h
envoi des couleurs, sur le quai quelques curieux. Appareillage en
route pour une destination inconnue. Apercevons le mont Cameroun couvert de neige. 22
novembre
Devant Libreville, avons
rendez-vous avec l'aviso D'Iberville
et le cargo Tours. Nous
restons sur place, pêchons un requin. 23
novembre
En route pour Lomé. Dans la soirée mouillage,
descente à terre. 24
novembre
Même programme que ta veille. 25
novembre
En
route pour Cotonou. Après-midi mouillage puis descente à terre. 26
novembre
Même
programme que la veille. 27
novembre
Appareillage pour Conakry. 3
décembre
14 h mouillage en rade de Conakry. 4
décembre
Excursion. Par chemin de fer nous nous rendons à Kindia. Visite de
l'Institut Pasteuria, élevage de serpents, démonstration de récolte de venin. 5
décembre
Appareillage pour Dakar. 7
décembre
Devant
Dakar, à la hauteur de Gorée, suite à une fausse manoeuvre une torpille
de 400 mm est expulsée de son tube. Elle tombe à la mer et disparaît.
Nous apprenons la perte du Poncelet dans
les eaux où nous étions précédemment. 11 décembre
Appareillage
pour Casablanca. 12
décembre
16 h arrivée à Casablanca, descente à terre pour l'équipage. 13-14
décembre
Exercices en mer. Profitons
de l'escale pour faire une excursion jusqu'à Marrakech. 14 décembre
Appareillage
pour rentrer en France, via Oran. 15
décembre
11 h environ, apercevons
Gibraltar, marchons à petite allure. Frégate
anglaise apparaît sur notre arrière bâbord, nous remonte rapidement et
règle son allure sur la notre. Nous sommes à 300 mètres
l'un de l'autre. Nous avons droit au salut, même politesse de notre part. Pendant une bonne heure nous naviguons de conserve
et au revoir. 16
décembre
Mouillage à Oran. 17-29 décembre
A quai,
à Oran. 30
décembre
Appareillage pour Toulon. 1941 1 janvier
Mer
très agitée. Mais, malgré tout, l'équipage fête le nouvel an à bord. 2janvier
Mer très agitée, on se rapproche de Toulon. 3 janvier
Arrivée à Toulon. I0h30
mouillage près du sème dépôt. Sur le quai
une compagnie de fusilier-marins présente les armes. Ordre de prendre la tenue n° 1. Attendons la venue de l'Amiral de Laborde.
Inspection, félicitations, à 12 h dégagement. 45 janvier
Permissions
pour ceux qui ont de la famille en zone libre, les autres
il faut attendre des familles d'accueil. 6-8 janvier
Débarquons
torpilles, munitions, périscopes. Avec un camaradeje profite de cette période pour récupérer la tape de bouche du navire, sachant
que la commission d'armistice venant à bord, il y avait peu de chance pour qu'on la retrouve après son passage. 9janvier
La
commission d'armistice italo-allemande monte à bord. "Le rital est un prétentieux, hautain, qui pose des questions idiotes. Le boche
ne dit rien.". Le Lieutenant de Vaisseau Jodon, officier en second
est promu Capitaine de Corvette. 10janvier
Le Béveziers
entre en gardiennage
d'armistice. 12janvier
Entrons
en bassin de grand carénage. Le commandant Lancelot quitte le Béve-iers. La
moitié de l'équipage doit se rendre à Missiessy12
(Compagnie de garde) et attendre une
nouvelle affectation. 18
janvier
Le
Capitaine de Corvette Jodon débarque et prend le commandement
du sous-marin Arethuse.
Il deviendra plus tard Contre-Amiral. 15 septembre
Le
Béveziers est
prévu dans le groupe de relève des sous-marins dés
la fin de son carénage. 1
octobre
Le
Lieutenant de Vaisseau Richard prend le commandement du Béveziers. 27
octobre
Fin du
grand carénage. 1942 3
janvier
Départ de Toulon pour Casablanca avec le uer
et le Centaure.
7-9 janvier
Escale à Casablanca. l0 janvier
Départ
avec le uer pour
Da.(ar.
14
janvier-13 février Séjour à Dakar. 14
mars
Arrivée
à Fort Dauphin (Madagascar), le Ouercv poursuit
jusqu'à Tamatave. 15
mars
Le Béveziers
part avec le d'Entrecasteaux
en direction de Tamatave. 17 mars
A quai
à Twnatave. 19
mars
Arrivée
à Diego Suarez. Le Béveziers
retrouve sur place les sous marins
Monoe et
Héros. Patrouilles en commun. 6
avril
Le Béveziers
et le Bougainville
partent pour Djibouti. 13
avril
Arrivée
à Djibouti. 25
avril
Retour
mission accomplie du sous-marin à Diego Suarez. 5
mai
Vers 6 h
le Béveziers
appareille. 1a faible profondeur de la
darse ne le met pas à l'abri des avions porteurs de grenades sousmarines.
Trois Swordfish lancent chacun une grenade. Le
Béveziers est atteint il dérive, puis est de nouveau
touché. A
6h 10 il commence à couler son équipage le quitte, il -y
5 morts à bord. Le numéro de coque du Béveziers était
alors le 13. Il est renfloué
en avril 1943 ou 1944 ou 1945 ??????,
puis mis en réserve et condamné
le 26 décembre 1946 par ordre n°1204 EMG M/1.
BIBLIOGRAPHIE Acerra
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Le livre d'or du sous-marin Béveziers
Bibliothèque
de la Marine à Cherbourg. *
Notice historique (BR 998) sur le sous-marin Béveziers,
élaborée
par la Bibliothèque de la Marine à Cherbourg
(Les différents bâtiments ayant porté ce nom à (avers les âges). `Actes
du XXVè
congrès des Sociétés Historiques et Archéologiques de Normandie (4-7 octobre
1990), communications
de Vergé-Franeeschi (M.),
de
Z) sberg (A).
Q 179 BEVEZIERS 1936 SM FRANCE ; Coque Q 179 ; Chantier : arsenal de Cherbourg ; 1. Q 179 Béveziers 1936 ; sous-marin de 1ère classe type 1500 t ; Retour à
Dakar, Sénégal en 1940
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contibution PAULMIER AGASM LORIENT
![]() ![]() Daniel Guimond à GAILLARD D'ARRIÈRE 1 h Pendant mon séjour à Diégo Suarez (1960-1962), en sortant de l'Arsenal, en face du foyer qui se nommait à l'époque le "Garrison" on pouvait encore voir échoué sur la grève, l'épave du sous marin Bevezier rongée par la rouille. Elle était encore entière, ce sous marin, en arrêt technique, avait été victime de l'attaque Anglaise (opération Ironclad) du 5 mai 1942, Il avait été coulé en surface dans la baie de Diégo. Renfloué, il n'avait jamais repris de service. Sur la photo, ce qu'il reste du Bevezier. |