EN 2000 LA Base Marine à
été réduite et la BAN à été dissoute dans les années 1993.
La PRÉPARATION MARINE est
hébergée sur la Base Marine actuelle.
La
Marine en Corse Les unités
suivantes matérialisent la présence de la Marine en Corse : le site
d'Aspretto près d'Ajaccio, ancienne base de l'aéronautique navale, qui
abrite les bureaux du commandement de la Marine en Corse (Comar
Ajaccio), quelques ateliers, une station radio ainsi qu'une vedette de
la Gendarmerie maritime ; un Bureau d'information sur les carrières de
la Marine situé dans la ville d'Ajaccio (BICM Ajaccio) ; sept
sémaphores qui, couvrant un littoral long de 1 000 km, relèvent
organiquement du Service transmissions et informatique régional de la
Méditerranée (Stir Med).
L'ensemble des éléments cités regroupe moins d'une centaine de civils
et de militaires. A des degrés divers et selon leurs capacités, ils
contribuent au soutien des unités implantées ou de passage, à la
surveillance maritime côtière, aux actions de service public en mer, à
la préparation et au besoin à la mise en œuvre de la défense maritime
du territoire (DMT) en Corse.
SOURCE MARINE NATIONALE
2002
UN PEU D'HISTOIRE
Des 1768 année du
rattachement de la Corse à la France, le roi Louis XV
établit dans l'île un Commissaire Général de la Marine avec pour
mission
d'organiser le service des classes et le service des ports et arsenaux.
Le 12 août 1886,le
Capitaine de Vaisseau Regnault de Premesnil est
désigné pour être le premier Commandant de la Marine en Corse.
Un important système
de défense est alors mis en place dans la baie
d'Ajaccio dont on peut encore trouver les vestiges tels que les
batteries savamment
disposées depuis La Parata jusqu'a La Castagna en passant par la
chapelle des
Grecs, Aspretto, Capitello et Porticcio.
En 1888, la base
Navale d'Ajaccio abrite une flottille de torpilleurs
assurant des patrouilles côtières et le convoyage des cargos durant la
première
guerre mondiale. Un centre d'aviation maritime abrite 16 hydravions de
lutte anti
sous-marine.
Suite à un rapport
qui juge la défense de l'île très insuffisante, la
Marine décide en 1932 la construction d'une Base Aéronautique au sein
de la
Base Navale existante.
Avec le début des
hostilités, en août 1939,l'escadrille 3S 6 est
affectée à Aspretto.
Désarmée en 1940,la
Base en retrouvera son activité pour accueillir 5
Spitfires et les avions amphibies Catalina de la flottille 6F chargés
de la
lute anti sous marine et de la protection des convois.
L'escadrille
20S,Armés d'hydravions Dornier, la remplacera de 1947 à
1950,époque à laquelle, avec la disparition des hydravions, la base est
mise
en sommeil pendant 5 ans.
Durant cette période,
la Marine Nationale se voit concéder sur le
terrain de Campo dell' Oro une enclave suffisante pour recevoir une
formation de
l'Aéronautique Navale.
La flottille 9 F,
Armée d'Avions monomoteurs "TBM Avenger" de
lutte antisous-marine est ainsi affectée à Aspretto jusqu'en
1960.
Les premier avions
commencent à circuler sur la route entre l'aérodrome
de Campo dell' Oro et la Base d'Aspretto......à la grande surprise des
Ajacciens.
En 1961,la flottille
9F rejoint la Base Aéronautique Naval d'hyeres et
l'escadrille 55S, école de pilotage sur multimoteurs, armée de
bimoteurs
Beechcraff, s'installe à Ajaccio.
Dans le même temps,
la base Navale perd de sont intérêt et de son
importance et, en 1974,la majeure partie des terrains qu'elle occupait
sont
remis à la commune d'Ajaccio (aujourd'hui la base navale est remplace
par un
centre commercial bar et restaurant de l'amirauté et le port Charles
d'Ornano
et le quai Jeanne d'arc accueillant les T47 et contre torpilleurs n'est
plus
exploitable).
C'est ainsi que la
Base Navale d'Aspretto devient le pivot de la Marine en
Corse.
Il
était une fois la Corse
Ajaccio,
base navale
I-La « défense
mobile » par Paul
Silvani.(Journaliste)
Aux
termes de la convention d’armistice signée à Rome le 24 juin 1940, qui
met
fin à la drôle de guerre italo-française déclarée deux semaines
auparavant
par le Duce, « les bases navales de Toulon, Bizerte, Ajaccio et
Oran
seront démilitarisées » dans un délai de quinze jours, « de
telle
sorte que ces bases soient rendues inutilisables du point de vue de
leur capacité
offensive et défensive ».Toulon, Bizerte, Oran (c’est-à-dire
Mers’el
Kébir) sont effectivement des places fortes et des bases navales
importantes,
mais Ajaccio !..
A
Ajaccio, il n’y a guère que quelques batteries équipées de canons de 75
à
La Parata, Capitello, La Castagna, ou de pièces de 24 et de 95 à
Porticcio (ou
a également été aménagé un débarcadère en 1891) et à la Chapelle des
Grecs. Ces ouvrages flanquent, il est vrai, trois unités qui donnent à
la défense
d’Ajaccio un rôle dit stratégique à partir des années 1880. Convoitée
par
l’Italie qui, avec Crispi, s’est jetée dans la Triplice avec la Prusse
et
l’Autriche-Hongrie, et énoncé les premières revendications irrédentiste
d’une part et, d’autre part, occupant une position-clé entre le
Continent
et l’Afrique française, la Corse doit nécessairement être fortifiée.
On
va donc, dans un premier temps construire des casemates et y installer
l’artillerie. Face à la citadelle, l’éperon d’Aspretto occupe une
position idéale. Quelle flotte oserait tenter de pénétrer dans la rade
sans
affronter des tirs croisés qui ne manqueraient pas de l’envoyer par le
fond ?
En 1889, on restaure les batteries qui datent de la Restauration ou du
second
Empire et, en 1900, une quinzaine de canons, dont certains sur affût de
côte,
défendent Ajaccio en tant que de besoin avec ceux de la citadelle et
ceux de
Maestrello (place Miot).
L’anse de A
Sciarabula
Parallèlement à ces ouvrages,
le gouvernement fait aménager à partir
de 1886, dans l’anse de A Sciarabula – l’actuel port de plaisance de
l’Amirauté
– une base de « Défense mobile des côtes ». Un « centre
de
torpilleurs » y est créé, ceux-ci relâcheront le long du quai,
construit à cet effet, du même nom. On construira un appontement en
bois, des
parcs à charbon et à combustibles liquides, puis de vastes hangars et
des
bureaux. Il y aura même un petit arsenal, face à l’actuel quartier des
Cannes et, en 1890, le maire d’Ajaccio demandera même à Rockoy ministre
de
la Marine, venu en voyage d’inspection, d’établir une cale de raboud
près
du poste des torpilleurs. Mais en 1912, l’escadrille des torpilleurs
d’Ajaccio
perd son autonomie et elle est rattachée à l’escadre de la
Méditerranée.
Devant les protestations locales, on maintient à la
« Défense »
(c’est ainsi que la vox populi appelait la base) un centre de
réparations de
contre-torpilleurs et de sous-marins, et un centre de ravitaillement.
Incident diplomatique
C’est à cette époque que
survient à un membre du gouvernement une
aventure peu banale.
Ce
siècle avait, en effet, deux ans (ou peu s’en faut) lorsque le ministre
de la
Marine, Camille Pelletan, qui effectuait un voyage officiel à Ajaccio,
vanta la
sécurité de la rade et ajouta : « Quant à la Côte oriental,
elle
vise l’Italie en plein cœur ». Ce propos belliciste fit un tel
bruit
dans les chancelleries et à Rome que le président du conseil, Emile
Combes,
dut l’atténuer dans un discours en l’expliquant par « la chaleur
communicative des banquets ». Un mot qui, depuis, a fait fortune…
Le
déclin de la « Défense » avait pourtant commencé. Certes, on
voyait toujours les pompons rouges des matelots à travers les grilles
séparant
la gare de la base. Mais il aura fallu la guerre de 1939-45 et,
particulièrement,
la période 1943-44, pour lui redonner une intense activité. Dès la
libération
de la Corse, en octobre 43, l’état-major général d’Alger, alors
capitale
de la France libre, envoi à Ajaccio l’amiral Battet, qui installe son
quartier général à la « Défense », dès lors baptisée
l’Amirauté.
Au
lendemain du débarquement victorieux des Alliés en Provence, le 15 août
1944,
et du succès des opérations de Libération de la France, Ajaccio perd
son
amiral, mais non le site. C’est ainsi qu’en 1974, un quart de siècle
après
la fermeture du dernier service restant dans les lieux, la Marine
nationale cède
à la ville d’Ajaccio l’ensemble des terrains, plans d’eau et immeubles
de
l’ancienne base en vue de l’aménagement d’un grand port de plaisance.
Et
n’en demeurera plus, pour longtemps sans doute, que l’orgueilleuse
appellation « Amirauté » qui, pour n’avoir été justifiée que
pendant une dizaine de mois, est venue à un point nommé justifier
l’adage
selon lequel il n’est que le provisoire qui dure. Le port, on le sait,
porte
le nom de l’ancien maire d’Ajaccio, Charles Ornano.
Une
base à Aspretto
Entre les
deux guerres, c’est vers Aspretto que se tournent les regards
des stratèges de la défense de nos fronts maritimes. Il y avait déjà,
depuis
deux décennies, non seulement les batteries, mais aussi – tout comme à
la
citadelle, à Maestrello, à la chapelle des Grecs, à Capitello et à
Porticcio, des postes photo-électriques équipés de puissants
projecteurs
destinés à pouvoir cibler à l’intention de la D.C.A (Défense Contre
Avions) les appareils qui viendraient bombarder la cité.
Car
une nouvelle fois, des voix venues d’Italie réclament le retour de la terra
irredente. Mussolini et les fascistes ne cachent nullement leurs
visées
annexionnistes. En 1927, la commission maritime du Sénat s’était rendu
à
Ajaccio visiter les établissements de la Marine et de la station
d’hydravions, laquelle était située dans le périmètre de la
« Défense ».
Son rapport avait conclu sans ambages à la nécessité de renforcer les
moyens
de défense de l’île, principalement l’aéronautique navale et terrestre,
et l’artillerie de côte. En 1932, la décision était prise de construire
une
base d’hydravions sur l’éperon rocheux d’Aspretto.
II-
L’éperon d’Aspretto
Entre les deux guerre, les
visées annexionnistes de Mussolini,
conduisent le gouvernement à fortifier la baie d’Ajaccio. En 1932, la
décision
est prise de construire une base d’hydravions sur l’éperon rocheux
d’Aspretto.
Commencés
en 1934, les travaux sont achevés en 1937 et le drapeau tricolore hissé
début
1938. On a creusé une darse, élevé d’immense hangars destinés à abriter
quatre escadrilles et des locaux pour quelque sept cent, officiers,
officiers-mariniers et marins. La « Royale » pouvait alors
prendre
possession d’installations dont l’existence, en ces temps déjà
troublés,
était particulièrement sécurisante.
Le
centre d’aviation maritime fort de seize hydravions de lutte
sous-marine qui
avait été installé dans le périmètre de « Défense » est
transféré
à Aspretto.
Le
15 août 1938, César Campinchi, ministre de la Marine, effectue à
Ajaccio un
voyage officiel dont la signification politique n’échappe à personne,
moins
encore au gouvernement de Rome. La journée est consacrée à
l’inauguration
du monument de Napoléon au Casone, mais aussi à celle de la B.A.N.
(Base Aéro-Navale)
d’Aspretto.
Hydravions sur la
ville
Le premier
événement monopolise la couverture médiatique, le second
est à peine annoncé et les journaux n’en publient pas le moindre compte
rendu. Etonnante discrétion à l’heure des périls, sinon inexplicable
alors
que Campinchi est arrivé à bord d’un croiseur, escorté de trois
torpilleurs, de trois sous-marins et d’une vingtaine d’appareils de
l’Escadre volante de la Méditerranée. Pour la circonstance, l’ingénieur
en chef des Ponts et Chaussées, qui avait dirigé les travaux et le
ministre
ont prononcé des discours dont on imagine le teneur à défaut d’en avoir
connaissance. Et la noria des hydravions a effectué ses évolutions
au-dessus
de la rade pendant la cérémonie.
En
août 1939, les moyens aériens de la B.A.N. sont renforcés et, de
novembre
1942 à septembre 1943, occupé par les Italiens, jusqu’à ce qu’elle
retrouve, à la Libération, une flottille d’avions-amphibies Catalina
dont la
mission est de protéger les convois et de menerla lutte anti-sous-marine. Au lendemain de la guerre, elle vivra
de
fortune diverses. On reverra les hydravions de 1947 à 1950, puis la
nature des
moyens changera de 1955 à 1960 avec l’arrivée en monomoteurs
anti-sous-marins « Avenger » qui décolleront de Campo
dell’Oro et
y atterriront, mais seront abrités dans les hangars d’Aspretto.
Des
avions sur la route
« Les premiers avions
commencent à circuler sur la route entre
l’aérodrome et la base, à la grande surprise des Ajacciens » a
fait
observer l’historien Domique Orsoni, dans sa belle exposition consacrée
à la
défense de la région d’Ajaccio et Sagone (1). En 1961, les Avenger
regagneront Hyères, ils serons remplacés à Campo dell’Oro par une école
de
pilotage, la 55 S équipée de bimoteurs Beechcraft qui, à l’occasion,
serviront aux évaluations sanitaires de grands blessés ou malades vers
les hôpitaux
de Marseille.
La
B.A.N. a ainsi, au fil des années, perdu son importance. La mise en
œuvre des
techniques modernes de destruction, voire d’anéantissement, a changé
les
données de la défense. En 1974, la majeure partie des terrains
d’Aspretto
est, avec le bassin de l’Amirauté, remis à la Ville d’Ajaccio. En 1997,
il
reste quelques dizaines de militaires dont des marins du contingent, et
de
civils au nombre desquels des personnels spécialisés de l’aéronaval
travaillant pour les bases du continent. Le commandant de la Marine en
Corse y
est installé, qui a autorité sur la B.A.N. bien sûr, et sur la
plate-forme aérienne
de Campo dell’Oro – que la 55 S a toutefois quittée – et, en liaison
étroite
avec le préfet maritime de Toulon, sur les sept sémaphores
insulaires :
Pertusato, La Parata, Cap Cavallo (en Balagne), La Giraglia, Cap Sagro,
Alistro
et La Chiappa.
Quel
devenir ?
Que
fera-t-on, en ce III° millénaire de la base d’Aspretto ?
Pendant la dernière décennie du XX° siècle, la politique d’économies
des
gouvernements avait conduit à opérer des tailles sérieuses dans le
budget de
la défense classique. Le regroupement d’unités dispersées avait été
effectué ici et là, et certains avaient fait valoir que l’activité de
la
B.A.N. n’était soutenu que par sa partie aéronautique qui aurait bien
pu,
sans dommage pour la politique nationale de défense, être déployée
ailleurs.
D’ou l’idée d’une « fermeture temporaire » des installations
purement aéronautiques et de mise en gardiennage de l’ensemble.
Mais
les choses n’ont finalement pas paru aussi simples qu’elles avaient pu
paraître.
La base doit en effet rester en cas de besoin un point d’appui et la
Marine ne
souhaite pas, de ce chef, se désengager de ses emprises domaniales.
Indépendamment
de la darse, ne dispose-t-on pas là d’un confortable héliport et de
hangars
assez vastes pour y abriter une flottille d’hélicoptères redéployés à
partir de leurs bases du continent.
Le
problème posé est donc de pouvoir disposer sur place d’un effectif
suffisant
pour assurer la maintenance. Il est aussi degarder l’immobilier en bon état, c’est-à-dire, également de
restaurer par exemple certains bâtiments qui en ont bien besoin.
Et
après ? Eh bien ! après on avisera…
(voir
« La Corse Votre Hebdo » du 2 mars 2001)
Que faire de la
B.A.N. ?
Les élections
municipales ont donné aux candidats l’occasion d’évoquer
le devenir de la B.A.N. Tous ont indiqué la nécessité d’y implanter une
base nautique. Le plus explicite a été le Prince Charles-Napoléon –
aujourd’hui aux affaires avec Simon Renucci et Paul-Antoine Luciani
notamment
– qui a proposé dans son programme : « La base d’Aspretto,
bientôt
abandonnée par l’Armée, devra être aménagée sous la maîtrise d’ouvrage
de la ville pour en faire l’élément-clé d’un projet touristique visant
à
développer l’offre d’un mouillage et d’entretien de bateaux,
l’utilisation du plan d’eau pour l’apprentissage du kayak, de la voile
et
de la plongée, avec un programme de résidences de moyenne densité
autour du
concept de cité lacustre et l’utilisation de souterrains dans la
colline
d’Aspretto. Ce projet devra permettre la création d’activité de
maintenance et de réparation navale dans les hangars de la base
militaire ».
Plus modestement, Simon Renucci préconisait de « reconvertir la
B.A.N.
d’Aspretto en Centre nautique nationale ».
La
parole est maintenant à la nouvelle municipalité.
(1)
Présentée au Musée Fesch lors de la commémoration du 5° centenaire de
la
fondation de la ville génoise à Ajaccio, puis au Musée A Bandera, cette
exposition – actuellement abritée au Centre Régional de Documentation
Pédagogique,
mériterait d'être présentée en permanence.
2002 suite de
l'histoire ............article magazine du 04-04-2002
juillet
2003 suite de l'histoire Nice matin
Corse du 24-07-2003
L'armée de terre devrait
quitter la Citadelle fin 2010. Si ce départ doit être encore finalisé,
c'est en tout cas ce qui est établi par le plan national de
rationalisation des emprises militaires. Ce plan prévoit de transférer
à la base aéronavale d'Aspretto ce qui reste des forces armées de la
Citadelle. En pratique, le transfert ne devrait pas trop poser de
problème. La raison en est simple : il ne reste que très peu d'hommes à
la Citadelle. Pour l'essentiel, la caserne Miollis n'héberge plus que
quatre organismes du ministère de la défense : la délégation militaire
départementale de Corse du Sud, le détachement protection et sécurité
de la défense, le service télécommunication et informatique, et le
détachement du génie. Selon le ministère de la défense, « il est prévu
de réimplanter ces organismes sur l'ex-BAN d'Aspretto après la
réalisation de travaux de réhabilitation ou de construction, soit à
l'horizon 2011, afin de libérer la totalité de l'emprise et la céder à
la commune aux conditions fixées par les services fiscaux ». La
construction d'un bâtiment s'avérera ainsi nécessaire pour accueillir
le détachement du génie.
Le poids des susceptibilités
Et ensuite ? Le simple béotien pourrait penser que les choses iront
tranquillement vers une rétrocession rapide à la Ville. C'est en tout
cas ce que la logique commanderait, le reste n'appartenant qu'à la
littérature. Que nenni ! Visiblement, sur ce sujet si symbolique, il
faut aussi compter avec certaines susceptibilités - elles ont déjà
largement pesé - et sur le fait, ne l'oublions pas, que le prix de la
Citadelle demeure donc à établir... Ce qui est loin de simplifier le
dossier. Au point où même si la date de 2010 est avancée pour le départ
de l'Armée, beaucoup de sceptiques continuent à s'interroger sur la
suite.
Trois ans de perdu
Bref rappel historique. Il y a trois ans, le 30 novembre 2005, à
l'issue d'une réunion au ministère de la défense, un relevé de
conclusion établissait le transfert de la Citadelle dans le patrimoine
communal. Cette annonce soulevait un début de polémique avec le conseil
exécutif qui estimait que la collectivité territoriale avait, dans ce
domaine, priorité. Inutile de revenir sur les péripéties de cette passe
d'armes, d'autant que lors de la dernière session à l'assemblée de
Corse, Simone Guerrini, conseillère exécutive chargée de la culture, a
clairement dit que la CTC n'était pas intéressée. Le débat est clos, il
n'y a donc plus qu'un seul candidat à la reprise : la Ville. « Tout
cela nous a fait perdre trois ans » notait néanmoins un élu. Car depuis
on a peu avancé, malgré les rappels nombreux du maire Simon Renucci
dont la feuille de route est clairement établie : «La Citadelle
appartient aux Ajacciens, elle doit leur revenir». Il est vrai que
l'enjeu est considérable. Par son emplacement de choix, l'ouverture de
la Citadelle donnerait une véritable bouffée d'oxygène. Elle libérerait
un vaste espace qui permettrait d'envisager le développement du
centre-ville, avec un double impact touristique et économique. Sans
occulter, le principe, assez évident, d'une ouverture plus affirmée
d'Ajaccio vers la mer.
Le devenir d'Aspretto
Une ouverture qui ramène évidemment vers Aspretto. Si l'idée d'un
regroupement de l'ensemble des unités de gendarmerie d'Ajaccio a été
abandonnée, la base aéronavale devrait donc conserver son caractère
militaire, avec un nouvel accent... terrestre ! Ce qui n'est guère
satisfaisant pour beaucoup d'Ajacciens. Son devenir, peut-être moins
sensible au niveau de la symbolique, est néanmoins tout aussi important
pour le développement de la cité. Elle trouverait avec Aspretto une
ouverture sur la mer emplie de perspectives nouvelles. Les Ajacciens,
rappelons le tout de même, demeurent privés d'une base nautique digne
de ce nom. Un paradoxe dans un golfe que les marins disent le plus beau
du monde.
Henri Nicolai
Question
écrite n° 11308 du 27 novembre 2007. - M. Simon Renucci
attire l'attention de M. le ministre de la défense sur la
situation des emprises militaires sur le territoire de la commune
d'Ajaccio. Le Gouvernement a déjà été saisi de ce dossier par le
conseil municipal, qui a délibéré à plusieurs reprises (délibération du
23 juin 2003 sur les orientations de la politique foncière de la
commune, délibération du 23 juillet 2003 et motion du 29 mars 2004 sur
la base d'Aspreto). Des entretiens en présence du préfet de la région
Corse, de représentants de la ville d'Ajaccio et du conseil général de
la Corse-du-Sud se sont déroulés au ministère, le 30 novembre 2005,
sous l'autorité du directeur de cabinet du ministre de la défense en
fonction. Un relevé de conclusions, adopté à son issue, semblait enfin
satisfaire une vieille revendication des Ajacciens de bénéficier du
transfert de la citadelle dans le patrimoine communal. Celui-ci faisait
également le point sur la base aéronavale d'Aspreto, les terrains de la
marine à Saint-Joseph et la caserne Comte-Bacchiocchi. Les jours
suivants, la collectivité territoriale de Corse revendiquait à son tour
le transfert de la citadelle et ouvrait une polémique dont la
principale conséquence, à ce jour, est d'avoir interrompu toute avancée
et gelé toute initiative. Depuis, conformément au relevé de conclusions
du 30 novembre 2005, le préfet de région a réuni à deux reprises un
groupe de travail comprenant l'ensemble des collectivités locales
insulaires concernées et la MRAI. Cela n'a pour l'instant produit aucun
effet. Les terrains de Saint-Joseph (7,8 hectares dont 3,9
constructibles) devaient faire l'objet d'une aliénation à titre
onéreux, après une dépollution préalable prévue en 2006. À ce jour,
cette dépollution, malgré l'engagement de l'État, n'a pas été
effectuée. Ces terrains sont d'une grande importance pour le
développement et l'aménagement de la capitale régionale, car ils ont
vocation à accueillir, après leur acquisition par la communauté
d'agglomération du pays ajaccien via son fonds d'interventions
foncières, des équipements publics et des logements, notamment sociaux.
Il précise que la ville d'Ajaccio, qui est entrée dans la dernière
phase de révision de son POS et d'adoption de son plan local
d'urbanisme, souhaite disposer le plus rapidement possible
d'informations précises sur le devenir de ces emprises. Il lui demande
de bien vouloir reprendre ce dossier dans son ensemble, car l'équilibre
général trouvé lors de l'adoption du relevé de conclusions a été rompu.
Il lui demande également de lui faire connaître la position du
Gouvernement sur chacune des emprises.
Réponse publiée le 22.01.2008 :
Le ministère de la défense conduit une politique immobilière
visant notamment à rationaliser le nombre de ses emprises, à regrouper
ses services et, le cas échéant, à céder les immeubles ainsi libérés et
devenus inutiles aux armées.
C’est dans ce cadre que l'ex-base de l'aéronautique navale
(BAN) d’Aspretto avait été initialement choisie pour permettre le
regroupement de l'ensemble des unités de gendarmerie d'Ajaccio et des
logements correspondants. Le projet d’utilisation de cette emprise a
depuis évolué. Il a finalement été décidé de densifier cette zone et
d'y accueillir des services de l'Etat ou privés concourant à des
missions de service public.
Le ministère de la défense a acté le principe d'une
implantation sur le site d'Aspretto d'activités civiles permettant la
création d'un pôle maritime étendu. Ainsi, le ministère chargé de
l'équipement pourrait y installer la direction des affaires maritimes
en Corse, à proximité de l'antenne du centre régional opérationnel de
surveillance et de sauvetage (CROSS), et y entreposer le matériel
présent en Corse au titre des plans POLMAR terre et mer. Des
installations seront également mises à la disposition de la société
nationale de sauvetage en mer, afin d'y constituer un pôle d'activités
maritimes.
Le devenir de la caserne Comte-Bacchiocchi s’inscrit dans le
cadre de la réalisation de ce projet. Cette caserne, actuellement prise
à bail par la gendarmerie auprès de la commune aux fins de bureaux et
de logements, devrait être en effet libérée à l'horizon 2012-2013, une
fois que le programme de construction d'une centaine de logements
destinés à la gendarmerie sera réalisé à l'intérieur et à proximité de
l’ex-BAN d'Aspretto.
S’agissant de la caserne Miollis (la citadelle d’Ajaccio),
dont l'armée de terre est attributaire, ce site est actuellement occupé
par quatre organismes du ministère de la défense : la délégation
militaire départementale de Corse du Sud, le détachement protection et
sécurité de la défense, le service télécommunication et informatique,
et le détachement du génie.
Il est prévu de réimplanter ces organismes sur l’ex-BAN
d'Aspretto après la réalisation de travaux de réhabilitation ou de
construction, soit à l’horizon 2011, afin de libérer la totalité de
l’emprise et la céder à la commune aux conditions fixées par les
services fiscaux.
Pour ce qui concerne les terrains de la marine à Saint-Joseph,
le ministère de la défense a donné un accord de principe à la cession
de cette emprise pour partie au ministère de la l’Intérieur et pour
partie à la commune d'Ajaccio. Ce dossier est en voie de finalisation.
Les travaux de dépollution de ce site ne concerneront que les
canalisations d'accès aux cuves d'hydrocarbures, qui seront conservées
en l’état et sécurisées.
Le ministère de la défense s’attache à tenir régulièrement
informée la mairie d’Ajaccio de l’évolution de chacun de ces dossiers
domaniaux
Marine nationale
Un Super Etendard du Charles de Gaulle s’abîme en mer
08/12/2005
.
Un
avion d’assaut embarqué sur le porte-avions français s’est écrasé
hier après-midi dans le golfe d’Ajaccio. Un accident consécutif à une
collision avec un ou plusieurs oiseaux. L’appareil, qui volait à basse
altitude, s’est dirigé vers la mer et a largué ses réservoirs avant de
tomber. Le pilote, qui est parvenu à s’éjecter, s’en est sorti sain et
sauf. En état de choc, il a été secouru par des pêcheurs, conduit à la
base navale d’Aspretto puis transporté à l’hôpital d’Ajaccio. Après le
crash, une enquête technique a été ouverte pour connaître les causes
exactes de l'accident.
Entré en service à la fin des années 70, le Super Etendard équipe à
raison de 14 avions chacune les flottilles 11 F et 17 F, basées à
Landivisiau, dans le Finistère. Ces avions embarquent à tour de rôle
sur le Charles de Gaulle pour assurer des missions d’assaut. En
configuration air-sol, les appareils sont équipés de bombes ou de
missiles AS 30 Laser. Pour la lutte antinavire, les Super Etendard
emportent un missile Exocet AM 39. Ils disposent enfin d’une capacité
de frappe nucléaire préventive avec le missile ASMP. Cet appareil sera
remplacé progressivement par des Rafales en version F2 (assaut), puis
F3 (polyvalents), dans les prochaines années. Dassault Aviation livrera
un total de 60 appareils, dont les 10 Rafale F1 (interception), déjà en
service au sein de la flottille 12F.
corse matin du 08
- 12 - 2005
magazine
corse matin du 06-01-2006
Base d’ASPRETTO : Roland
FRANCISCI reçu par Michèle ALLIOT-MARIE
Roland FRANCISCI,
Président du Conseil général de Corse du Sud rencontrera Michèle
ALLIOT-MARIE, Ministre de la Défense, mardi 26 octobre 2004
dans l’après- midi.
Depuis son élection comme Président
du Conseil général, Roland FRANCISCI s’est préoccupé
du devenir des terrains de la Base d’Aéronautique Navale (BAN)
d’ASPRETTO.
Car, ce n’est un secret pour personne, l’Armée réfléchit à la
destination de cette emprise et le Conseil général ne peut se
désintéresser d’une telle perspective dont l’issue ne peut être, au
moins partiellement, que de « rendre ces terrains aux ajacciens ».
La requalification en Zone civile de cette Base militaire sera une
véritable bouffée d’oxygène pour AJACCIO et permettra sa
réappropriation par les habitants.
C’est dans ce sens que Roland FRANCISCI évoquera
plusieurs possibilités d’aménagement de ce site qui doit retrouver une
véritable ambition au service de la population.
2004-11-04
IL était une fois la CORSE
ASPRETTO OU LA POLITIQUE DU FAIT ACCOMPLI
PAR PAUL SILVANI DU 11-06-2004
A des années-lumière des guerres
classiques, Ajaccio reste une ville militairement occupée, non par des
garnisons, mais par les aménagements fonciers stratégiques qui, pour
certains, remontent à plusieurs siècles. C'est évidemment le cas de la
citadelle. Plus récents sont le quartier Maestrello, élevé il y a trois
décennies à peine sur l'emplacement d'une ancienne batterie, place
Miot, et la base aéronavale d'Aspretto, qui porte maintenant ses
soixante-dix ans et, en tant que telle, n'a plus aucune utilité. D'où
l'intérêt qui, ici et là, lui est porté. Par la Marine, bien sûr, par
la ville, naturellement, et, maintenant par la gendarmerie.
Tout commence en 1889 lorsqu'il
devient nécessaire defortifier une île convoitée par l'Italie de Crispi, qui l'a
déclarée 'terra irredente' comme les provinces de culture latine et
italienne non réunies à la nation depuis une trentaine d'années
indépendante. A Ajaccio, on restaure les batteries qui datent de la
Restauration ou du Second Empire, de sorte qu'en 1900 une quinzaine de
canons (La Parata, la Chapelle des Grecs, Aspretto, Capitello,
Porticcio, La Castagna), dont certains sur affût de côte, défendent la
cité avec ceux de la citadelle et de Maestrello.
Parallèlement à ces ouvrages, le gouvernement
fait construire dans l'anse d'A Sciarabula - l'actuel port de
plaisance CharlesOrnano - une base de Défense mobile des côtes'. Un
'centre de torpilleurs' y est créé, lesquels relâcheront le long du
quai du même nom construit à cet effet le long de la route.
Le 15 août 1938
On bâtira un
appontement en bois, des parcs à charbon et à combustibles liquides,
puis de vastes hangars et des bureaux. Il y aura même un petit arsenal
face à l'actuel quartier des 'Canni'. Puis la menace italienne
s'atténue. L'escadrille des torpilleurs perd son autonomie et est
rattachée à l'escadre de la Méditerranée à Toulon. Un centre de
réparations de contre-torpilleurs et de sous-marins et un centre de
ravitaillement sont cependant maintenus, en attendant qu'entre les deux
guerres y soit installée une base d'hydravions. En 1943, à la
Libération, la 'Défense', comme l'appellent les Ajacciens, connaîtra
une forte activité sous l'autorité de l'amiral Battet, devenant de ce
chef "l'Amirauté' Dénomination que, très modestement, la vox populi et
les autorités conserveront...
En Méditerranée, la
France s'est outre Toulon, dotée des bases de Bizerte et de Mers'El
Kébir (Oran). Mussolini ayant repris la revendication de Crispi, il
importe de renforcer la défense de la Corse. En 1932, décision est
prise de construire une base d'hydravions sur l'éperon rocheux
d'Aspretto. Entre 1934 et 1937, on creuse une darse et, sur les
dix-sept hectares du site, on construit d'immenses hangars destinés à
abriter les escadrilles, et des locaux à usage de bureaux et de
logements pour quelque sept cents officiers, sous-officiers et marins.
Les seize hydravions de lutte anti-sous-marine du Centre d'aviation
maritime sont transférés de la 'Défense' à la nouvelle B.A.N.
En 1937, le drapeau
tricolore flotte sur Aspretto, dont la "Royale" prend possession. Le
15 août 1938, César Campinchi, ministre de la Marine, député de Bastia,
effectue à Ajaccio un voyage officiel dont la signification
politique n'échappe à personne, moins encore au gouvernement de Rome.
La journée est consacrée à l'inauguration de la statue monumentale de
Napoléon au Casone, mais aussi à celle de la BAN. d'Aspretto. Le
premier événement monopolise l'attention médiatique, le second est à
peine annoncé et les journaux n'en publient pas le moindre compte rendu.
Étonnante discrétion à
l'heure des périls, alors que le représentant du gouvernement est
arrivé à bord d'un croiseur, escorté de trois torpilleurs, de trois
sous-marins et d'une vingtaine d'appareils de l'escadre volante de la
Méditerranée! Pour la circonstance, tandis que le ministre et
l'Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées (qui avait dirigé les
travaux) prononçaient leurs discours, la noria des hydravions
effectuait ses évolutions au-dessus de la rade
Un avenir
compromis
En août 1939, les
moyens aériens de la base sont renforcés. En juin 1940, aux termes de
la convention d'armistice, elle est "démilitarisée' tout comme
Toulon, Bizerte et Mers'EI Kébir. Dans un délai de quinze jours, ces
bases sont 'rendues inutilisables du point de vue de leur capacité
offensive et défensive'. De novembre 1942 à septembre 1943, Aspretto
(comme la 'Défense") est occupée par la marine italienne et, à la
Libération, on y base une escadrille d'avions-amphibies Catalina dont la mission est de
protéger les convois et de mener la lutte anti-soùs-marine. Au
lendemain de la guerre, elle connaîtra des fortunes diverses hydravions
de 1947 à 1950, monomoteurs Avenger qui décolleront de Campo del'Oro
et y atterriront, mais seront abrités dans les hangars, de sorte que,
le soir venu, on verra - spectacle surréaliste - ces avions- circuler
sur la route entre l'aérodrome et la base...
En 1961, enfin, les
Avenger regagneront Hyères. lis seront remplacés à Campo del'Oro par
une école de pilotage, la 55 5, équipée de bimoteurs Beechcraft qui, à
l'occasion, seront aux évacuations sanitaires de grands blessés ou
malades vers les hôpitaux de Marseale-Quelques wg" plis tard, avec le dépàrt de
l'escadrille,
La B.A.N perdra son
importance, tout en continuant à assumer les missions dévolues à
l'aéronavale (sémaphores, surveillance et sauvegarde maritime,
sous-CROS Corse), ainsi que l'information sur les carrières de la
Marine. A l'heure actuelle, les personnes présentes sur la base sont au
nombre de quarante, moitié militaires, moitié civils, sous l'autorité
du commandant de la Marine en Corse, le capitaine de frégate Jean
Serazin. De ce fait, la Marine demeurera donc à Aspretto,
mais sur un périmètre réduit à deux hectares.
Car le reste, soit
quinze hectares, doit par décision du ministre de la Défense, Michèle
Alliot-Marie, est transféré à la gendarmerie, désireuse d'y regrouper
ses personnels et ses implantations d'Ajaccio. Une décision sans doute
judicieuse du point de vue militaire, mais inappropriée au regard des
intérêts de la collectivité ajaccienne, tels que les avait exposés le
11 septembre 2001, dès son élection, Simon Renucci au Premier ministre
Lionel Jospin„ que devait confirmer le 21 juillet 2003 le vote unanime
du conseil municipal d'Ajaccio.
On peut donc
regretter que soit ainsi menée une politique du fait accompli. Mais on
peut aussi penser que l'affaire pourrait ne pas en rester là : après
tout, il ne manque pas, à Ajaccio et dans ses environs immédiats de
terrains pour construire les installations qui font aujourd'hui
défaut à la gendarmerie, de manière à lever l'hypothèque qui pèse sur
l'agrandissement du port de plaisance et l'aménagement
d'une base de sports nautiques...
construction
des hangars 1936,pavillon des officiers mariniers 29-01-1937,caserne
équipage
1936,carre des officiers 1937,infirmerie 1938.
Retranscrit
Virginie VENTURA
PRÉAMBULE
Dès 1768, année
même du
rattachement de la Corse à la France, la Roi Louis XV établit dans l’
Ile un
Commissaire Général de la Marine avec mission d’y organiser le service
des
classes et le service des ports et arsenaux.
Les archives très abondantes de la Marine en Corse, aujourd’hui
conservées aux archives du Port de Toulon, permettent de reconstituer
la longue
succession des Officiers, qui, depuis ces lointaines origines, ont
présidé aux
destinées de la Marine en Corse. Leur liste figure ci-après. Elle
permet de
diviser l’histoire de la Marine en Corse en trois périodes.
-de 1768
à 1887 – La Marine est présente dans l’Île par ses services
administratifs
groupés sous l’appellation SERVICE DE LA MARINE en CORSE. Le
responsable est
un commissaire de la Marine.
-de 1887
à 1949 – Un commandement de la Marine en Corse est créé le 1er
août 1887, qui se superpose aux services administratifs de La Marine.
Ces
derniers restent homogènes et totalement dépendants du Commandement
jusqu’à
la création en 1902 du corps des administrateurs de l’Inscription
Maritime
(1) qui entraîne un partage des attributions respectives de la Marine
Nationale
et de la Marine Marchande.
A partir de 1888, existe à AJACCIO une base
navale
qui restera active jusqu’en 1949.
-de 1949
à nos jours – La Base de l’Aéronautique Navale d’ASPRETTO, dont les
travaux de construction ont commencé en 1934, devient, après la seconde
guerre
mondiale, l’unité la plus importante de la Marine en CORSE. Le
Commandement
de la Marine en CORSE et le Commandement de l’Aéronautique Navale
d’ASPRETTO
sont réunis en un seul commandement.
(1)Le
nouveau corps, crée par le décret du 7 Octobre 1902, est chargé de
« l’administration
de l’Inscription Maritime, de la police de la navigation et du
pilotage, des pêches,
de la domanialité maritime, du bris et naufrage, des pensions,
demi-soldes,
secours et autres allocations sur les caisses de l’établissement des
invalides, de la comptabilité de ces établissements, de la liquidation
des
primes à la Marine Marchande et en général de ce qui constitue le
service
dans les Quartiers ».
Le René Bellanger en question est notre fameux
ancêtre dont je vous ai adressé des extraits de lettres à sa fille
"Manette", l'ainée de ses 21 enfants. C'est effectivement le beau-père
du Commandant Nicolas Jugan de la bataille de Cadix, et le grand-père
de Gabriel Jugan, le Commandant de la Sémillante.
Si vous voulez
quelques renseignements sur sa carrière, n'hésitez pas.
C'est la raison pour
laquelle son fils René, Le N° 13 des enfants, et notre aïeul, est né à
Bastia le 11 août 1800.
VOIR PAGE SEMILLANTE
COMMANDANTS
DE LA MARINE EN CORSE
REGNAULT DE PREMESNIL
CONTRE AMIRAL
1887-1888
SERVAN P.G.A
CAPITAINE DE VAISSEAU
1888-1889
PARFAIT J T
CAPITAINE DE VAISSEAU
1889-1891
MAGNON PUJO
CAPITAINE DE VAISSEAU
1891-1893
DE FAUQUE DE JONQUIERES M P F
CAPITAINE DE VAISSEAU
1893-1894
MASSE M A
CAPITAINE DE VAISSEAU
1894-1895
KRANTZ J F J
CAPITAINE DE VAISSEAU
1895-1897
LECOMTE G F
CAPITAINE DE VAISSEAU
1897-1899
MALLET J M
CAPITAINE DE VAISSEAU
1899-1900
VOIELLAUD E A
CAPITAINE DE VAISSEAU
1900-1901
MALLET J.M
CAPITAINE DE VAISSEAU
1901-1903
GERVAISE P
CAPITAINE DE VAISSEAU
1903-1905
DELARUELLE P F
CAPITAINE DE VAISSEAU
1905-1907
DEGOUY J B
CAPITAINE DE VAISSEAU
1907-1909
JACQUET E A
CAPITAINE DE VAISSEAU
1909-1912
LETROYER E A
CAPITAINE DE VAISSEAU
1912-1915
VIARD L A
CAPITAINE DE VAISSEAU
1915-1916
PERIER D'HUTERIVE J C
CAPITAINE DE VAISSEAU
1916-1919
PROUET J F
CAPITAINE DE VAISSEAU
1919-1920
DOLLO
CAPITAINE DE VAISSEAU
1920-1922
ROUGIER D F M
CAPITAINE DE VAISSEAU
1922-1924
VALDEMAIRE P E
CAPITAINE DE VAISSEAU
1924-1926
LONG A M
CAPITAINE DE VAISSEAU
1926-1928
CHENET M
CAPITAINE DE VAISSEAU
1928-1930
LAMBERT C J
CAPITAINE DE VAISSEAU
1930-1931
GIRARDON P A
CAPITAINE DE VAISSEAU
1931-1933
DUFFOY H M
CAPITAINE DE VAISSEAU
1933-1935
CAZALIS F D
CAPITAINE DE VAISSEAU
1935-1938
FAT A C
CAPITAINE DE VAISSEAU
1938-1940
FAVIER M A
CAPITAINE DE VAISSEAU
1940-1942
QUEDEC
CAPITAINE DE VAISSEAU
1942
KILLIAN
CAPITAINE DE FREGATE
1943
LONGAUD
CONTRE AMIRAL
1943
BATTET R M
CONTRE AMIRAL
1943-1946
PLANTE J C
CAPITAINE DE VAISSEAU
1946-1947
ETIENNE
CAPITAINE DE VAISSEAU
1947-1949
COMMANDANTS DE LA
MARINE EN CORSE ET DE
L’AÉRONAUTIQUE NAVALE D’ASPRETTO
LIABEUF J M
CAPITAINE DE CORVETE
1949-1951
SALEUN E J
CAPITAINE DE CORVETE
1951-1952
LEBERRE L C
CAPITAINE DE CORVETE
1952-1954
NICOLAS A C
CAPITAINE DE CORVETE
1954-1956
CHOUILLET H
CAPITAINE DE FREGATE
1956-1958
TUAL M
CAPITAINE DE FREGATE
1958-1960
JACQUIN R E
CAPITAINE DE FREGATE
1960-1962
ROBART A
CAPITAINE DE FREGATE
1962-1964
LEBAIL M E
CAPITAINE DE FREGATE
1964-1965
FROGER M J
CAPITAINE DE FREGATE
1965-1966
RENAUD G
CAPITAINE DE FREGATE
1966-1967
DROUIN P
CAPITAINE DE FREGATE
1967-1969
GUIGUE C
CAPITAINE DE FREGATE
1969-1971
MASQUELIER P M
CAPITAINE DE FREGATE
1971-1973
5) Carnet gris
Le CV(H) Patrick Masquelier s’est éteint le 10
mars 2006. Né en 1923, Ecole navale 1944, breveté pilote en 1950 à
Salon. Commandant la 3S en 1959-1961, le GAN 7 en 1964-1966, la BAN
Aspretto en 1971-1973.(ARDHAN)
COMBES
CAPITAINE DE FREGATE
1973-1975
BIHEL A
CAPITAINE DE VAISSEAU
1975-1977
SAINT CAST J
CAPITAINE DE VAISSEAU
1977-1779
BOULIER
CAPITAINE DE VAISSEAU
1979-1981
REGNAULT
CAPITAINE DE VAISSEAU
1981-1982
LEMERCIER
CAPITAINE DE VAISSEAULARMOR-PLAGE.
Mme Jacqueline Lemercier, son épouse ; Pascal et Brigitte Lemercier,
Catherine et Thierry Labrouze, Philippe et Blandine Lemercier, ses
enfants ; ses douze petits-enfants ; Jean et Gabrielle Lemercier, son
frère et sa belle-soeur ; le père André Urvoas, toute la famille et ses
amis ont la douleur de vous faire part du décès de l'amiral Yves
LEMERCIER Officier de l'ordre de la Légion d'honneur Officier de
l'ordre national du Mérite Officier de l'ordre du Mérite maritime
Médaillé de l'Aéronautique survenu à l'âge de 81 ans. La cérémonie
religieuse sera célébrée mercredi 22 octobre, à 14h30, en l'église
Notre-Dame de Larmor-Plage, suivie de l'inhumation au cimetière de
Quehello, à Larmor-Plage. La famille remercie sincèrement toutes les
personnes qui prendront part à sa peine. Mme Lemercier tient à
remercier le personnel de l'hôpital de Quimperlé pour son dévouement et
son humanité. Possibilité de dons au profit de la recherche pour les
maladies respiratoires. Yves repose à la chambre funéraire du Littoral,
16, rue du Fort-Bloqué, à Ploemeur. Cet avis tient lieu de faire-part
et de remerciements.
Marie-Annick
FIEVET née MAOUT, son épouse
Christian, son fils
Les familles FIEVET et PIETTRE,
Mme Fabiola CAUCHY, sa famille,
Parents, alliés et amis,
ont
le chagrin de vous faire part du décès du
Contre-Amiral
Jacques FIEVET
survenu dans la quiétude, le vendredi 5 décembre 2014.
Les
obsèques religieuses auront lieu le vendredi 12 décembre 2014, à 11
heures, en l'église Sainte-Thérèse de Douai.
1984-1986
HEMARD
CAPITAINE DE VAISSEAU
1986-1988
MEYSONNAT
CAPITAINE DE VAISSEAU
1988-1989
MEYSSONNAT
CONTRE AMIRAL
1989-1990
LAIGNELOT
CAPITAINE DE VAISSEAU
1990-1991
BRUNET
CAPITAINE DE VAISSEAU
1991-1993
COMMANDANT
LA BASE NAVALE D'ASPRETTO
HUE
CAPITAINE DE VAISSEAU
1993-1997
MASSET
CAPITAINE DE VAISSEAU
1997-1999
GROJEAN
CAPITAINE DE VAISSEAU
1999-01 AOUT 2002
SERAZIN
CAPITAINE DE FRÉGATE
2002-2004
BERTHOD
CAPITAINE DE FRÉGATEJe
suis au regret de vous annoncer que MrAndré
Berthod,
époux d'Isabelle
Vrech,
père d'Héloïse
Berthodet deCarole
Berthodest décédé le mardi
18/11/2014 vers 12h chez lui à Taapuna, Punaauia, Tahiti. Mon
père était un homme droit, loyal, passionné par ce qu'il faisait, plein
d'humour... Il va nous manquez.
Christophe Michel, jusque lors directeur régional de la
protection et de la sécurité de la Défense en zone sud, vient d'être
nommé commandant de la marine en Corse et DMD.Michel
Luccioni
Même
sous un soleil de plomb, l'uniforme d'apparat s'impose, en pareilles
circonstances. Hier était un jour d'exception à la base navale
d'Aspretto, où s'est rassemblé l'état-major de la Marine, et de la
gendarmerie en Corse pour deux événements.
D'une
part, l'attribution de l'ordre national du mérite maritime, au colonel
de gendarmerie, Bruno Lagadec. Héritier d'une inclination naturelle
pour le secours en mer, ce natif de Bretagne s'est vu remettre la
médaille précédemment portée par son père.«
Chez nous, c'est une tradition, la mer. J'ai été décoré pour mon
action, depuis 30 ans. J'ai fait partie de la société nationale de
secours en mer et j'ai commencé par le bénévolat sur la plage de
Bayonne. Aujourd'hui, je suis membre actif de la société nautique
d'Ajaccio. »Ses
fonctions à la gendarmerie n'étant pas incompatibles, au contraire,
avec l'action maritime. Il s'est notamment illustré dans la lutte
contre le trafic de stupéfiants en mer.
Le
commandant Matrone à l'honneur
Après
l'instant des décorations, est venu pour le préfet maritime, Yann
Tanguy, celui de reconnaître, selon le jargon militaire, le capitaine
de vaisseau Christophe Michel, comme commandant de la marine en Corse.
Restructuration de format de la Marine oblige, les effectifs ont
tendance à s'amenuiser. Ainsi le nouveau commandant, successeur du
capitaine de frégate Jean-Marc Matrone, va cumuler deux fonctions. Il
est le premier « Co mar » selon l'expression chère aux marins, à
revêtir simultanément l'uniforme de DMD, acronyme de délégué militaire
départemental de Corse-du-Sud.
Le
préfet maritime n'aura omis personne, au chapitre des éloges faits aux
deux commandants. De Jean-Marc Matrone, qui demeure en Corse jusqu'en
juin au titre de Co mar délégué, il a salué la réussite. Ne serait-ce
qu'en terme d'ouverture de la base navale d'Aspretto, à tant
d'implantations (celle du DMD, du club sportif de la Marine, de
l'hébergement du PGHM et des unités de Nogent-le-Rotrou durant la
saison estivale).
Une
personnalité chaleureuse, énergique, charismatique, au sens de l'humour
toujours prêt à dégainer, dont les trois années à Ajaccio marqueront
tous ceux qui l'ont côtoyé
7 SEPTEMBRE 2012.......
05-09-2013
photos
Marilyne SANTI
C’est sous la présidence du vice-amiral d’escadre Yves Joly commandant
la zone, la région et l’arrondissement maritime méditerranée, que
jeudi, lors d’une cérémonie qui s'est déroulée sur la place d’armes de
la base aéronavale d’Aspretto, le capitaine de vaisseau Bertrant Mopin
a l’occasion de ses adieux à la Marine. Il a laissé place au capitaine
de vaisseau Denis Fabre nouveau commandant de la Marine en Corse.
Le capitaine de vaisseau Bertrant Mopin quitte la mariine après 38
années de service. "Une carrière riche en expérience professionnelle et
humaine au sein de la marine et INVESTISSEMENT pour l’intérêt général."
Une carrière essentiellement tournée vers l’opérationnel et résumé en
trois dominantes : dans les opérations aéronavales, dans le domaine des
opération amphibies et dans le domaine de l’action de l’Etat en mer.
"Un chef militaire, un excellent manager, un interlocuteur
professionnel de qualité pour tous ses correspondants" soulignera Yves
Joly préfet maritime.
Biographie du capitaine de vaisseaux Denis Fabre
BAn d'Aspretto : Le capitaine de vaisseau Denis Fabre nouveau Comar
Né le 2 septembre 1957 le capitaine de vaisseaux Denis Fabre marié et
père de sept enfants est entré à l’école navale en septembre 1978. En
1981 à l’issu de l’école d’application des officiers de marine, il est
affecté pendant deux ans sur le patrouilleur La Dieppoise basé en
nouvelle Calédonie et il réalise ensuite sa formation de sous-marinier
sur le sous-marin Rubis et est désigné en 1984 pour prendre le
commandement du bâtiment école Lion en charge de la formation nautique
des élèves de l’Ecole Navale.
Il rejoint en 1986 les forces sous-marines et exerce les fonctions de
chef de service sur le sous-marin d’attaque Emeraude.En 1989 il est
affecté sur la frégate La Motte-Piquet où il exerc les fonctins de chef
de service lutte sous la mer et prend en juin 1994 le commandement de
sous-marin nucléaire d’attaque Saphir qu’il exerce pendant deux ans.
Il passe ensuite une année comme stagiaire au collège interarmées de la
défense à Paris avant de prendre en 1997 le commandement de l’école de
navigation sous-marine et des bâtiments à propulsion nucléaire de la
marine. Après quoi il est associé à la création du noyau d’état-major
de Maritime Component Commender situé au sein de la force d’action
navale à Toulon.
En 2002 il est détaché auprès de la société DCI/NAVFCO dans le cadre du
projet Sawari. Il est responsable de la formation opérationnelle à la
mer de trois frégates saoudiennes.
En août 2005 il est nommé attaché de défense près de l’ambassade de
Pretoria en Afrique du sud pour une durée de trois ans.
En 2008 il est nommé inspecteur de l’installation classée pour la
protection de l’environnement au sein du contrôle général des armées à
Paris.
Le 12 août 2012 il prend le commandement de la base aéronavale de
Degrad des Cannes. A ce titre il exerce également la fonction d’adjoint
mer du commandement supérieur des forces armées en Guyane à l’été 2011.
Suite à la réorganisation du commandement outre-mer il exerce depuis le
1er juillet 2011 la fonction d’adjoint interarmées du commandant de la
zone maritime Guyane et assistant du préfet de région Guyane pour
l’action de l’état en mer.
Après 2 ans passés à Marseille comme chef d'état-major interarmées de
défense et de sécurité Sud, il est aujourd'hui le nouveau commandant de
la marine en Corse.
BAn d'Aspretto : Le capitaine de vaisseau Denis Fabre nouveau Comar
Rédigé par Marilyne SANTI le Vendredi 5 Septembre 2014 à 19:31 |
Modifié le Samedi 6 Septembre 2014 - 00:25
Rédigé par José Fanchi le Mardi 4 Septembre 2018 à 18:25 | Modifié le Mardi 4 Septembre 2018 - 18:50
C’est
en présence du vice-amiral d’escadre Charles-Henri du Ché, commandant
la zone et l'arrondissement maritimes « Méditerranée » et préfet
maritime de la Méditerranée, que le capitaine de vaisseau Bertrand de
Gaullier des Bordes a été promu commandant de la base navale (BN)
d’Asprettu et de la marine en Corse. Il remplacera à ce poste le
capitaine de vaisseau Pierre-Jean Remy
Le capitaine de vaisseau Bertrand de Gaullier des Bordes (Photo Michel Luccioni)
La
cérémonie de passation de commandement s’est déroulée mardi en fin de
matinée à la base d’Asprettu en présence des autorités civiles et
militaires de la région.
Un authentique baroudeur… Entré
à l’École Navale en 1982, Le capitaine de vaisseau Bertrand de Gaullier
des Bordes a eu une carrière variée, alternant les fonctions au sein de
la marine Nationale et des forces spéciales et à l’étranger. Il a
effectué plusieurs embarcations sur les bâtiments de la marine
nationale. Au sein des forces spéciales, il a servi aux commandos
« Jaubert » et « Hubert » au Comusnavcent, au
commandement des opérations spéciales, à l’état-major des armées. Il a
participé au cours de sa carrière à de nombreuses missions
opérationnelles dans les forces spéciales (notamment en Afghanistan, en
Afrique et en Irak) et à bord des bâtiments de la marine (il a entre
autre commandé le transport de chalands de débarquement « Orage »). Il
a de plus assumé d’importantes responsabilités dans différents
états-majors. Il est marié et père de quatre enfants. Trois jours à la dérive… Rappelons
que le capitaine de vaisseau Bertrand de Gaullier des Bordes a été
engagé sur la plupart des théâtres d’opérations extérieurs, en
ex-Yougoslavie, au proche et Moyen Orient et en Afrique. Précisons
enfin qu’il y a quelques années, il a participé à la traversée de
l’océan à la rame. Sa tentative a échoué dans la tempête. Son bateau
s’est retourné et Bertand de Gaullier des Bordes a resté trois jours en
dérive totale, accroché à sa coquille de noix en attendant les secours. Mardi,
en prenant ses nouvelles fonctions, il a été fait Commandeur de la
Légion d’Honneur par le vice-amiral d’escadre, Charle-Henri de la
Faverie du Ché, commandant de la zone et de l’arrondissement maritimes
Méditerranée et de préfet maritime de la Méditerranée. J. F.
Corse
Matin 24-07-2004
28 septembre 2021
AJACCIO : Un nouveau commandant pour la base navale d’Aspretto et la Marine en Corse-du-Sud (2A)
Written by La rédaction. Posted in INFOS NATIONALES, LES NEWS DE PACA
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Le 28 septembre 2021, le vice-amiral d’escadre Gilles Boidevezi,
commandant la zone et l’arrondissement maritimes Méditerranée et préfet
maritime de la Méditerranée, fera reconnaître le capitaine de frégate
Grégoire Chavignot comme commandant de la base navale (BN) d’Aspretto
et de la Marine en Corse (COMAR Corse), en remplacement du capitaine de
vaisseau Bertrand de Gaullier des Bordes.
DSC01468
Il prend également les fonctions de délégué militaire départemental (DMD) de Corse-du-Sud.
Historiquement base aéronavale d’hydravions, la base navale d’Aspretto,
située à l’Est du golfe d’Ajaccio, assure de nombreuses missions
militaires et inter-administrations comme :
» terrain de soutien avancé et de pré-positionnement pour faire
face aux menaces maritimes potentielles aux larges de la Corse
(pollutions maritimes, contre-terrorisme maritime, etc.) ;
» un soutien aux administrations intervenant dans le cadre de l’Action de l’Etat en Mer (AEM) de l’île ;
» le soutien technique aux activités de la Marine nationale en
Corse, comme les bâtiments en escale et les 7 sémaphores qui assurent
la surveillance des 1000 km de littoral corse ;
» l’accueil sur son emprise de 26 organismes différents relevant de 6 ministères, et une station SNSM, soit 250 personnes.
Par ailleurs, les COMAR sont les correspondants locaux de la Marine
vis-à-vis des autorités civiles et militaires, des acteurs de la
défense maritime du territoire, les coordonnateurs locaux pour
l’organisation d’escales, les responsables de l’organisation des
préparations militaires Marine (PMM) dans leur zone, etc. Ils
consacrent une part importante de leur activité au rayonnement de la
Marine nationale.
Pour sa part, le DMD est le conseiller militaire du préfet de
Corse-du-Sud et le représentant local de l’officier général commandant
la zone de Défense Sud.
A l’occasion de son déplacement en Corse, et en marge de cette
cérémonie, un point presse avec le VAE Boidevezi sera organisé pour les
médias intéressés. Ce point presse sera principalement consacré aux
dossiers relevant de l’actualité du préfet maritime de la Méditerranée
: arrêtés mouillage, arrêtés biotope, surveillance de la navigation en
Corse, bilan de la saison estivale en termes de sauvetages en Corse,
relevage d’épaves, etc.
Biographie du capitaine de frégate Grégoire Chavignot
Né en 1971, et entré à l’École navale en 1992, Le capitaine de frégate
Grégoire Chavignot est breveté pilote en 1998. Il effectue la majeure
partie de sa carrière sur Atlantique 2, avion de patrouille maritime,
et a notamment commandé la flottille 21F en 2008 sur la BAN de
Nîmes-Garons. Il a participé à de nombreuses opérations : Licorne en
Côte d’Ivoire, Enduring Freedom en océan Indien depuis Djibouti,
Epervier au Tchad, Serval au Sahel comme chef du détachement de
patrouille maritime. A bord du porte-avions Charles de Gaulle, en poste
à l’état-major de conduite des forces maritimes (FRMARFOR) de Toulon,
il participe également aux opérations Arromanches entre 2014 et 2017
(lutte contre l’Etat islamique en Irak et en Syrie) où il assure la
planification de l’activité aérienne pour le groupe aéronaval. Il était
jusqu’à présent en poste au bureau » formation » de la
direction du personnel militaire de la Marine à Tours, où il pilotait
les flux dans les écoles de la Marine.
@Défense Mediterranée / @defense.mediterranee
Un nouveau commandant pour la base navale d’Aspretto
La rédaction le Mercredi 29 Septembre 2021 à 10:48
Ce
mardi 28 septembre, le capitaine de frégate Grégoire Chavignot a pris
ses fonctions de commandant de la base navale d’Aspretto et de la
Marine en Corse. Il entend poursuivre la feuille de route de son
prédécesseur Bertrand de Gaullier des Bordes.
Le
capitaine de frégate Grégoire Chavignot a pris ses fonctions de
commandant de la base navale d’Aspretto et de la Marine en Corse -
Photos Michel Luccioni
C’est
sous un soleil de plomb que s’est déroulée la cérémonie de passation de
commandement, ce mardi 28 septembre, à Aspretto. Le capitaine de
frégate Grégoire Chavignot est désormais le nouveau commandant de la
base navale et de la Marine en Corse.
Âgé
de 50 ans, il a, durant sa carrière, participé à de nombreuses
opérations : Licorne en Côte d’Ivoire, Enduring Freedom en océan
Indien depuis Djibouti, Epervier au Tchad, Serval au Sahel comme chef
du détachement de patrouille maritime. À bord du porte-avions Charles
de Gaulle, il a également participé à des opérations de lutte contre
l’Etat islamique en Irak et en Syrie. Son expérience et son vécu
opérationnel lui ont valu de devenir Chevalier de la légion
d’honneur. À la tête de la
base navale d’Aspretto, le tout nouveau commandant entend poursuivre
l’action de son prédécesseur, Bertrand de Gaullier des Bordes.« Je
souhaite développer le travail de mon prédécesseur, arrivé il y a trois
ans. Mon but est de poursuivre son action »,déclare
t-il. Une action marquée notamment par l’opération Tonnerre. Celle-ci
avait permis, en mars 2020, d’acheminer douze patients de Corse,
atteints par le Covid-19, vers le Continent, afin de soulager les
hôpitaux insulaires. Au-delà de ces opérations d’envergure, le tout
nouveau commandant souhaite continuer à« développer l’infrastructure »,estimant que la base actuelle n’est« pas très moderne ».
Ses missions sont pourtant diverses, de la lutte antipollution à
l’antiterrorisme, en passant par la protection du littoral.
Pour les mener à bien, l’objectif est d’augmenter la capacité d’accueil de la base : « Il
faut avoir une vraie capacité d’accueil d’hélicoptères, de moyens
extérieurs. À terme, nous avons le projet d’accueillir des bateaux un
peu plus gros ». Et, pourquoi pas, le Charles de Gaulle, qui
a déjà fait escale quelques jours dans la cité impériale en novembre
2020. Le vice-amiral d’escadre Gilles Boidevezi, commandant la zone et
l'arrondissement maritimes Méditerranée et préfet maritime de la
Méditerranée insiste lui aussi sur« l’importance
de redynamiser ce point d’appui en Corse », une opération qui a
« déjà commencé depuis plusieurs années ». Au nouveau commandant de la poursuivre.
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Photo Michel Luccioni
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Ajaccio : Régis Cacqueray-Valmenier, nouveau commandant de la base d'Asprettu
Pierre BERETTI le Vendredi 13 Septembre 2024 à 08:56
Après
une carrière dans la marine exercée à différents niveaux dans la
mécanique mais aussi au sein du ministère et dans les écoles navales,
Régis Cacqueray-Valmenier vient de rejoindre la Corse afin de prendre
la fonction de commandant de la Marine.
Le
vice-amiral d’escadre Christophe Lucas, préfet maritime de la
Méditerranée, a officiellement installé le capitaine de vaisseau Régis
Cacqueray-Valmenier dans ses fonctions de nouveau commandant de la
Marine en Corse ce jeudi 12 septembre lors d'une cérémonie à la base
d’Aspretto d’Ajaccio. Cet événement a réuni de nombreux invités pour
saluer la transition à la tête de la Marine en Corse.
Régis
Cacqueray-Valmenier, dont la carrière s’étend sur plusieurs décennies,
a exercé à divers niveaux dans la mécanique navale ainsi qu’au sein du
ministère des Armées et dans les écoles navales. Spécialiste de la
propulsion nucléaire, il a travaillé notamment sur le porte-avions
Charles De Gaulle et a occupé des postes clés dans l'entretien des
navires ainsi qu'à l'administration des écoles de formation de la
Marine, dont l’école des applications militaires des énergies atomiques
et l’école navale.
Dans
ses premières déclarations en tant que nouveau commandant,
Cacqueray-Valmenier a exprimé sa satisfaction pour cette prise de
fonction :« Je suis heureux d’être en Corse.
C’est un poste que j’avais demandé et que j’espérais. De manière
paradoxale, j’ai demandé la Corse car je la connais peu. Je n’y suis
passé que rapidement en 1995. C’est une région connue pour avoir une
forte identité dont la découverte me plait. Au-delà de cela, la base
d’Aspretto est un point d’appui très important qui permet à la marine
d’agir dans les eaux territoriales corses. »
Le
nouveau commandant, qui arrivait de Brest, a plaisanté sur le long
trajet qu'il a parcouru pour rejoindre la Corse, le qualifiant de« vraie diagonale ». et il s’apprête désormais à assumer ses nouvelles responsabilités« dans cette région stratégique de la Méditerranée.».
Ajaccio
: Les directions et services de l’Etat réunis après 2017 sur la BAN
d'Aspretto
Rédigé
parMarilyne
SANTIle Mardi 23
Juin 2015 à 22:18 | Modifié le Mardi 23 Juin 2015 - 23:25
Christophe
Mirmand préfet de Corse a annoncé vendredi lors de l’inauguration des
nouveaux locaux de la brigade nautique sur la base aéronautique
d’Aspretto, la réinstallation d’ici 2017 des directions et services de
l’Etat dans un nouveau bâtiment dont la construction, qui a été
autorisée par le ministère de l’intérieur, sera officialisée d’ici
quelques jours.
Le
batiment qui sera détruit sur la BAN d'Aspretto / Photo Marilyne SANTI
La
réinstallation des directions et services de l’Etat dont certains sont
actuellement mal logés en ville (DREAL, DRFIP…) se fera sur un bâtiment
qui sera construit dans le cadre d’un partenariat public-privé et qui
permettra de reloger 800 agents sur un ensemble de bâtiment qui devrait
faire 22 000 m².
Une
nouvelle construction à la place d’un bâtiment déjà existant, mais dont
la réfection coûterait beaucoup plus chère. L’opérateur non encore
choisi réalisera la construction et effectuera l’entretien
courant.
Compte tenu des formalités administratives les choses pourraient être
engagées fin 2016 début 2017.
Une réflexion initiée il y a quatre ans
L’enjeu
est d’offrir aux services de l’Etat de meilleures conditions de
réinstallation, de fonctionnement et de visibilité mais aussi des
conditions d’accueil du public optimales. Un sujet engagé depuis plus
de 4 ans et qui a été porté à l’arbitrage du Premier ministre qui a
rendu une réponse favorable il y a quelques jours.
La
facilité d’accès est évidente pour toutes les personnes qui habitent en
dehors de la ville, ce qui représente 400 véhicules de moins qui ne
viendront plus grossir les embouteillages quotidiens bien connus des
ajacciens. Une réflexion pourra être engagée avec la ville quant aux
possibilités de desservir la base par des transports en commun afin de
faciliter les trajets des personnes résidant en ville.
De plus une restauration administrative sera prévue pour éviter des
déplacements supplémentaires à l’heure du déjeuner.
Le
terrain appartient à l’Etat dans un site assez contraint puisqu’entouré
de la base navale et du site Antargaz qui demande de respecter un
périmètre de sécurité et de protection.
Enfin, ce bâtiment sera exemplaire au niveau construction puisqu’aux
normes les plus récentes et produira de l’énergie.
Ajaccio ›
Aspretto : discorde autour du futur pôle administratif
Publié le Lundi 31/08/2015 à 11H27 - 10
D'ici le mois de septembre 2019, en vue de rationaliser ses dépenses,
l'État financera pour 50 M€ de travaux afin que la base accueille une
dizaine de services dans de nouveaux locaux.
D'ici le mois de septembre 2019, en vue de rationaliser ses dépenses,
l'État financera pour 50 M€ de travaux afin que la base accueille une
dizaine de services dans de nouveaux locaux.Photo Pierre-Antoine Fournil
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La base d'Aspretto en passe d'être réaménagée. Aux portes du
centre-ville, elle pourrait même voir sa fréquentation augmenter. Rien
à voir avec les goélands d'Audoin qui y nichent là-bas, mais plutôt du
fait de la migration annoncée de différentes administrations. Depuis
cinq ans, l'État souhaite en effet rationaliser ses dépenses et
regrouper plusieurs services sur un seul site. Il s'agit principalement
de directions régionales et départementales qui, bien souvent, se
caractérisent par un éclatement géographique important.
Pour la cité impériale, le choix n'a pas été cornélien. Direction la
base d'Aspretto. Propriété domaniale de l'État, avec une superficie
totale de 17 hectares, elle faisait figure de parfaite candidate.
D'autant que la gendarmerie, la marine et les CRS y sont déjà présents.
"Il y a actuellement deux immeubles. L'un est en ruines et l'autre
accueille deux cents fonctionnaires. Dans l'idéal, ils vont être
démolis pour laisser place à deux nouveaux bâtiments. En tout, le site
devrait recevoir 700 fonctionnaires" , avance prudemment le secrétaire
général aux affaires corses, François Lalanne.
Enveloppe de 50 M €
Après plusieurs études et démonstrations de l'utilité de ce pôle, ce
n'est qu'au début de l'été que le projet a finalement obtenu un accord
de financement. Il bénéficie désormais d'une enveloppe de 50 millions
d'euros allouée par l'État.
Ainsi, des services comme la DDTM ou la Dreal seraient entièrement
déplacés, alors que d'autres déménageraient partiellement. "Cette
mutualisation entraînerait un net progrès" , s'enthousiasme François
Lalanne avant de justifier un tel choix : "Actuellement, nous avons une
dizaine de services qui sont répartis sur 14 sites. Parfois, dans des
immeubles de bureaux, mais souvent aussi dans des locaux destinés aux
habitations. C'est notamment le cas pour la DRFIP et la Dreal, qui
occupent cinq étages sur trois immeubles d'habitation. Cet éclatement
ne permet pas un fonctionnement optimal, tant pour les usagers que pour
les élus et les agents des services concernés : les déplacements
entraînent une perte de temps" .
Lire la suite de cet article dans votre Corse-Matin du 31 août
03/11/2017 la suite.....
Les
collectivités locales opposées au projet de pôle administratif
Depuis
des mois, chacun campe sur ses
positions. Peu enclin à céder au découragement, Laurent Marcangeli mène
les
contestataires. Il a fermement réitéré sa désapprobation lors de
l’émission
Cuntrastu, du 29 janvier 2017 : « La cité administrative ne se fera pas
à
Aspretto parce que je m’y opposerai. L’Etat ne peut pas passer en force
sur ce
projet et devra respecter la volonté du maire élu ». Déjà, en mai 2016,
son
conseil municipal déposait une motion pour s’opposer au projet de
l’État.
Dans
l’argumentaire de l’édile, le
regroupement des services publics peut se faire sur le site de
l’hôpital
actuel. Le déménagement de l’établissement médical prévu en 2019
libérera une
emprise située dans le coeur de ville. Le maire imagine même une
desserte
renforcée par les transports en commun. Bref, tout est réuni pour faire
de ce
site le futur pôle administratif imaginé par l’État et ainsi envisager
un troc
avec la base d’Aspretto. Mais un peu plus d’un an après le début de la
bataille, les positions restent figées.
Inaugurée
en 1938, la base aéronautique
navale d’Aspretto n’abrite plus désormais que les bureaux du
commandement de la
Marine en Corse (Comar Ajaccio), le Cross Med, la Douane, la
gendarmerie
maritime et la gendarmerie nautique, ainsi que les Affaires maritimes,
la
société nationale de sauvetage en mer (SNSM), la Direction de la
protection et
de la sécurité de la Défense, le Service de protection des hautes
personnalités
et la Section de recherches de la Gendarmerie. Selon certaines sources,
quelques dizaines de civils et de militaires y travaillent au quotidien
sur un
espace de près de 15 hectares. Une densité qui interroge les
responsables
politiques insulaires mais qu’il est difficile de recouper tant la
culture du
secret plombela communication étatique quand il s’agit de défense
nationale. Le
projet de cité administrative, validé par le Premier ministre Manuel
Valls le 8
juin 2015, survivra-t-il au changement de gouvernement ?
Le
sujet n’a, pour le moment, pas été
abordé par le nouvel exécutif. Mais il semble peu probable que la base
d’Aspretto, quel que soit son devenir, quitte prochainement le giron de
l’Etat.
SERVICE DE LA MARINE EN CORSE
Le grand artisan du traité
de VERSAILLES du 15 mai 1768, par lequel la république de GÊNES cède à
la
France ses droits sur la CORSE, est le Duc de CHOISEUL, Ministre de la
Guerre et
de la Marine du Roi Louis XV. Ceci explique sans doute pourquoi, très
vite après
la signature du traité, la Marine s’installe en CORSE et y organise ses
services.
Le premier
chef de la Marine en CORSE est le Commissaire Général PRÉVOST
qui, par lettre en date du 08 novembre 1768, rend compte à son ministre
de son arrivée et de son établissement à BASTIA.
Les archives
laissées par les services administratifs de la Marine en
CORSE montrent l’étendue et la variété du domaine d’activité et de
compétence
de ses services. Il faut y voir une survivance de la prééminence de
l’administration voulue par COLBERT dans l’organisation de la Marine,
comme
en atteste le règlement du 6 octobre 1674 qui confie aux commissaires
la
mission de veiller à l’observation des mesures de police et de
discipline
« aussi bien dans les circonstances ordinaires de la navigation
que
pendant le combat ». (1)
Une des
tâches les plus importantes est l’administration de tous les
gens de mer qu’ils appartiennent aux armements d’État ou aux armements
privés.
Cette tâche est assurée par le service des classes, appelé plus tard
Inscription Maritime par décret du 03 Brumaire an IV (25 octobre 1795).
Mais il y a
également :
-le contrôle de l’activité des bâtiments armés en course,
nombreux
à cette époque en CORSE : lettres de marque, actes de
cautionnement,
bulletins de prises, états des parts de prise.
-Les projets et marchés liés aux travaux hydrauliques et aux
équipements
et installations portuaires (dossier et plans des plages de SCALA
ROSSA, de
CALZARELLE, des ports de BASTIA et de l’ILE ROUSSE, de PROPRIANO etc…
(1)Il est à noter que les administrateurs des Affaires Maritimes
ont
conservé ces pouvoirs de police et de discipline vis à vis des navires
marchands.
-les enquêtes sur les accidents de mer et naufrages (en
particulier
naufrage de la SÉMILLANTE en février 1855).
-Et divers rapports sur des sujets aussi variés que le
fonctionnement du
bagne d’AJACCIO, ou l’exploitation de la forêt de VIZZAVONNE pour les
bois
de mâture. (2)
Il
faut noter enfin la création à AJACCIO, en 1776
d’un tribunal de l’amirauté. Son premier président, Monsieur François
CUNEO d’ORNANO, fut nommé Lieutenant Général des Armées Navales par
ordonnance royale du 27 juillet 1776.
Ce
tribunal fut supprimé sous la révolution à la
suite d’une doléance présentée le 02 Juin 1789 par le Tiers-état de
l’Île
de CORSE.
Nous allons
évoquer les évènements les plus marquants de cette période
qui couvre plus d’un siècle.
Nous
commencerons par consacrer quelques lignes à la guerre de course.
LA
CORSE et LES CORSAIRES1768 –
1812
Avant
la signature du traité de VERSAILLES de 1768
entre la France et la République GENOISE, Pascal PAOLI, qui était en
lutte
ouverte contre GENES, avait fait voter une constitution et établi un
véritable
gouvernement à CORTE. Pour asseoir davantageson autorité, il avait entrepris d’armer une importante flotte
dans la
presqu’île du CAP CORSE, avec CENTURI comme chantier naval et
MACINAGGIO
comme base opérationnelle, flotte qui, espérait-il, devait lui
permettre de
jouer un rôle politique en Méditerranée.
L’île de
CAPRAJA, possession génoise située à mi-chemin entre la
CORSE et la côte LIGURE fut le premier objectif de la flotte CORSE.
Assiégée
le 16 février 1767 par le corps expéditionnaire commandé par Achille
MURATI,
l’Ile de CAPRAJA capitulait le 31 mai 1767, soit moins d’un an avant le
traité de VERSAILLES.
Dans ces
conditions, il n’est pas interdit de penser que
l’empressement manifesté par le Duc de CHOISEUL à établir les services
de
la Marine en CORSE n’ait été motivé par son souci de contrôler
l’activité
maritime CORSE et de s’en servir au profit de la France. Le fait est
que de
nombreux corsaires corses reçurent des lettres de marque françaises
(3).
Certains se virent même confier le commandement de petits bâtiments de
guerre
appartenant au Roi ou à l’Extraordinaire des Guerres tel Jean-Marie
OLETTA,
fait Lieutenant de Frégate, et son fils Sylvestre OLETTA qui trouva une
mort
glorieuse le 28 Brumaire an 2 (18 septembre 1793) dans un combat inégal
avec
une frégate anglaise, près du CAP CORSE, alors qu’il commandait la
Felouque
LA VIGILANTE.
Le
gouvernement accorda à sa fille infirme une pension de mille francs.
(2)On
trouvera en hors texte la photocopie d’un intéressant compte rendu daté
de
1812 sur l’abattage et le transport des bois de la VIZZAVONE à AJACCIO.
Enfin
on ne peut quitter le chapitre de la course sans mentionner
l’extraordinaire
destinée de Louise ANTONINI, née à Ajaccio le 30 mai 1771, qui fut une
des
rares femmes corsaires.
Son père
était un officier de PAOLI. Orpheline à l’age de 10 ans,
ayant pris le nom de Louis ANTONINI, elle réussit à s’embarquer comme
matelot sur le Brick « REVANCHE ». Mais le 23 mai 1790 elle
fait
naufrage. Rapatriée sur la flûte « BIENVENUE », elle s’engage
sur la frégate « CORNELIE » qui appareille pour les Antilles.
Blessée
et prisonnière au combat des SAINTES, elle est conduite en captivité à
PLYMOUTH.
Son secret
dévoilé, elle est libérée après 18 mois de détention sur
les pontons anglais. Rentrée en France, elle réussit à se faire
incorporer à
la 28ème DEMI-BRIGADE de l’Armée du RHIN et se distingue au
siège
de MAESTRICHT. En 1808, elle est au 70èmeR.I. où elle a gravi les échelons de caporal et de sergent.
Blessée en
Espagne au combat de ROLICA, elle est soignée, reconnue et doit quitter
l’armée.
Le 30
novembre 1838, son ancien colonel, le Maréchal de camp JANIN, la
recommandait au Général Commandant la 13ème division
militaire en
ces termes :
« La
demoiselle Louise ANTONINI, fille d’un ancien Officier supérieur
de la Corse, qui a elle même servie comme marin sur les vaisseaux de
l’État,
puis comme soldat, caporal et sergent dans le 70ème de
ligne, a été
libérée du service par suite d’une blessure qu’elle a reçue au feu.
L’année dernière, un secours de Monsieur la Ministre de la Guerre lui
fut
accordé etc.… »
« Cette
femme est on ne peut plus recommandable, non seulement par
ses antécédents, mais par sa conduite ; quoique privée de tout
moyen
d’existence elle est venue en aide à une famille aussi pauvre et aussi
malheureuse qu’elle ».
Le 25 juin
1861 Louise ANTONINI mourrait à l’Hôtel Dieu de NANTES à
l’âge de 90 ans.
OCCUPATION
DE LA CORSE PAR LES ANGLAIS 1794 – 1796.
Pas plus
qu’il n’avait accepté la domination génoise, Pascal PAOLI
ne pouvait accepter la domination française imposée par le traité de
VERSAILLES du 15 mai 1768. Aussi après la défaite de ses partisans à
PONTE-NUOVO le 08 mai 1769, se réfugia-t-il en Angleterre.
Ce premier
exil dure plus de 20 ans. Séduit par l’idéal suscité par
la révolution française, PAOLI rentre en Corse le 14 juillet 1790 après
que
la constituante ait voté l’amnistie de tous les proscrits. Il est élu
Président
du Directoire du Département et nommé au commandement de la 23°
division
militaire. Mais il ne tarde pas à entrer en conflit avec la CONVENTION
qu’il
juge trop centralisatrice. Dénoncé comme contre-révolutionnaire, il est
déchu
de son commandement puis, le 17 juillet 1793, décrété « Traître à
la
République ». Mis ainsi hors la loi, il fait appel aux anglais.
L’amiral Lord
Hood commande alors l’imposante escadre anglaise de la
Méditerranée. Dès le mois de Septembre 1793 il apporte son appui aux
forces
de PAOLI. En février 1793 le port de SAINT-FLORENT est pris par les
anglais,
puis c’est la capitulation de BASTIA, épuisée par un blocus de 3
semaines.
Mais la citadelle de CALVI reste fidèle à la France. Les Anglais et les
Paolistes doivent concentrer des forces considérables (plus de 6000
hommes)
pour le faire tomber. Enfin le 05 Août 1794 après un long siège qui a
commencé
le 16 juin, CALVI, à bout de ressources, capitule, ayant reçu, dit la
chronique, plus de 30.000 boulets.
C’est au
cours de ce fameux siège de CALVI qu’Horace NELSON, alors
Capitaine de Vaisseau, Commandant le Vaisseau de 64 canons
« AGAMEMNON »,
perdit l’œil droit à la suite d’une blessure à la tête.
Après la
capitulation de CALVI, Sir Gilbert ELLIOT est nommé Vice-Roi
de Corse. Confiant dans l’avenir, le Vice-Roi écrira, le 12 juillet
1795, au
Duc de PORTLAND ministre de sa majesté Georges III :
« La
CORSE située, en outre, au cœur même de l’Europe, a une
très grande importance militaire. Nous ne devons pas perdre de vue que
le port
de SAINT-FLORENT et l’arsenal maritime d’AJACCIO pourront être pour
nous
d’une grande utilité dans une guerre avec la France, avec l’Espagne et
avec
un des états de l’Italie.
Je me
contenterait de dire à votre Grâce qu’il serait très important
pour l’utile établissement d’AJACCIO, d’obtenir de plus fortes sommes
du
Ministère de la Marine. Je n’ai nullement l’ambition d’exiger des
dépenses
extraordinaires, ni de demander que l’on fasse des distributions
aveugles. Je
désire simplement qu’on nous envoie le nécessaire, sans le faire à
contre-cœur.
Des sommes relativement modestes suffisent pour mener à bonne fin une
œuvre
aussi avantageuse et si nous gardons la Corse, ce que je mets nullement
en
doute, jamais argent n’aura été mieux placé par l’Angleterre. »
L’occupation
anglaise dura deux ans (jusqu’au 24 octobre 1796) et coûta
cinq millions de livres sterling au trésor anglais.
LA CORSE ET LES PRÉPARATIFS DE
L’EXPÉDITION D’EGYPTE – 1798
PRISE DE
MALTE – 10 JUIN 1798
Préparant
l’expédition d’Egypte BONAPARTE forme le projet de
concentrer les convois dans le golfe d’AJACCIO. Une commission est crée
par
le Directoire qui se tient en liaison avec le Général VAUBOIS chargé
sur
place de réaliser ce projet.
La commission
fait parvenir dans l’Île le nécessaire pour l’établissement
d’un hôpital de 500 lits et de magasins pour 25.000 hommes. Elle fait
également
acheter un million de pintes de vin et 120.000 pintes d’eau de vie qui
se
rendront dans le port d’AJACCIO où ils resterons sans décharger ».
A deux
reprises, des fonds destinés au Général VAUBOIS sont acheminés
par l’Aviso le CHASSEUR représentant une somme totale de 400 mille
francs.
Le 13 avril
1798 le Général en chef BONAPARTE écrit au Général
VAUBOIS :
« Indépendamment,
Citoyen Général, de la 4ème
Demi-Brigade d’infanterie légère qui, dans ce moment ci, doit être
réunie
à AJACCIO, ayant des vivres pour deux mois, vous voudrait bien réunir à
AJACCIO, dans le plus court délai, la 19ème Demi-Brigade de
ligne
avec sa compagnie de canonniers, son dépôt et une compagnie de
canonniers de
ligne du 4° régiment, 100 cartouches par homme, 2 mois de vivres et 2
pièces
de 3 de campagne, si vous en avez dans l’Ile.
Il part de
TOULON pour AJACCIO neuf gros bâtiments qui seront suffisants
pour le transport de la dite Demi-Brigade. Faites préparer les vivres
et tous
les objets ci-dessus mentionnés. Vous devez tenir le convoi de la 4°
Demi-Brigade d’infanterie légère et de la 19° de ligne, prêt à partir
le
5 floréal, au premier signal qui lui serait donné.
Je vous pris
également de transporter votre quartier général à
AJACCIO ».
Mais, dès le
20 avril 1798, devant l’insuffisance des ressources de
l’Ile, BONAPARTE renonce au projet de concentration des convois dans le
golfe
d’AJACCIO. Il en informe le Général VAUBOIS et le 20 Floréal an VI (09
mai
1798) lui donne l’ordre de départ pour les troupes de CORSE :
« Les
magasins pour 25.000 hommes, Citoyen Général, que vous avez
formés, deviennent à peu près inutiles. Vous pouvez donc prendre dans
ces
magasins tout c qui sera nécessaire pour approvisionner le convoi qui
va
partir. »
« Il est
ordonné au Général CASALTA de s’embarquer immédiatement
après la réception du présent ordre avec la 4° Demi-Brigade
d’infanterie légère,
la 19 ° Demi-Brigade de bataille et de partir au premier beau temps. Il
se
rendra dans les îles de la MADELEINE, au nord de la SARDAIGNE, où il
recevra
de nouveaux ordres du Vice-Amiral BRUEYS. Il se conformera exactement
aux ordres
qu’il recevra du-dit Vice-Amiral qui lui envoie un officier de marine
intelligent pour diriger tous ses mouvements. N’oublier pas d’embarquer
sur
le convoi 3 ou 4 pièces de canons de 3 ou de 4, avec une bonne
compagnie de
canonniers ».
Le 26 Floréal
an VI (15 mai 1798) les troupes stationnées en Corse
embarquent sur une cinquantaine de bâtiments dont 22 frétés dans l’Ile,
très
disparates : 3 bombardes – 2 bricks – 2 pinques – polacres et 13
tartanes.
L’effectif
des deux Demi-brigades s’élève à 3197 hommes présents
sous les armes. Le général VAUBOIS est à leur tête, le Général CASALTA
désigné
par BONAPARTE pour les commander ayant dû être débarqué en raison de
son état
de santé. Le commissaire des guerres BOERIO rend compte au Ministre de
la
guerre :
« Les 4ème
et 19ème Demi-Brigades,
approvisionnées pour 2 mois sortirent de la rade d’AJACCIO le 26
Floréal
dernier. Le convoi, se trouvant dans les parages de la MADELEINE, fut
approché
par 3 bâtiments chargés de comestibles, que le Citoyen ARRIGHI,
inspecteur des
vivres, avait été se procurer par mes ordres en SARDAIGNE muni d’une
somme
de 70.000Frs, pris sur les fonds de l’armement… ; »
Le 27 mai le
convoi en provenance de Corse rallie l’Escadre, et le 09
juin l’imposante force navale est en vue de MALTE.
Le 10 juin à
02 heures du matin, le Général VAUBOIS débarque avec ses
troupes et met en déroute la résistance maltaise.
Nommé
Gouverneur, il ne rendra l’Ile de MALTE aux Anglais que le 4
Septembre 1800.
30/01/2018
LUNDI 17/12/2018 CORSE MATIN
Opération
commando sur Aspretto
Par GHJILORMU
PADOVANI
4 min
L’armée se repositionne fortement sur la
base navale et ruine les rêves de retour du site dans le giron ajaccien. Port
militaire depuis 2017, le site se veut en pointe sur la mission de gestion de
crise, qu’elle soit environnementale ou terroriste. Explications
Depuis 2003, pas une année passée sans que
le sujet ne soit remis sur la table. Depuis la fermeture de la base aéronavale
d’Aspretto en 1993 et l’état d’abandon manifeste du site, les voix se sont
multipliées pour demander son retour dans le giron ajaccien et régional, à
travers les trois collectivités directement concernées : CCI, mairie, CTC.
Beaucoup de choses ont été imaginées pour ce site exceptionnel en fond de baie,
sur lequel lorgnent les entrepreneurs locaux mais un projet, autour du nautisme
et de la plaisance, a souvent été évoqué, sans pour autant être mené à bien. Le
problème est sans doute celui-ci : tout le monde affirme vouloir récupérer
Aspretto mais personne n’a encore dit clairement comment et pour quoi faire. "Il s’agirait de savoir si l’armée
va décider encore longtemps de priver les Corses d’un site hors du commun qui
pourrait jouer un rôle central dans le développement de son économie", tempête Paul Marcaggi. Le président de la CCI assure
bien avoir "un
projet pour Aspretto",à travers "la création d’un équipement
structurant "zone de refit" pour la plaisance" avec "port à sec de 400 places","formation
aux métiers de la mer", "base nautique", ou "centre d’entraînement pour sportifs de
haut niveau".
Mission : gestion de crises
Des idées excellentes qui ne sont pourtant
pas développées dans le dossier fourni par la CCI, ce dernier ne contenant que
quelques lignes et deux visuels. Paul Marcaggi le concède : "Cela fait un an que nous
n’avons plus travaillé sur ce projet, nous avons été pris par les affaires
courantes urgentes."
Pendant ce temps, l’armée a eu tout le
temps de se repositionner fortement sur la base. Un nouveau cap incarné par
l’arrivée de son nouveau commandant Bertrand de Gaullier des Bordes, en
septembre dernier (lire
par ailleurs). Sur le site de 10 hectares, les choses
bougent. Bénéficiant de l’appellation port militaire depuis 2017, la "partie opérationnelle" de la base, qui comprend le port et les grands
hangars, bénéficie d’importants travaux. La pose d’une solide clôture grillagée
et de barbelés est venue clairement délimiter la zone. À l’intérieur, un
dispositif de levage pour bateaux flambant neuf domine le plan d’eau. Les
immenses portes des hangars qui menaçaient de s’écrouler tant elles étaient
vétustes ont été remplacées par des portes neuves.
À l’intérieur, d’importantes structures en
béton épais sont actuellement construites, occupant la totalité de l’importante
surface au sol. Pour des raisons de confidentialité liées à la sécurité des
lieux, il n’a pas été possible de photographier ces travaux. Le commandant de
Gaullier des Bordes réaffirme la mission première d’Aspretto : "La gestion de crises diverses,
écologiques, à travers d’éventuels accidents en mer comme celui qui s’est
produit au large du Cap dernièrement. Ou bien la gestion de crise terroriste
avec possibilité de mobiliser des troupes depuis la base rapidement." Cela implique-t-il la venue de forces spéciales
et de services de renseignements ? Le commandant répond par l’affirmative, sans
plus s’étendre.
Reconquête... militaire
Autre argument développé par le commandant
de Gaullier des Bordes faisant d’Aspretto un lieu hautement stratégique pour
l’armée, la "défense
de l’avant", consistant à "projeter des troupes là où se
trouvent les ennemis, sans attendre que ses derniers ne passent à l’attaque sur
le sol français". C’est ce que l’armée fait sur plusieurs
théâtres d’opérations. Le but d’Aspretto, là encore : un soutien technique aux
activités de la marine.
L’opération reconquête de la base par
l’armée, après des années d’errance, s’inscrit, selon son commandant, dans la
logique de la lutte contre le terrorisme, aujourd’hui généralisée.
Il le répète, "Aspretto est un point
stratégique, un bastion avancé de défense de la France en Méditerranée".
Et les plans pour la redresser ne
s’arrêtent pas à la partie opérationnelle, formée notamment des deux grands
hangars. La partie haute de la base, accueillant bureaux et logements, fait
l’objet d’une réhabilitation qui s’étendra sur plusieurs années. Mais qui
commence tout de suite.
À partir du premier semestre 2019
débuteront les travaux de réfection complète d’un bâtiment accueillant des
logements, intérieur et extérieur.
Un autre à la façade lépreuse, désaffecté
aujourd’hui car dangereux de par ses importantes dégradations fera l’objet
d’une réhabilitation. C’est du moins ce qu’espère le commandant. "Je souhaite en faire un lieu
de vie avec restauration, salle de sport et autres équipements de loisirs
similaires", explique-t-il.
Plus loin, il montre son lieu de
résidence, une villa avec une vue inégalée sur Ajaccio et son golfe et tout
proche, entreposé, l’important matériel nécessaire aux interventions en mer
contre diverses pollutions.
Les terrains de sport, dont deux cours de
tennis, feront probablement place à un "terrain de cross fit", conjecture-t-il. Sans parler des réseaux du site,
électricité, assainissement, internet, qui n’ont bénéficié que de
"rustines" durant les années d’abandon et qui seront entièrement
repris.
C’est que la base d’Aspretto n’accueille
pas que des militaires de la marine - ces derniers ne sont d’ailleurs que 15 !
- puisque les plongeurs de la gendarmerie bénéficient du site pour s’entraîner,
la SNSM y jouit sans doute de la "plus belle station de France". Sans compter la gendarmerie maritime, le peloton de
gendarmerie de haute montagne (PGHM) ou les douanes. Depuis 2017 et la
classification de la zone opérationnelle de la base, près du plan d’eau, en
"port militaire", s’introduire dans ce dernier sans autorisation - ce
qui suppose de franchir barbelés et haute clôture tout juste installés depuis
la mer - est passible d’un an de prison et 15 000 ¤.
L’armée a une vision, elle compte bien la
réaliser sur le site et a d’ailleurs bien commencé. Face à l’absence de projet
ou à l’inaction des collectivités locales (lire cadre),
malgré les revendications nombreuses de voir le site restituer à la Corse,
comment empêcher qu’Aspretto ne conserve son caractère militaire ?
Personne, pour l’heure, ne répond à la
question.
Dans la partie haute de la base, réservée
aux logements et bâtiments administratifs, les années d’abandon ont marqué des
édifices parfois désaffectés. Le commandant de Gaullier des Bordes a l’ambition
de les réhabiliter.
LESCHIFFRES
9
C’est le nombre d’hectares occupés par la
base navale.
250
C’est le nombre de personnes qui travaillent
actuellement sur le site d’Aspretto, dont 15 marins seulement. Le reste étant
représenté par du personnel de cinq ministères différents.
25
C’est le nombre d’organisations présentes
sur la base issue de 5 ministères différents, dont ceux de l’armée, de
l’intérieur ou de la transition écologique.
17
C’est le pourcentage représenté par le
littoral corse dans le total des côtes françaises.
70
C’est le nombre de navires qui croisent
chaque jour dans le canal de Corse, face à l’Italie et les Bouches de Bonifacio.
C’est plus que dans les Dardanelles et un peu moins que le canal de Suez,
faisant des rivages insulaires parmi les fréquentés de Méditerranée. Et donc
hautement stratégique pour la France.
"Pour
les 20 à 30 ans à venir, on ne parle plus de cession de la base"
Par PROPOS
RECUEILLIS PAR GHJ. P.
4 min
Dans la partie opérationnelle de la base
en plein travaux, un dispositif de levage flambant neuf pour sortir les bateaux
de l’eau.
Capitaine de vaisseau, rentré dans la
Marine en 1982, Bertrand de Gaullier des Bordes est commandant de la base
d’Aspretto. Il a fait l’essentiel de sa carrière au sein des forces spéciales,
ayant servi aux commandos Jaubert et Hubert - il a commandé ce dernier - mais
également au sein des prestigieux Navy Seals de l’US Navy, où il fut officier
durant deux ans. Engagé sur la plupart des théâtres d’opérations extérieures,
en ex Yougoslavie, au Proche et Moyen Orient et en Afrique, ce spécialiste des "opérations
spéciales" est considéré au sein de la marine comme "une
légende", même s’il réfute ce terme. La présence d’un commandant avec
un tel état de service à Aspretto n’est sans doute pas due au hasard et dit
déjà beaucoup du souhait de l’armée de se repositionner sur la base ajaccienne,
dont il souligne le caractère"stratégique" pour les
différentes gestions de crises en Méditerranée. Menace terroriste comprise.
Vous avez servi et
commandé les commandos de marine français les plus redoutés. Comment avez-vous
pu exercer au sein des Seals de l’US Navy ?
Depuis de nombreuses années nous avons des
échanges d’officiers entre les nageurs de combat français et les Seals. J’avais
de réelles responsabilités, comme un officier américain et inversement pour eux
chez nous. Depuis qu’ils sont très engagés en Irak et en Afghanistan, les
échanges ont été interrompus mais cela reviendra après la fin des conflits.
Peut-on dire que les
commandos Hubert et les Seals sont les meilleurs au monde dans leur domaine ?
J’ai du mal avec cette idée de choisir un
meilleur. J’ai fréquenté les Allemands, les Anglais, les Américains, les
Italiens, toutes les forces spéciales occidentales de haut niveau et
honnêtement, vous avez une véritable communauté des forces spéciales. Chaque
soldat de ces troupes d’élites représente la même personne. Ils parlent tous
une langue différente mais il est perfectionniste, bénéficie d’un même
entraînement pour les mêmes missions, aujourd’hui beaucoup centrées sur le
terrorisme. Ce qui change, ce sont les moyens. Les Américains ont une
logistique exceptionnelle par rapport à l’Europe. Et une volonté politique
d’engager ces hommes ou pas, ce qui donne une expérience au combat plus
importante pour certains. Depuis les années 90, nous sommes très engagés et je
dirais que les forces spéciales françaises font partie du top 3, avec les
Américains et les Anglais.
"Il était parfaitement légitime de
vouloir récupérer un tel site qui était à l’abandon "
Les forces spéciales
suscitent beaucoup de fantasmes autour de leur activité. Comment peut-on
objectivement la définir ?
Tout le monde a dans l’imaginaire le super
commando qui sauve le monde à lui seul. Ce n’est pas tout à fait ça (sourires).
Le cœur de l’activité des commandos aujourd’hui, c’est la traque des chefs terroristes.
C’est ce que nous faisions en Afghanistan et en Irak, là où j’ai réalisé ma
dernière mission, c’est ce que nous faisons au Mali. C’est un travail qui
nécessite une intense activité de renseignement, avec les services appropriés,
pour localiser la cible avant l’intervention elle-même. Le commando ne sert à
rien si ce travail de renseignement n’est pas mené.
Les conflits sont-ils
plus durs aujourd’hui que ce que vous avez connu ?
Les combats sont plus durs, effectivement.
En Afghanistan, il ne se passait pas une journée sans que l’on nous tire
dessus.
Le commando Hubert
est-il le corps le plus secret de l’armée française ?
Les forces spéciales sont discrètes, elles
ne sont pas secrètes. Ceux qui sont secrets, sont les gens des services
secrets, justement, comme la DGSE. La différence est la suivante : ce que font
les forces spéciales peut être revendiqué par l’État, à l’inverse de l’action
clandestine des services secrets. Si ces derniers font bien leur travail,
l’État peut assurer ne pas être au courant. Revendiquable ou pas.
Pourquoi Aspretto ?
J’ai commencé à venir en Corse avant
d’être militaire, en 1978, je l’ai toujours trouvée magnifique et j’ai toujours
été très bien accueilli. J’y suis revenu en tant que militaire, à plusieurs
reprises pour des exercices en mer et dans la montagne, pour s’entraîner. Je
viens de passer six ans à Paris, à l’état-major des armées, j’étais responsable
des contrats opérationnels de l’armée et j’en ai eu assez, avec des horaires
quotidiens de 8 h-22 h. Mon prédécesseur m’a dit que la place se libérait, j’ai
sauté sur l’occasion.
Un profil comme le vôtre
à Aspretto, on se dit forcément que l’armée reprend vraiment la main sur la
base et que c’en est fini de son retour aux Ajacciens et aux Corses...
Je ne pense pas que cela soit lié. Je
pense, en effet, avoir été le bon candidat pour le renforcement opérationnel de
la base (lire par ailleurs, ndlr). J’ai cette mission mais cela n’est pas lié à
mon passé. Pour la France, la Corse est un point stratégique et je suis désolé
que l’on ait laissé péricliter la base. L’armée n’a pas lâché la base, comme
elle a pu le faire à Nîmes, Saint-Raphaël ou Saint-Mandrier mais elle n’a plus
investi.
Mais ce site est
important pour les Corses et le développement économique de la région.
Avec un site à l’abandon, je comprends
parfaitement les élus et les citoyens qui souhaitaient récupérer ce site
exceptionnel. Cela était parfaitement légitime. Mais aujourd’hui, c’est trop
tard. L’armée remet la base en ordre de marche et selon moi, pour les 20 à 30
ans à venir, on ne peut plus parler de cession de la base.
Bertrand de Gaullier des Bordes,
commandant d’Aspretto, considère une cession de la base comme
"utopique".
Un
"commando" à la tête de la base navale d’Aspretto
Par S. P.
1 min
Le préfet maritime de Méditerranée, le
vice-amiral d’escadre Charles-Henri de la Faverie du Ché, a présidé la
cérémonie de prise de commandement de Bertrand de Gaullier des Bordes.
Cérémonie de passation de commandement,
hier matin, sur la base navale d’Aspretto, où le capitaine de vaisseau Bertrand
de Gaullier des Bordes a officiellement pris ses fonctions. Une cérémonie qui
s’est déroulée en présence du préfet maritime de la Méditerranée, le
vice-amiral d’escadre Charles-Henri de la Faverie du Ché, ainsi que de
représentants des associations patriotiques.
Les représentants des associations
patriotiques ont assisté à la cérémonie. / PHOTOS EMILIE RAGUZ
Le nouveau "pacha" d’Aspretto
est clairement un homme d’action. Issu de l’école navale, promotion 1982, le
capitaine de vaisseau Bertrand de Gaullier des Bordes a eu une carrière variée,
alternant des fonctions au sein de la Marine nationale, des forces spéciales et
à l’étranger. Outre ses embarquements sur divers bâtiments et ses
responsabilités dans différents états-majors, il a servi aux commandos
"Jaubert" et "Hubert" - il a eu l’occasion de commander ce
dernier, considéré comme le plus prestigieux des commandos marine français -,
mais aussi au sein des fameux Seals de l’US Navy. Son parcours est également
émaillé par des engagements sur la plupart des théâtres d’opérations
extérieures, de l’ex-Yougoslavie à l’Afrique, en passant par le Moyen-Orient,
où il a commandé plusieurs détachements et groupements de forces spéciales.
Un profil qui cadre avec le regain
d’activité que connaît actuellement la base navale d’Aspretto, où des travaux
de modernisations sont en cours.
23/11/2020
Le Charles
de Gaulle à Ajaccio : "Aspretto est un point d'appui opérationnel très
important"
Hier, le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle mouillait pour la première
fois dans le golfe d'Ajaccio. Sa venue, dans le cadre d'un entraînement
illustre le retour au premier plan de la base navale militaire d'Aspretto.
Interview de son commandant, Bertrand de Gaullier des Bordes.
Les Ajacciens ont eu la surprise de découvrir hier matin le porte-avions
nucléaire Charles de Gaulle dans la baie d'Ajaccio. Qu'est-il venu faire ?
Dans une période d'entraînement de deux semaines et demie, le porte-avions
a fait une escale dominicale dans un cadre fantastique.
Depuis le 11 novembre, le groupe aérien et les pilotes embarqués
s'entraînent à l'appontage et au catapultage, de jour et de nuit, entre la Corse
et le Continent.
Ce sont des savoir-faire très compliqués qui nécessitent une préparation
intense.
Après avoir travaillé en Plaine orientale du côté de Solenzara, le
porte-avions est arrivé dimanche à 9 heures et en est reparti à
15 heures.
En raison des restrictions sanitaires très strictes, il n'y a eu aucun
échange avec la terre, à l'exception du pilote du port monté à son bord. Il
poursuivra ses entraînements une quinzaine de jours.
C'est effectivement la première fois que le Charles de Gaulle mouille
en baie d'Ajaccio. Sa venue est le fruit d'un travail de longue haleine.
Un premier projet, envisagé en 2009, n'avait pu se concrétiser. Son accueil
est une opération assez compliquée, car le porte-avions est à propulsion
nucléaire. Plusieurs mois de préparation ont donc été nécessaires.
Les normes de sécurité sont drastiques, ainsi une zone d'exclusion de 500
mètres autour du navire a-t-elle été établie.
Les embarcations propres au Charles de Gaulle ainsi que la
vedette de gendarmerie La Gravona ont maintenu cette zone
d'exclusion.
Comment avez-vous préparé sa venue ?
C'est le résultat d'un travail de plusieurs mois. Avec ses 42 000
tonnes, ses 262 mètres de long, 70 de large, 10,50 mètres de tirant d'eau et
ses 68 mètres de tirant d'air, le Charles de Gaulle qui,
je le répète, est à propulsion nucléaire, nécessite une exploration des
endroits de son passage pour s'assurer qu'aucun danger potentiel ne se trouve
sur sa route.
Cette exploration se porte sur des kilomètres. Les fonds marins sont aussi
vérifiés.
À la fin du premier semestre, un chasseur de mines a ainsi dressé une
cartographie de la baie d'Ajaccio pour être certain qu'aucun engin n'impacte sa
sécurité.
Pourquoi est-il venu à Ajaccio ?
L'aviation navale a une très longue histoire avec la Corse et Ajaccio en
particulier.
Dès le début du siècle dernier, l'île comptait plusieurs centres d'aviation
maritime, à Ajaccio, Bastia, Bonifacio, et des études ont été menées à Calvi.
L'aéronautique navale était donc très présente en Corse. Il faut ainsi se
souvenir que l'aéroport de Campo dell'Oro était, au départ, un projet de marine
nationale, partagé dans un second temps avec le civil.
Le ministre de la Marine de l'époque avait injecté, pour cet aéroport, un
million de francs, ce qui représentait alors une somme très importante.
La base navale d'Aspretto, qui était une base aéronavale pour les
hydravions et les ballons d'observation, a été construite à partir de 1934 et
fut inaugurée en 1938.
La marine avait une enclave à Campo Dell'Oro et les avions se faisaient
réparer à Aspretto.
Les porte-avions venaient ensuite très régulièrement sur cette base pour
embarquer des avions, parmi ceux-là, le Clemenceau, Le Foch et
d'autres, plus anciens.
Ces dernières années, la question d'un déménagement de la base d'Aspretto a
été évoquée. Vous expliquiez dans nos colonnes, à votre arrivée il y a deux
ans, le caractère stratégique de la base...
Oui. La base avait fermé en 1993. Plusieurs administrations s'y sont
ensuite installées comme les douanes, la gendarmerie maritime, le Cross,
l'Office français de la biodiversité, etc. En tout, ils sont 26 organismes (250
personnes) issus de six ministères différents (Armées, Intérieur, Transition
écologique, Finance, Justice, Transports).
La base fut donc peu à peu mise en sommeil au niveau militaire. Aussi, en
raison du peu d'activité, les autorités locales ont songé bien légitimement, à
récupérer le site pour leurs projets. Mais l'activité militaire a repris
progressivement et Aspretto, qui compte une cinquantaine de militaires, est,
depuis 2017, redevenue un vrai point d'appui opérationnel pour des unités
combattantes.
Des forces spéciales s'y entraînent régulièrement. Aussi, aujourd'hui,
il n'est plus question de céder cette base navale, au moins pour les 20 ou 30
prochaines années.
Elle est en train de redevenir un point d'appui opérationnel très
important, notamment parce que la Corse est le bastion avancé de la France en
Méditerranée.
Vous parlez de point d'appui opérationnel, qu'entendez-vous par là ?
La notion de point d'appui opérationnel comporte plusieurs choses. Nous
développons tout ce qui est anti-pollution.
La Corse a 1 000 km de côtes, c'est 17 ou 18 % du littoral
français.
C'est ici que se déroulent 80 % des "événements mer",
c'est-à-dire les catastrophes maritimes, telle que l'accident entre l'Ulysse et
le Virgina en 2018 dans le Cap, le Rhodanus échoué
à Bonifacio l'année dernière. Nous déplorons régulièrement des pollutions maritimes.
Le trafic maritime est notamment très important dans le Canal de Corse,
zone qui se trouve entre la Corse et l'île d'Elbe. Nos missions consistent à
surveiller ce trafic.
Pour ce faire, tous les sémaphores qui concourent à la surveillance ont été
remis en activité en 2000.
Les tensions actuelles en Méditerranée - un sommet de plusieurs chefs
d'État s'est tenu récemment sur ce sujet à Porticcio - renforcent-elles le
caractère stratégique de la base d'Aspretto ?
C'était la première fois que ce type de sommet se déroulait dans une ville
qui n'était pas une capitale. Nous avons donc découvert beaucoup de choses, il
a fallu s'adapter...
Bien sûr, nous suivons beaucoup ce qui se passe en Turquie, en Libye. Nous
surveillons également le phénomène des migrants qui peuvent débarquer en Corse,
comme ils l'ont fait dernièrement en Sardaigne. Ainsi que le trafic de drogue
qui vient beaucoup d'Afrique du Nord.
Et évidemment nous redoublons de vigilance face au terrorisme. Mais ce
dernier est un phénomène qui n'est pas récent et que nous avons pris en compte
depuis longtemps.
Vous avez un parcours singulier, très axé sur les forces spéciales. Votre
arrivée en 2018 au commandement d'Aspretto est-elle venue confirmer la volonté
de redonner à cette base la dimension stratégique qu'elle avait
initialement ?
Non, pas vraiment, disons que ma nomination est bien tombée. J'ai
effectivement un parcours dans la marine nationale qui est très axé sur les
forces spéciales, dans lesquelles j'ai passé un quart de siècle.
J'ai ensuite voulu quitter Paris où j'étais dernièrement en poste à
l'état-major des armées pour venir travailler dans un endroit extrêmement sympathique.
Le Charles de Gaulle reviendra-t-il bientôt à Ajaccio ?
Maintenant que nous avons ouvert la porte, il peut revenir beaucoup plus
simplement, oui. En espérant que les mesures sanitaires se lèvent, ce qui
permettra à l'équipage des échanges avec la terre.