Moins connus que les unités
navigantes ou
que les grandes unités à terre, les sémaphores et leurs occupants, les
guetteurs, constituent une composante importante de nos forces répartie
le long
de nos côtes.
LES
SÉMAPHORES EN CORSE OU LES YEUX DE LA TERRE
LES SÉMAPHORES EN CORSE
Dès le début de la navigation et donc des risques d'invasion, la
défense
des côtes devient un souci des populations riveraines.
Des postes de guet permettaient de découvrir et de signaler
l'approche des
navires ennemis au moyen de fumées.
Sous l'ancien régime, l'organisation de la défense des côtes était
assez
anarchique; la signalisation par pavillons, en particulière à chaque
région
voire certains ports même, manquait pour le moins d'unité.
Ce n'est que sous la révolution qu'un système uniforme se dessine.
La
défense alors placée sous la direction de la Marine se constitue d'une
ligne
continue de vigies. Soixante six vigies furent construites dans notre
région et
remplacées progressivement à partir de 1807 par des sémaphores.
En date du 16 décembre 1810, cinq sémaphore Corse sont en activité.
Ils
sont équipés de matériel radar et visuel performant et armés par du
personnel de la marine nationale.(Spécialités Guetteur Sémaphorique)
L'implantation des sémaphores en région de Corse est la suivante:
· La
Parata
· Cavallo
· Cap Corse
· Sagro
· La Chiappa
· Pertusato
Début 1987, Cavallo passera en sommeil et l'Île
Rousse sera fermé, Alistro sera reconstruit puis remis en activités en
1986-1987.
Armes par du personnel de la Marine Nationale,
relevant du Commandant de la Marine en Corse, les sémaphores, à l'aide
des moyens techniques modernes dont ils disposent, ont un rôle
prééminent dans l'organisation générale de défense et de surveillance
des eaux côtières et du littoral.
En liaison permanente avec le Poste de Commandement
du Secteur Maritime Côtier d'Aspretto et le Centre Régional
Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage Corse C.R.O.S.S installé
également sur la base depuis 1985, Les sémaphores concourent aux
missions de service public, de prévention et de sauvetage.
Les sémaphores sont des établissements de la Marine
Nationale implantés sur les points remarquables du littoral. Ils
remplissent deux types de missions:
· Missions
Militaires
Ils sont chargés:
- de la surveillance maritime, aérienne et terrestre du secteur qui
leur est
attribué.
- de la diffusion aux autorités concernées des informations
recueillies ou
de anomalies constatées.
- de la veille des liaisons côtières.
· Mission
du service public
- de la sauvegarde de la vie humaine.
- de la surveillance de la navigation en vue de la prévention de
pollutions
marine accidentelles,
- de la participation au concours aux taches des autres
administrations,
- des observations météorologiques.
Photo
Michel Luccioni
Pertusato et la Chiappa en veille
permanente
Le
Vice-Amiral d'Escadre Pierre-Xavier Collinet, préfet maritime de
Toulon, a visité le sémaphore de Pertusato à Bonifacio. Il a fait le
point sur les missions de surveillance en Méditerranée. Dans le cadre
du plan "VIGIMER" le rôle des sémaphores se voit renforcé
Perché sur
les falaises de Bonifacio, le sémaphore de Pertusato est le plus
méridional de France. Il veille 24 heures sur 24 et 365 jours par an
sur la circulation maritime dans le détroit séparant la Corse de la
Sardaigne. Un détroit qui est réputé pour être l'un des plus dangereux
de Méditerranée. Pertusato fait partie du réseau des 19 sémaphores du
littoral méditerranéen français qui a aussi pour mission la
surveillance aérienne et terrestre.
Dans le
cadre du plan "VIGIPIRATE" et de son pendant maritime "VIGIMER",
l'importance des sémaphores se voit aujourd'hui renforcée. Au cours de
cette visite en Corse le préfet maritime de Toulon a d'ailleurs annoncé
que 14 sémaphores étaient maintenant en veille 24 heures/24, contre
seulement 7 auparavant. Pour la Corse ces nouvelles dispositions
concerneront Alistro et la Chiappa sur la côte orientale de l'ile. (1)
L'objectif
est d'avoir l'œil sur tout ce qui se passe en mer et notamment de
lutter contre les trafics illicites de migrants. Il a ainsi été demandé
à tous les ports de signaler les mouvements de navire 72 heures à
l'avance, ce qui permet un contrôle plus efficace sur les bâtiments qui
n'auraient pas été signalés.
Des moyens
pour le sous CROSS Corse
Au cours
de sa conférence de presse, le vice amiral Collinet fait part de son
souhait de renforcer la coopération Franco Italienne pour la
surveillance du trafic maritime entre la Corse et la Sardaigne (voir
par ailleurs). Il a ensuite évoqué les deux importantes réunions qui se
sont tenues le matin même à Ajaccio avec le préfet de région Dominique
Dubois et avec les services qui assurent l'action de l'Etat en mer
(marine nationale, gendarmerie, douanes, affaires maritimes, police
nationale, sécurité civile et SNSM).
Il a
souligné qu'il y avait une parfaite convergence de vue entre tous ces
services.
Le préfet
maritime a aussi indiqué que la nouvelle loi sur la Corse ne changeait
en rien l'organisation des services de l'Etat pour ce qui concerne les
actions en mer.
Il a par
contre annoncé des moyens supplémentaires en matériel et en personnel
pour le sous CROSS Corse qui avait vu son activité réduite depuis 1999.
Pour
conclure, il devait insister sur la surveillance des loisirs nautiques
dans la bande des 300 mètres. Il faut savoir que depuis 1986 cette
mission incombe désormais aux maires.
Il les
engage vivement à baliser leurs plages et à organiser la surveillance
des zones de baignades : "Au-delà de leur responsabilité civile,
c'est aussi un atout pour le développement du tourisme en Corse".
Pierre CIABRINI.
Mardi 29 Janvier 2002
Dix-neuf
sémaphores sont répartis sur le
littoral méditerranéen, avec leurs missions de surveillances maritime,
mais également
aérienne et terrestre. Cette couverture méditerranéenne a été depuis
l'année
dernière renforcée, et la surveillance en Méditerranée reconnue comme
un
objectif de premier ordre. En un an, huit de ces sentinelles ont été
réarmés
en veille 24/24, portant le nombre de sémaphores en veille permanente à
14 sur
le total de 19. D'ouest en est, Bear, Leucate, Sète, l'Espiguette,
Couronne,
Cepet, Porquerolles, Camarat, Garoupe, Ferrat, Sagro, Alistro, La
Chiappa et
Pertusato sont armés en permanence, Bec de l'Aigle, Dramont, La Parata,
Ile
Rousse et Cap Corse sont armés du lever au coucher du soleil. M.A.S.
Le sémaphore est un bâtiment qui appartient au corps de la Marine
Nationale.
Il est situé au bord de la mer, à 63 m au-dessus du niveau de l'eau.
Les
militaires qui l'occupent sont appelés "guetteurs sémaphoriques".
Leurs principaux rôles sont :
-Surveillance du trafic maritime .
-Transmission des messages (coordination des opérations de sauvetage en
particulier en liaison avec le CROSS Corsen).
-Transmission de relevés météo et informations visuelles pour les
usagers
locaux (pêcheurs ,plaisanciers).
Ils travaillent en liaisons étroites avec la SNSM, les affaires
maritimes , le
CROSS Corsen, la gendarmerie, les pompiers, les douanes, les
capitaineries des
ports et bien sûr, la Marine Nationale.
Pour les missions de surveillance, les guetteurs sémaphoriques
disposent de
puissantes jumelles et d'un radar. Pour les communications, ils
utilisent la
radio VHF et tous les moyens de communication (fax, téléphone,
modem).Depuis
Juin1997, le sémaphore est équipé d'une station météorologique à
relevés
automatiques en liaison permanente avec le centre national de
météo-France à
Toulouse .
Dans le poste
d'observation de Sagro, la veille permanente assurée par la Marine.
Photo François
Varamo
Au Cap Sagro les guetteurs de la mer
Sept sémaphores répartis le long des
côtes corses scrutent l'horizon. Au Cap Sagro, des hommes veillent 24 h
sur 24 sur le canal de Corse pour une mission de service public
Gênes, Livourne, Palerme, Suez, Tunis,
Gibraltar, Marseille... Près d'une centaine de navires en provenance de
tous les pays se croisent chaque jour dans le canal de Corse.
Affecté à la surveillance de ce carrefour
maritime 24 heures sur 24, le sémaphore de Sagro, dont la tour fut
construite vers 1870, se dissimule dans les hauteurs entre Erbalunga et
Sisco. De là, il couvre une zone maritime d'environ 2 000 km2 qui
s'étend de Macinaggio à la pointe d'Arco, jusqu'à l'ile d'Elbe,
surveillant autant les eaux territoriales françaises qu'italiennes.
Neuf guetteurs des mers de la Marine
nationale travaillent ici. Chaque jour, une équipe différente de trois
marins assure la veille de 24 heures, tandis qu'une autre s'occupe de
l'entretien du site et du sémaphore et que la dernière se repose.
Trafic intense
Ces militaires sont chargés de surveiller la
navigation commerciale dans le canal de Corse. « Nous devons
identifier et répertorier tous les bateaux de commerce. Si nous ne
possédons aucune information, nous les interrogeons par radio pour
connaître nom, nationalité, indicatif et provenance. Nous suivons leur
transit sur radar et nous vérifions qu'il respecte la réglementation en
vigueur en matière de zone d'exclusion de navires » explique le
Maître Principal Christian Fremanger.
Des arrêtés préfectoraux fixent en effet les
distances des côtes à respecter. Ainsi, les navires à grande vitesse
(NGV) ne doivent pas se trouver à moins de 1,5 nautiques des côtes et
les cargos transportant des matières dangereuses - environ 12 % du
trafic - à moins de 7 nautiques, distance réduite à 5 milles au niveau
du Cap Corse du fait de la présence de plusieurs iles.
Navires suspects
« Si un navire ne respecte pas la zone
d'exclusion, nous commençons par l'interroger et lui rappeler la
réglementation en vigueur. S'il se déroute, cet incident est juste
répertorié. S'il ne répond pas, nous en référons à la préfecture
maritime et au CROSS » affirme le chef de poste qui collabore
également avec les douanes dans la lutte contre les passagers
clandestins. « Nous leur signalons les navires suspects, de vieux
bateaux non identifiés et se déplaçant lentement, qui ne nous répondent
pas ».
De la même manière, lorsqu'il y a tempête ou
bien avarie de machines, les marins transmettent aux autorités
maritimes les demandes d'autorisation de mouillage des navires en
difficulté. Et lorsqu'il est prévenu d'une pollution, le sémaphore sert
encore de relais en communiquant toutes les informations nécessaires
pour que soit retrouvé le responsable du dégazage sauvage.
Amoureux de la mer, qu'ils scrutent chaque
jour à l'aide d'énormes jumelles, les guetteurs ont parfois du mal à
supporter l'isolement des sémaphores, au milieu de nulle part. Certains
sont des marins qui ont souhaité quitter les bateaux et faire un métier
« statique ». Mais beaucoup ont choisi de travailler là par
vocation, comme le maître principal Fremanger, né en Normandie d'un
père marin : « J'ai passé mon service national dans un
sémaphore et j'y ai fait une carrière comme on dit. C'est un métier
très particulier mais participer aux opérations de sauvetage, c'est
très prenant, identifier tous les navires également. Et quand on voit
un dauphin, c'est un petit plus... »
Sandrine MOREL.
Lundi 12 Aout 2002
PHOTOS
DE SÉMAPHORES EN CORSE (Marine Nationale)
1
2
PERTUSATO
AVANT REFONTE
3
4
5
6
ÎLE
ROUSSE
ÎLE ROUSSE 1974
7
8
910
11
12
ALISTRO
8 en chantier ALISTRO 1990
10ALISTRO AVANT
RECONSTITUTION
13 14 15 16
LA
PARATA
17
18
SARGRO
19
LA
CHIAPPA 1974
la
chiappa 2005 dmd2a
20
CAP
CORSE
CAVALLO
ILE
SANGUINAIRES
un site sur les photos de cartes postales de sémaphores sur le
continent et
en Algérie
Constitution d'une chaîne de 3197 tours génoises disposées à vue les
unes
des autres et communiquant par signaux de fumée. A cette époque, 1200
tours de
guet étaient postées sur les cotes de la Gaule.
Du III ème au XVII ème siècle
Utilisant
de ces tours de guet successivement civiles et militaires suivant les
situations
géopolitique. En 1776 les signaux de fumée de l'époque romaine ont
laissé la
place à un code de communication basé sur un jeu de 13 pavillons
offrant un
millier de combinaisons.
LES 3 FRIMAIRES DE L'AN III (1793-guerre)
Création
d'une ligne de vigies afin de prévenir toute intrusion hostile.
Équipement d'une vigie
- 1 mat muni de plusieurs drisses
- 3 pavillons / 3 flammes
- 1 longue vue
- 1 table de signaux (pour le de décodage)
Leur rôle
unique était la transmission des alertes d'approches de forces ennemies.
Juin1806 (sous Napoléon 1er)
Création
d'une ligne de 66 vigies.
En 1806
Création du sémaphore du type DUPILLON: Système de télégraphie optique
inventée par l'officier
d'artillerie DUPILLON,
inspire
du télégraphe des frères CHAPPE, mais possédant 3 bras mobiles
indépendants
fixés sur un mat principal.
En 1807
Construction des sémaphores
Signification: Issu du grec "SEMA" = signe et "PHOROS" = qui
porte.
Poste de guet équipés du sémaphore type DUPILLON, habités en permanence
par
2 guetteurs. La veille s'effectue du lever au coucher du soleil. Ces
sémaphores
révolutionnent les transmissions en permettant le cheminement d'une
information
sur 500 km en moins de 4 heures.
En 1810
Il existe 55 sémaphores.
Le 14 Avril 1814
Le changement de régime et les restrictions budgétaires de l'armée
provoquent
la fermeture des sémaphores.
Du 23 mars au 18 juillet 1815
Réarmement des sémaphores ordonné par NAPOLÉON 1 er (cent
jours)
Du 5 février au 31 décembre 1823
Réarmement partiel des sémaphores
En 1895
Réarmement de tous les sémaphores
En 1969
Le sémaphore type DUPILLON est supprimé pour la construction d'une
cabine de
vieille avec du matériel radio.
FABULEUX , ancien guetteur (4ans à
Sagro et 2 ans à la Garoupe) je me suis régalé à visiter votre site ,
notamment la partie sur l'historique des sémaphores , peu connue meme
au sein de la Royale . Encore un grand merci .
joint en fichier photos intérieur de
Sagro et vues exterieures de mes 2 affectations (autorisation de les
diffuser bien sur!).
Bien Cordialement . Patrick COULON
reportage corse matin magazine du 09-04-2004
Nice matin du 18 -09-2004
CORSE MATIN DU 16-09-2005
CORSE MATIN DU 28-03-2006
LE
SEMAPHORE DE CAP SAGRO OBSERVE 100 NAVIRES PAR JOUR
POINT CHAUD: Prévention, aide aux secours en
mer, lutte contre les trafics en tout genre et menace terroriste sont
le lot quotidien des six marins guetteurs du sémaphore de SAGRO.
Corse matin du 30 août 2006
JOURNEE DU PATRIMOINE 17 SEPTEMBRE 2006
-----
Original Message
Le sémaphore de L’Ile-Rousse, sentinelle de
la mer
L’accroissement estival du trafic maritime
marchand et de plaisance en Balagne, implique une vigilance accrue, de
la part des sémaphores de la Marine Nationale, s’agissant notamment de
la surveillance de la navigation et de la sauvegarde des vies humaines.
Celui de L'Ile-Rousse n'échappe pas à la règle. Comme le souligne le
Maître Stéphane Faurebrac, chef par intérim du poste de
L’Ile-Rousse : « Nous relevons du commandant de la formation
opérationnelle de surveillance et d'information territoriale (F.o.s.i.t
Toulon). Nos missions sont de deux ordres : militaires et de
service public. A ce titre, nous surveillons le plan d’eau, assurons l’écoute des fréquences
de détresse, la diffusion de toute information relative à la sécurité,
la participation aux opérations de sauvetage en mer mais aussi, la
surveillance des incendies, etc ». Puis de poursuivre : « Pour le
sauvetage, nous demeurons en liaison constante avec le centre régional
opérationnel de surveillance et de sauvetage corse (sous C.R.O.S.S),
installé sur la base d'Aspretto à Ajaccio. On le sait moins mais les
guetteurs sémaphoriques, ont aussi, pour rôle de prévenir jour et nuit,
les pollutions maritimes, en particulier celles de navires à cargaison
dangereuse. Tout comme ils participent à préserver la faune et la flore
sous-marine en partenariat avec l’Ifremer et enfin, à observer les
cétacés dans leur zone de contrôle. « Nous sommes également tenus
de faire respecter les arrêtés de la préfecture maritime, et signaler
aux administrations en charge du contrôle des navires, toute infraction
constatée », conclut le patron Stéphane Faurebrac, citant
l’exemple d’un Yatch, ayant récemment jeté l’ancre, sur une zone
interdite au mouillage, en raison de l’existence de câbles sous-marins.
JPM
Photo :
(A droite sur la photo), le maître Stéphane Faurebrac, chef par intérim
du sémaphore de L’Ile-Rousse et le personnel du poste, surveillent le
plan d’eau d’Ile-Rousse.
AUTORISATION
Avec tous mes compliments et
sentiments maritimes,
Amitié JP MAZZI
CORSE MATIN DU 03 -08-02008
CORSE MATIN DU 12 FEVRIER 2009
Le
sémaphore de Sagro vigie du canal de Corse
Publié le jeudi 04 novembre 2010 à 07H05
L'ancien
casernement a été complètement rasé pour être reconstruit. La
passerelle du sémaphore a été agrandie. C'est le détachement du service
infrastructure de la défense de Corse, basé à Ajaccio, qui a conçu le
nouveau projet qui sera terminé en mars 2010.GERARD
BALDOCCHI
Le micro de
la VHF crache des informations audibles par l'officier de quart. Le
Méga Express de la Corsica Ferries passe au large du sémaphore de Capo
Sagro et doit comme tous les navires qui empruntent le canal de Corse
s'identifier auprès des soldats de la marine nationale qui occupent les
lieux. Deux équipes de cinq hommes et femmes se relaient toutes les 48
heures pour assurer le bon fonctionnement du sémaphore. Depuis le début
de l'année, l'ancien sémaphore qui date du XIXesiècle subit des
modifications. Un grand chantier de restauration et de mise au niveau
de la bâtisse a été entrepris pas le ministère des Armées propriétaire
des murs et par le service infrastructure de la défense (SID). En tout,
la Navale aura dépensé la somme de 2 millions d'euros pour cette
entreprise de rénovation. La fin du chantier est prévue, elle, pour
mars 2010.
60 bateaux
par jour l'hiver une centaine l'été
Gilles
Azara, premier maître et responsable du sémaphore veille au grain, même
s'il n'est pas en charge du suivi du chantier.« Je donne mon point de
vue en tant que sous-officier. La passerelle a été agrandie ce qui nous
permettra d'installer les nouveaux matériels que nous avons en notre
possession. Nous aurons un confort de travail accru et nous ne pourrons
que mieux remplir nos missions. Le casernement a, lui aussi, été
repensé permettant aux personnels qui assurent les gardes d'avoir une
qualité de vie améliorée ».
Il faut dire
que les militaires ne chôment pas loin de là. Ils surveillent dans la
bande des cinq nautiques (environ 10 kilomètres) du canal de Corse à ce
que le trafic passager et du fret se déroule dans les meilleures
conditions.« Nous
avons avant tout une mission de défense. Nous devons veiller à ce que
les navires qui entrent dans nos eaux territoriales s'identifient et
nous donnent les produits qu'ils transportent. L'an dernier, nous avons
recensé plus de 22 000 navires dans le canal de Corse. C'est en moyenne
60 embarcations jours sur lesquelles nous devons veiller l'hiver et une
centaine l'été. Les trois quarts du temps tout se passe bien. Il est
très rare qu'un capitaine ne veuille pas obtempérer. Cela arrive mais
dès qu'il est à quai les autorités, soit française soit italienne, se
chargent de faire les vérifications nécessaires. Nous avons des radars
très sophistiqués maintenant qui nous permettent de connaître avec
exactitude le nom, les produits transportés par les embarcations. C'est
un plus indéniables pour nos missions mais nous rentrons quand même en
contact avec eux pour qu'ils nous confirment ce que nous savons déjà. »
Pour le
moment les marins sont installés dans un sémaphore en préfabriqué le
temps du chantier mais leur travail n'en a pas été contrarié par le
déménagement. Les immenses jumelles, comme dans l'ancienne passerelle,
trônent toujours au centre. Pour le premier-maître,« malgré l'aide
indéniable apportée par les ordinateurs, les vieilles méthodes ne
doivent pas être abandonnées bien au contraire. »
Mais le
travail des marins ne se limite pas à la seule authentification des
bateaux qui longent la côte orientale. Ils doivent aussi veiller à la
sécurité des gens en mer.«
L'an dernier, nous avons alerté les secours quand sous nos fenêtres
deux canoës des mers se sont retournés. Les personnes, à cause de la
forte houle, n'arrivaient plus à remonter à bord et dérivaient vers le
large. Grâce à notre intervention ils ont pu être sauvés. »
Les hommes
de la Navale de Sagro assument sans sourciller plusieurs missions de
surveillance mais c'est à ce prix que la navigation en toute sécurité
est assurée sur ce bras de mer entre Corse et Italie. Véritable vigie
du canal de Corse, les avis de tempête sont rares sur Capo Sagro et la
Tyrrhénienne à des allures de long fleuve tranquille grâce à
l'implication des hommes du premier-maître Azara.
7
embarcations rapides interceptées au large des côtes corses : Le
dispositif de protection efficace
Rédigé
parCharles
Montile Jeudi 15
Septembre 2016 à 22:29 | Modifié le Jeudi 15 Septembre 2016 - 22:52
Mercredi
, le personnel de quart du sémaphore de la Marine nationale à La
Chiappa en Corse-du-Sud a détecté 7 embarcations rapides en train de
remonter les côtes corses à grande vitesse et en ne répondant pas aux
appels VHF.
(Photo
Marine nationale)
Aussitôt, le centre
des opérations maritime (COM) du préfet maritime
faisait décoller l’hélicoptèreSuper Pumade
l’armée de l’Air, basé à de Ventiseri-Solenzara. Celui-ci a
assure le "pistage" des embarcations rapides conjointement avec la
chaine sémaphorique, de la côte orientale de la Corse.
Dans
le même temps les autorités préfectorales et la gendarmerie
étaient informées de la situation afin d’anticiper une
éventuelle arrivée sur l’île.
Puis leSuper Pumaétaitrelayé
par un avionBeechcraftde
la Douane jusqu’à l’interception des sept embarcations par la
vedette de la Douane DF 47, alors en opérations dans les environs,
renforcée par la vedette de la douane de Bastia.
Le
contrôle effectué a en fait permis d'établir que ces
embarcations rapides étaient dépêchées par un industriel afin
de participer au … salon nautique de Gênes.
Après vérification, autorisation leur était donnée de reprendre le
cap sur Gênes.
En
tout cas, cette opération a permis de démontrer l’efficacité du
dispositif de surveillance des approches maritimes qui repose
sur la mutualisation des moyens terrestres, maritimes et
aériens des administrations qui concourent à l’action de l’Etat en
mer et à la Défense maritime du territoire, comme le souligne la
préfecture de Méditerranée dans un communiqué/
Inauguration
du Sémaphore de la Parata : Sentinelle de la mer
Rédigé
parCharles
Montile Jeudi 17
Mars 2016 à 17:24 | Modifié le Jeudi 17 Mars 2016 - 17:46
Aux
vingt-trois Tours Génoise datant du 16e siècle pour surveiller les
côtes des invasions barbaresques, se sont ajouté quatre-vingt-dix
autres pour venir en aide à la population. Deux siècles plus tard, la
menace étant toujours perceptible, cent-vingt donjons ont été édifiés
pour renforcer la protection. Soixante sept d’entre eux ont tenu bon et
sont toujours là. Ils font l’admiration de la population et des
visiteurs de part leur classement aux Monuments Historiques. On
connaissait d’ailleurs leur mode de communication par signaux de feu
qui était un moyen efficace de prévenir du danger en quelques heures
seulement. Aujourd’hui, on connaît le rôle indispensable des sept
sémaphores autour du littoral. Celui de la Parata vient d’être
entièrement rénové et ressemble à une authentique figure de proue
faisant face au large
L’Amiral
Joly et Stéphane Sbraggia, adjoint au maire d'Ajaccio
L’Amiral
Joly,
sur place pour l’inauguration officielle du sémaphore, en présence des
autorités civiles et militaires, a brièvement rappelé, dans un
historique, la situation des sémaphores qui ont succédé en quelque
sorte aux Tours Génoises alignées autour de notre littoral insulaire.
Il en a rappelé l’utilité, le fonctionnement et l’importance face à
l’ennemi : « Ce système impressionna même l’Amiral Nelson
qui en fit d’ailleurs reproduire plusieurs au sein de l’Empire
Britannique. Le principe étant de prévenir le débarquement des troupes
Napoléoniennes. Bonaparte, puisqu’il s’agit de lui, avait justement
saisi l’avantage d’une telle défense et fit créer des vigies. A partir
de 1807, il les remplaça par des sémaphores. La Corse en comptait à
l’époque cinq, et plus tard sept, tous stratégiquement situés :Cap Corse,Sagro,l’Ile-Rousse,Alistro, laChiappa,Pertusatoet laParata. » Des îles Sanguinaires à la Parata…
Le
sémaphore de la Parata illustre les évolutions permanentes conduites
par la marine, afin de fournir les outils les plus adaptés au service
des Corses. L’histoire a débuté sur la grande ile « Mezzu
mare » des Sanguinaires pour rejoindre peu après la pointe de la
Parata, cela afin de moderniser son emploi et son soutien logistique.
L’actuel sémaphore n’a plus rien à voir avec la maisonnette érigée en
1956 sur l’ancienne batterie d’artillerie d’avant guerre. Aujourd’hui,
le sémaphore de la Parata est bel et bien entré dans le 21esiècle,
au terme de deux années de travaux avec un extraordinaire résultat. Un
casernement, une tour de veille d’une rare qualité, élevant de dix
mètres la passerelle d’observation. Ce résultat est l’aboutissement des
efforts de l’établissement d’infrastructure de la Défense de Lyon qui
en est le maître d’ouvrage.
Ce
concept correspond à l’ensemble des mesures et des activités qui
permettront de faire face à toutes les menaces susceptibles de venir de
la mer et d’assurer la défense des droits souverains en mer et la
maîtrise des risques liés à l’activité maritime. Il consiste à mettre
en œuvre un système de surveillance et d’intervention, dense le
long des côtes et étendu et ponctuel au large. Cela pour assurer
notamment la sûreté des approches face aux menaces de nature militaire
ou terroriste; l’ordre public, la prévention des accidents et la
sauvegarde des biens et des personnes; la préservation de
l’environnement maritime et la protection des ressources halieutiques
et la lutte contre toutes les activités illicites (narcotrafic,
migrants, trafic d’armes…) La fonction garde-côtes et ses missions
Cette
posture s’inscrit dans le cadre général de la fonction
garde-côtes et constitue une part importante des missions, à
savoir : La défense du territoire, lutte contre la piraterie, les
trafics illicites, l’immigration, rejets et pollutions, mais aussi la
prolifération des armements, la police des pêches, le contrôle des
routes maritimes, le sauvetage en mer et la surveillance du milieu
marin. Compte tenu de la géographie du bassin Méditerranéen, ces
missions s’inscrivent naturellement dans un cadre multinational.
Sur l’ensemble de la Méditerranée, le contrat opérationnel est ainsi
décomposé :
19
sémaphores en veille permanente dont 7 sur le littoral
insulaire; 160 jours de mer d’un bâtiment de type
« patrouilleur » de la Marine Nationale; 7 vedettes
côtières de surveillance maritime de la Gendarmerie Maritime et de la
Marine Nationale et un patrouilleur côtier de la Gendarmerie Maritime;
un avion de surveillance maritime (Falcon 50) en surveillance
quotidienne
Pour
l’ensemble de ces missions, 3000 marins sont engagés en métropole dans
les missions permanente de protection du territoire. Soit 10% de
l’ensemble des effectifs. La présence des moyens en Corse
En
ce qui concerne la présence permanente en Corse, on note la présence
d’une vedette de la Gendarmerie Maritime, deux vedettes de la Douane,
une vedette et deux embarcations des Affaires Maritimes, six
embarcations de la Gendarmerie Départementale (brigade nautique), sept
sémaphores de la marine Nationale.
Il
faut ajouter à cela la présence de remorqueurs affrétés par la Marine
Nationale pour la sécurité maritime (190 jours en 2015), ainsi qu’un
patrouilleur de la Gendarmerie maritime durant la saison estivale, et
enfin des patrouilles régulières d’un patrouilleur de haute mer de la
marine Nationale au large de la Corse. J.-F. V.
Aiguilleurs
des mers
JEANNE-F.
COLONNA
03/03/20020
Le
chef de poste, Maitre-principal, Tony, entouré de ses adjoints, Maître
Cyrille à gauche et Maître Jean-Michel à droite. Radar de navigation,
jumelles et VHS, pour les communications avec les navires, sont les
principales armes des guetteurs. / PHOTOS FLORENT SELVINI
Les
personnels du sémaphore de la Parata ouvrent les portes de leur tour de
guet pour expliquer son fonctionnement au quotidien
Les
Génois ont bâti les citadelles, Napoléon Bonaparte a fondé les
sémaphores."Napoléon Iervoulait
savoir ce qu’il se passait en mer, pour prévenir les attaques d’armées
ennemies. Il a alors demandé à son ministre de la Marine, l’amiral
Décrés, de mettre en place un dispositif qui lui permettrait de
surveiller les approches côtières. L’idée était aussi de pouvoir
communiquer, afin que les guetteurs puissent faire remonter une alerte",
détaille le chef de poste, maître-principal, Tony.
Il
connaît l’histoire des sémaphores, et notamment ceux de la région
ajaccienne, sur le bout des doigts. En poste depuis plus d’un an, le
militaire explique les fonctions des guetteurs, les activités
quotidiennes de ces hommes et femmes de l’ombre et leurs missions.
Ajaccio
accueille son premier édifice en 1865. Tony, le chef de poste, reprend
le fil de son histoire, toujours celle des sémaphores."C’est
un officier de l’artillerie, Charles Depillon, s’inspirant du
télégraphe de Chappe, qui a inventé le système de "sémaphore". À
l’époque, il diffuse un code qui peut être lu par les navires français
au large et par les autres sémaphores voisins, pour permettre une
diffusion rapide de l’alerte vers l’autorité maritime locale",
poursuit-il à l’intérieur d’une cabine toute récente. Rapide au XIXesiècle, le système actuel est
instantané.
"Les yeux du CrossMed"
Le
calme règne à l’intérieur de la structure vitrée, depuis laquelle il
est possible d’effleurer les îles Sanguinaires. Elles sont à portée de
main. Les jours de mauvais temps, le sémaphore, comme un halo lumineux,
perché sur une colline de la Parata, guide les navires environnants.
"Cette veille fait partie de nos missions en mer. Parmi
elles, il y a bien sûr la sauvegarde des vies humaines et des biens.
Nous apportons notre concours au CrossMed. De par notre position, nous
avons une bonne visibilité que n’a pas le Cross, nous sommes ses yeux.
Nous pouvons également servir de relais radio lorsque la leur ne marche
pas", développe-t-il avant de donner un exemple concret."Lors d’une ronde, je vois un jet à la
dérive. J’aperçois alors une personne à 100 mètres de l’engin et une
autre à 50 mètres de celle-ci. J’ai immédiatement donné l’alerte. Les
deux personnes ont pu être récupérées par un bateau qui se trouvait à
proximité", confie le chef de poste pour illustrer le travail des
guetteurs. Ils sont aussi là pour veiller au respect des arrêtés
préfectoraux : zone de navigation interdite, limitation de vitesse,
zone de mouillage interdite, transit de matières dangereuses, navires
de commerce à la dérive ou objet d’une avarie..."Il
arrive qu’un navire ait une panne importante. Parfois, plusieurs
heures, voire jours, sont nécessaires pour les réparations. L’appareil
est donc stoppé en mer. C’est important que nous le sachions pour
relayer l’information aux autres navires", explique un guetteur,
tout en suivant un hélicoptère privé dans ses jumelles."Les
privés n’ont pas le droit de nous survoler", précise le chef de
poste.
Chaque
jour, ils sont trois, un chef de quart et deux opérateurs, à se relayer
sur la passerelle toutes les quatre heures. Les gardes sont en général
de 24 à 48 heures et peuvent parfois être de 72 heures."Le
personnel, quand il n’est pas sur la passerelle, doit aussi effectuer
des tâches d’entretien, que ce soit intérieur ou extérieur, et des
tâches administratives. Lors de ses permanences, il est également
autonome en ce qui concerne ses repas et le couchage. Aussi, pour être
un bon guetteur, il faut avoir une certaine maturité, être rigoureux et
patient mais également curieux et autonome", préconise Tony.
Les
sémaphores, en témoignage de leur histoire, ont également une mission
militaire.
REPERES
"Le premier sémaphore de la région ajaccienne se trouvait sur
l’île de Mezzu Mare, relate Tony, le chef de poste.Construit
en 1865, il s’appelait le sémaphore des Sanguinaires. Deux guetteurs et
leurs familles vivaient sur l’île. Cet aménagement, on le doit à
Napoléon III."Le bâtiment est désarmé le 21
juillet 1955, notamment pour des raisons géographiques. Il est aussitôt
remplacé, le 21 août de la même année, par le sémaphore de la Parata,
installé dans une ancienne batterie côtière. Jusque dans les années
2000, la bâtisse a droit à quelques aménagements, mais le véritable
ravalement de façade se fait en 2014. Chaque année, le sémaphore de la
Parata suit 8 500 navires et en identifie par radio 3 500. Les
guetteurs suivent également 250 mouillages par an et procèdent à une
dizaine de sauvetages dans le secteur. Concernant la pêche, il y a peu
d’activité pour une raison simple :"Il
n’y a aucun chalutier sur Ajaccio. De plus, mis à part le cantonnement
de pêche de Campomoro, de Porto et de la réserve de Scandola, nous
n’avons pas de zone particulière de surveillance, si ce n’est les
possibles incursions de navires de pêche étrangers qui pourraient
s’aventurer dans les eaux territoriales françaises."
Dernière Mise à jour du site le : 03 / 03 / 2020 à 07:45:18