Le souvenir de la catastrophe maritime du 15
février
1855
Ce qu’on n’a jamais dit sur « La Sémillante »
La mi-février ne manque pas de rappeler aux Bonifaciens en
particulier
et à tous les Corses en général, et notamment les gens de mer,
l’anniversaire de la plus grande catastrophe maritime survenue en
Méditerranée
et dont l’île Lavezzi au sud-est de Bonifacio a été le théâtre.
Ce drame a été connu du grand public surtout grâce au récit du
célèbre
Alphonse Daudet qui ne pouvait, à l’époque, bénéficier des
éléments(lettres,
documents, enquêtes, témoignages, recoupements, etc.…) dont nous
disposons
aujourd’hui et que Dominique Milano dans son excellente brochure
consacrée à
la « Sémillante » a si bien relatés.
Depuis cette date maudite du 15 février 1855(il y a 135ans), les
« Bouches de Bonifacio » ont acquis une bien sinistre
réputation de
« passage infernal » qui s’est transmise parmi des
générations
de marin. On dit même que la marine anglaise a délibérément évité,
durant
plusieurs dizaines d’années, ce passage étroit de 14 kms entre les deux
grandes îles. Passage qui, soulignons-le, est emprunté chaque année par
plus
de 20.000 bateaux(commerce, transports divers, paquebots,
plaisance)sans que
l’on n’ait jamais plus(et c’est heureux), enregistré de naufrage aussi
désastreux
que celui de « la Sémillante.
Contre
les Russes
C’est donc le 15 février 1855 que cette frégate impérial de
premier
rang se perdait corps et biens sur un îlot de l’archipel des Lavezzi.
Ce jour là soufflait dans le détroit, dès les premières heures
du
jour, une tempête d’une rare violence. Jamais plus depuis, et les
statistiques sur ce point sont formelles, on en a enregistré de
pareille.
Sur le récit de la catastrophe elle même, « La Corse »
a
maintes fois eu l’occasion de l’évoquer. Nous nous bornerons simplement
à
rappeler le plus brièvement possible les faits.
14 février 1855.(sous le règne de Napoléon III, empereur
des
Français) Toulon. 11 heures. Forte brise variant de l’ouest à
l’ouest sud-ouest. « La Sémillante » quitte le port en
direction
de la Crimée pour apporter aux Forces des armées turques, anglaises et
piémontaises
contre les Russes, des vivre et des renforts en troupes et en matériel.
Son équipage
était de 293 hommes outre son état-major. La
« Sémillante »était
un vaisseau de trois-mats, formant l’une des plus fortes unités de la
Marine
de Guerre française. Sa première escale prévue était Constantinople.
400
tonnes de matériel
A son bord ont pris place un détachement de 393
militaires
de l’armée de terre avec un matériel important comprenant quatre canons
de
24, six mortiers de 32, dix mortiers de 27,mille obus de 15
centimètres, vingt
affûts de mortiers, 1500 bombes de 27, cent vingt barils de poudre de
50 kg,
vingt plates-formes complètes et divers accessoire pour canons et
mortiers des
baraques démontées et un assortiment de bois divers, représentant une
cargaison d’environ 400 tonnes embarquées en quatre jours.
La route la plus directe pour se rendre de
Toulon en mer
Égée passe par le sud Sardaigne, puis par le canal de Tunisie,le canal de malte en direction du cap Matapan . c’est cette
route
qu’avait choisie le commandant Jugan mais ce dernier fut contraint à
cause
des conditions défavorables à donner dans les bouches de Bonifacio pour
atteindre rapidement la mer Tyrrhénienne et retrouver une zone
relativement
plus abritée à l’est de la sardaigne.
Mais
on le sait dans les bouches régnait une épouvantable tempête(il
s’agissait
en réalité d’une sorte d’ouragan). Dans la ville de Bonifacio, de
nombreux
toits avaient été emportés, une maison s’était écroulée faisant un mort
et deux blesses, un douanier de service avait jeté à lamer et
heureusement repêche
sain et sauf. La violence de la tempête était telle que les embruns
provoqués
par le fracas des vagues Sutta Rocca passaient au dessus de l’isthme de
Saint-Roch pour se déverser dans les eaux du port en dévalant comme un
torrent
la grimpette du Rastillu ! A une distance de deux lieues, la
campagne a été
couverte de sel.
M.Francois
Piras, maire de la villeà cette
époque ancien capitaine au long cours affirmait qu’aucune frégate n’eut
pu
se présenterle travers (pour
mettre en cape) dans de telles conditions.
On le perd de vue
15 février 1855, Bonifacio 10 heures.
Une
cérémonie a lieu sur la place Manichilla qui domine le détroit. En
effet
comme dans toutes les tempêtes, il est d’usage à Bonifacio que le
prêtre bénisse
la mer avec le fragment de la vraie croix du christ. C’est l’abbé Rocca
qui
officie en présences de quelques fidèles seulement. Tousaperçurent d’une manière furtive à travers une nappe d’écume que
formait le Detroit « un grand bâtiment semblable à une
nébuleuse
noyée dans les vapeurs de la mer, allant sans règle et sans conduite au
gré
des flots, au SUD-OUEST au NORD-EST, comme s’il eut eu des avaries dans
son
gouvernail ».
15 février 1855, Phare de la Testa. Sardaigne
11
heures.
Le chef du phare de la Testa aperçoit une frégate »dont il ne
comprend pas la manœuvre » l’impression qu’il en a est que le
navire,
à sec de toile, qui vient du Nord –Ouest se dirigeant vers la plage de
ReinaMaggioreprès du Cap Testa
n’a plus de gouvernail. Il pense qu’il va se briser. Mais il voit la
frégate
hisser sa trinquette venir sur bâbord et donner dans les Bouches ou
elle le
perd de vue.
Le
cri de 700 créatures humaines.
15 février 1855. Détroit de Bonifacio. Archipel
des
Lavezzi 12 heures.
Poussée par la tempête d’Ouest sud-ouest,
« La
Sémillante » remonte trop au nord et vient se fracasser dans un
bruit épouvantable,
« un grondement large et sourd pareil à celui d’un tonnerre venant
de
sous terre » (perçu par un berger qui résidait sur l’île Lavezzi)
sur
l’îlot de l’Acciarino. Le choc, on s’en doute est terrible, la panique
à
bord indescriptible. Un seul cri a du être poussé par sept cents
créatures
humaines s’abîmant à la fois dans les flots ! Certains marins et
soldats sont morts broyéssur le
coup, d’autres sont emportes puis rejetés contre les rochers et
fracasses,
certains tentent de nager mais ils sont vite submergés par les vagues
énormes,
gigantesques. Impossible, même à un excellent nageur de s’en sortir. La
mer « veut »
tout le monde….
16 février
1855.
Bonifacio 17 heures.
Deux matelots de l’annexe n°2 de l’Averne
indiquent
qu’aux Lavezzi « un ou plusieurs bâtiments de guerre » ont du
se
perdre. Ils remettent à l’administrateur de la Marine, différents
objets :
carabines, sabres, pantalons, képis de soldats et d’artilleurs.
17 février
1855.
Lavezzi.
Le berger Limieri fait sa déclaration aux
autorités
venues de Bonifacio.
Reconnu grâce à la difformité d’un pied.
18 février
1855.
Lavezzi.
Le premier cadavre est découvert à plus d’un
mille
du lieu du naufrage. D’autre corps sont trouves les jours suivants.
5 mars 1855.
Lavezzi.
On découvre le corps du Commandant JUGAN
(reconnu à
ses insignes et à la difformité de l’un de ses pieds).
Du 5 mars au 20 mars 1855. Lavezzi.
Enlèvement des cadavres : cinq cent quatre
vingt
douze sur 685 victimes. Tous ont reçu une sépulture dans les deux
cimetières
marins.
D’avril à
Août
1855. Lavezzi.
Une entreprise italienne est chargée de
récupérer le
matériel de « La Sémillante ». Ce matériel a été expédie à
Toulon. Deux pièces provenant des restes de la frégate, un morceau de
l’une
des roues de la barre et de la figure de proue sculpte en plein bois en
forme de
feuille d’acanthe, seraient conservés par le musée de Bordeaux. A noter
qu’une partie des madriers a été employée pour des travaux de
construction
de la route nationale 198 Bonifacio-Bastia, travaux exécutes par le
service du
génie militaire.
L’encrier et
la
clochette de la « SÉMILLANTE »
Curieusement , la ville de Bonifacio ne possède
absolument rien de ce qui a pu appartenir à la SÉMILLANTE . En ce qui
concerne
nous avons pu photographier chez MR Jean PIRAS, arrière petit fils de M
François
Piras, maire de Bonifacio lors de la catastrophe de la Sémillante, un
encrier
ayant appartenu au Commandant JUGANet
la cloche du carre des officiers.
Certains Bonifaciens pourraient posséder de la
vaisselle du bord (en étain probablement), d’autres ont en leur
possession
des boulets de canons ou bien des poulies.
Il y eu une souscription public en faveur des
familles
des marins et des soldats victimes de la catastrophe. Au 8 juin 1855,
celle-ci
avait produit la somme de 60.000 francs .
L’empereur NAPOLÉON III et l’Impératrice
avaient
fait remettre la somme de 10.000 francs.
Un crédit d’entretien est alloue chaque année
aux
autorités militaires afin que les morts de la Sémillante ne soient
jamais
oublies.
Et si un jour vous passer par la vous serrez
pris dans
cette ambiance vraiment très particulière qui se dégage de ces lieux.
(..) Goélands et puffins et autres oiseaux
de mers
Survolent en criant leur soif de liberté
Ce petit paradis aux si étranges pierres
Ou certains jour d’hiver on croit qu’il est
hanté
Par l’âme des soldats, marins et officiers
Qui viennent lentement au pied de la chapelle
Gémir et pleurer leur jeunesse effacée
Dans le naufrage affreux de leur caravelle..
Document donné par Madame veuve PIGNOD
recopié par
Virginie Ventura
Des
cadavres de « LA SEMILLANTE » retrouves à
Prunelli-Cervioni !
Nous avons pu, grâce à des lettres qui nous ont été communiquées
par
Jean-André Tassistro disposer d’élément nouveaux et inédits.
Une
lettre du 18 février 1855 (3
jours avant le drame) est adressée par le sous-préfet de
l’arrondissement de Sartène au préfet de la Corse à Ajaccio. Le
sous-préfet,
sur la foi des premiers renseignement qui lui sont parvenus de
Bonifacio émet
la supposition que le navire qui avait sombré était la frégate
« la
prudence ». En effet les matelots de la chaloupe
« l’Averne »
avaient ramassé entre autre un ruban de chapeau de marin jeté sur le
rivage et
portant le nom de « Prudence ». En effet, un marin de cette
frégate
avait été envoyé en renfort et au dernier moment sur la Sémillante.
Une
autre lettre du même sous-préfet(même destinataire) datée du 10 mars
1855
fait mention de cadavre trouvés à l’île Lavezzi dont il ignorait
cependant
le nombre « personne n’étant encore revenu de Lavezzi ». Le
sous-préfet fait état de cadavres découverts à Bonifacio(Sutta-Rocca et
à
l’entrée du port) et même beaucoup plus loin : « Le
conducteur de
la diligence, Podesta, a déclaré que trois cadavres avaient été trouvés
dans les parages de Prunelli, près de Cervione et que parmi ce nombre
on aurait
reconnu un officier du bord qui avait encore une épaulette.
« Aucun
cadavre n’est entier »
Le 16 mars 1855, le même sous-préfet annonce que le nombre de
naufragés
qui avaient reçu une sépulture étaient au nombre de 924(chiffre inexact
et,
on l’a vu, largement au dessus de la réalité). Mais il était difficile
à
l’époque de connaître exactement le nombre de cadavres qui étaient
disséminés
aux quatre coins de l’île et qui ont du être regroupés dans deux
cimetières.
Un corps a même été retrouvé à Capo di Feno(Bonifacio), écrit le
sous-préfet,
et enterré sur place. Dans une autre lettre le sous-préfet, qui a
obtenu
d’autres renseignements, parle de 243 cadavres trouvés et ensevelis à
ce
jour(19 mars 1855).
Dans
une autre lettre du 19 mars 1855, le sous-préfet de Sartène écrit que deux
cadavres
n’avaient pu être repêchés en raison du mauvais état de la mer et que
l’on a du les abandonner…
Voici un autre passage de cette lettre : « Parmi
les
cadavres que l’on trouve actuellement, presque aucun n’est entier. Aux
uns
il manque le bras, aux autres une jambe, les pieds etc.…
Les bergers quittent l’île
Lettre du 30 mars 1855 de la sous préfecture. Le chiffre
de 457
cadavres est cité, plus proche de la réalité mais on n’avait pas fini
les
recherches. Trois autres cadavres sont localisés à la Maddalena en
Sardaigne
« mais aucune autorité n’avait donné les ordres nécessaires pour
donner une sépulture à ces infortunés.
Le sous-préfet « étant en congé » c’est le conseiller
d’arrondissement Pietri qui fait mention d’un rapport lui ayant été
adressé
de Bonifacio par le commissaire de Police Porri dans lequel ce dernier
écrit
que « les cadavres qui ont été enterrés à Lavezzi n’ont pas été
placés dans des fosses assez profondes, ce qui occasionne une infection
telle
que les bergers sont obligés de quitter l’île avec leurs troupeaux.
La pyramide, les cimetières, les livres
A noter qu’une pyramide a été érigée sur les lieux même du
naufrage en 1856. Il s’agit d’un ouvrage en granit de 10 mètres de
haut,
posé sur un socle cubique également en granit. Sur les quatre faces du
socle
ont été scellées des plaques de marbre noir, remplacées en 1877 par des
similaires en bronze.
En 1856, les deux cimetières ont été entourés de murs en
maçonnerie
par les soins du Génie militaire. En même temps était construite la
chapelle
funéraire du Furcone. La tombe du commandant Jugan est recouverte d’une
dalle
tumulaire qui porte une plaque avec des inscriptions.
En 1878 la chapelle construite dans le cimetière du Furcone
était
consacrée sous le vocable de N.-D. du Mont Carmel.
Sur la terre ferme à Bonifacio a été érigée il y a deux ans, une
stèle
près du cimetière Saint-François dédiée aux morts de la Sémillante et
de
tous les disparus en mer.
A lire de Dominique Milano « le naufrage de la
Sémillante »
(d’où sont tirés une partie de nos renseignements), imprimée en 1980.
Plaquette de 32 pages avec photos schémas, cartes et dessin.
photos couleurs:
MONSIEUR COLLET
Rhin et Danube
REGARD SUR LE PASSE
(Communication
de la MÉMOIRE, afin
que certains faits marquant
l’HISTOIRE,
ne tombent pas dans l’OUBLI).
La
frégate «SÉMILLANTE »
quittait le port de Toulon le 14 février 1855, commandée par le
Capitaine
JUGAN, à destination de la CRIMÉE (mer noire) pour apporter aux forces
françaises
des vivres, des renforts en troupe et en matériel.
CONSTANTINOPLE était la première étape prévue.
Cette
frégate de 60 canons et ayant à son bord 350 hommes d’équipage et 400
passagers, devait, lors d’une affreuse tempête dans les bouches de
BONIFACIO,
aux îles Lavezzi, dans une zone de brisants et d’écueils, poussée par
une
rafale du sud, sans pareil, de mémoire d’homme, se heurter avec une
vitesse
de 12 nœuds sur un rocher sous-marin. Broyée par le choc, elle a coulé
par le
fond dans la nuit du 15 au 16 février 1855, « CORPS
ET BIENS », tout a été instantanément englouti.
Le
nom de la « SÉMILLANTE »
fût donné au bâtiment en souvenir de la glorieuse frégate, du même nom,
qui
fit une célèbre campagne en INDE pendant
les guerres du 1er Empire de 1803 à 1808.
La
frégate construite à partir de 1827 sur les chantiers Lorientais, fût
lancée
le 6 février 1841, après que les travaux de construction furent arrêtés
en
1832, faute de crédits, repris en 1840 et terminés l’année suivante.
Après
avoir séjourné, sans être armée, dans le port de Lorient, elle pris son
armement définitif le 22 mars 1854 lors de la guerre de Crimée. Elle
appareilla de Lorient pour Brest le 10 avril 1854, puis relia
Cherbourg, d’où
elle partit le 12 mai 1854 pour rejoindre l’escadre engagée dans la
campagne
de la Baltique. Revenue à Cherbourg en fin de campagne le 22 septembre
1854,
elle en arriva le 1er novembre 1854 pour en repartir le 14, après avoir
complété
son chargement de matériel. Fin décembre, le Commandant LE MAUFF décéda
du
choléra à Constantinople. Son second ramena la frégate à Toulon le 19
février
sous les ordres du Capitaine de frégate JUGAN, totalisant 30 années de
navigation.
Bien
que la tradition orale raconte en Bretagne que le Cdt. de la
Sémillante,
lorsque le navire avait quitté le port de Lorient le 10 avril 1854,
n’avait
pas salué Notre Dame de l’Armor en Pleumeur, en tirant comme l’usage
l’exigeait plusieurs coups de canon, le naufrage paraissait
inéluctable. Sept
cent cinquante jeunes victimes. Aucun survivant. Sauf son respect et
après dûment
saluée, on fera remarquer à Notre Dame de l’Armor en Pleumeur qu’elle
fût,
en l’occurrence, bien peu charitable. Faut-il se fier à une légende!
SEPT
CENT CINQUANTE JEUNES HOMMES
ENGLOUTIS
AVEC LEUR BATEAU
Tous les ans, à
leur intention, une messe est célébrée
dans l’île des Lavezzi avec le souvenir et pour la transmission de la
mémoire,
puis Lavezzi, sans cesse balayée par les vents, retrouve sa solitude.
En
1856 le Génie Militaire de Bonifacio à procédé à la mise en place sur
le
sommet de l’îlot de l’Archiarino d’un monument commémoratif constitué
par une pyramide en granit de 10 mètres de hauteur, posé sur un socle
cubique
également en granit où sont sur les quatre faces du socle des plaques
de
marbre noir portant les inscriptions suivantes :
Coté Nord
: Sous le règne de Napoléon III Empereur des Français;
Coté Ouest
: A la mémoire des naufragés de la frégate « SÉMILLANTE »
brisée
sur la pointe de ce récif dans la tempête du 15 février 1855.
Coté Sud
: 350 marins et 400 soldats français partis de Toulon la veille,
allaient au siège
de Sébastopol - Russie. Tous ont été engloutis.
Coté Est
: La mer n’a rendu que 592 cadavres mutilés. 560 reposent dans les deux
cimetières de l’île. Le corps du Commandant JUGAN, qui seul a été
reconnu
d’une manière certaine et déposé dans une tombe distincte.
Quarante quatre
élèves de CM1 et CM2 de l’école
primaire de BONIFACIO sont partis en sortie pédagogique dans la réserve
naturelle des Iles Lavezzi. « ILS
ONT OUVERT
TOUT GRAND LEURS YEUX ».
Leurs
remarques, ayant rapport avec le naufrage de la SÉMILLANTE sont les
suivantes
Þ
Cette tragédie se déroula pendant une violente tempête. Le berger qui
se
trouvait sur l’île n’a rien pu entendre, ce n’est que le lendemain
qu’il a découvert des cadavres. Au tout début le phare fonctionnait au
pétrole.
ÞPourquoi
cette inégalité devant la mort, les hommes ne sont-ils pas tous égaux?
Il
existe un cimetière entretenu pour les Officiers et un cimetière à
l’abandon pour la troupe. Qui est responsable des cimetières? Triste
leçon
de civisme par nos aînés.
Le
22 juin 2000, en hommage aux disparus de la frégate
« SÉMILLANTE »,
une plaque portant des vers du poète Aristide NERRIERE a été dévoilée
par
Mr LABADIE Lucien, Délégué du « SOUVENIR
FRANÇAIS »
et Mr CARBONE Jean-Pierre, Président de l’Association « RHIN
etDANUBE ». La fédération André MAGINOT
ayant offert la
plaque.
Valeureux
naufragés dont les cris se sont tus,
La
mer vous a grisés, la mer vous a vaincus.
Mais
dans ce beau détroit où la mer est retorse,
La
mort était géante et son ciel était corse.
Et
c’est pourquoi depuis, tout à coté des siens,
Cette
île vous accueille en ses tombeaux anciens.
Or
d’en haut jusqu’en bas, de la cime à la grève,
Grande
est sa mémoire lorsqu’une vie s’achève;
Si
bien que ça et là tout ce qui a été
Voit
au-devant de lui s’ouvrir l’éternité.
Aristide
NERRIERE, 15 février 2000.
La
plaque a été scellée au terrain de St François, (haute ville de
Bonifacio),
face à la mer où se trouve la stèle commémorative du naufrage. La
cérémonie
fût saluée par une salve factice tirée d’un des deux canons, avec la
présence
d’un groupe de militaire en Armes, de drapeaux de diverses Associations
d’Anciens Combattants et de personnalités civiles et militaires.
Portée
par les vers du poète, la mémoire
s’inscrit en lettres gravées sur le marbre.
Georges
COLLETVice-président de
l’Association « RHIN et DANUBE ».
temoignage de ce jour 24-01-2001
La
mère
du Commandant de "La Sémillante", Auguste, Gabriel Jugan (
1807-1855), était une de mes tantes:
Marie,
René
Bellanger (27.10.1784 - 1.2.1863). Elle épouse Nicolas Jugan (? -
1.1.1810 à
Toulon). Ils ont 3 filles et Gabriel.
Ce
sont
les petits-enfants de René, Pierre Bellanger, Commissaire de la Marine,
Commandeur de la Légion d'Honneur et médaillé de Sainte Hélène.
Au
lendemain de sa mort, la mère écrit une lettre à son fils ( une partie
du
texte doit être gravée sur la tombe):
"Gabriel,
mon cher fils, ta mère, ta femme, tes soeurs voudraient déposer sur ta
tombe
le témoignage de leur douleur. je ne trouve pas d'expression qui puisse
en
donner la mesure. Depuis trente années que tu sillonnais les mers,
j'étais en
proie aux plus vives inquiétudes. Tes lettres, tes retours, étaient le
bonheur
de ma vie.
Tu
portais
dignement le nom de ton père. J'espérais pour toi un bel avenir, tout a
péri
dans ce funeste naufrage.
Cher
ami
de nous tous, tes enfants, Marie et Rose, te pleureront et prieront
pour toi
avec nous. Que Dieu te tienne compte d'une existence où tu as su
remplir tous
tes devoirs. Nous espérons que le trésor de sa miséricorde te sera
ouvert et
que tu auras remplacé les misères de cette terre par cette félicité du
ciel
inconnue dans ce monde. Tu prieras pour nous le jour où notre réunion
viendra,
c'est notre unique consolation."
Voilà
un
texte émouvant pour un site si plein de tristesse mais devenu serein!
Cordialement
Laurence
Bellanger - Neuilly sur Seine
Bonjour, j'ai fait une erreur dans
les données que je vous ai adressées hier et donc à corriger d'urgence!
LE grand-père de Gabriel Jugan est René Bellanger, Sous Commissaire de la Marine(°
13.7.1757 à Angers - + 17.7.1811 à Agde )Il épouse Marie
Perrine Beaugé et a, avec elle ..22 enfants !
Elle épouse à Toulon le 28.3 1805 ,
le Capitaine de Vaisseau Nicolas Jugan ( °? - + 1.1.1810).
Le gendre et le beau-père
entretenaient une correspondance régulière, remplie d'affection et
d'admiration mutuelles.
Nicolas se distingue à la bataille
de Cadix le 25.10.1805, comme Commandant de la frégate "La Thémis", en
remorquant le vaisseau-amiral espagnol "Le Prince des Asturies", sous
le feu des Anglais. C'est juste quelques jours après la bataille de
Trafalgar et à quelques encablures de ce lieux fatal. Nicolas est
officier de la Légion d'Honneur.
Renée-Marie et Nicolas ont 3 enfants
:
-Honorine, Sophie (°21.9.1808 Toulon
- +25.6.1865) célibataire.
- Victoire, Camille (°4.11.1809
Toulon - + ?) épouse Christophe Eynard. Un fils Charles, sans
descendance.
Rose,Pauline ( °18.8.1850 Toulon -
+?) . Elle épouse Antoine Long et a un fils, Gabriel Long,(descendance
?).
Quant au René Pierre Bellanger dont
je parlais hier, c'est l'ONCLE d'Auguste de Gabriel, le N° 13 des 22
enfants et mon ancêtre direct. Il entretenait avec la mère du
Commandant Gabriel Jugan, des liens particulièrement étroits et
l'appelait "Manette". Une nombreuse correspondance familiale retrace
l'épopée impériale et Cadix et Trafalgar en direct.
J'ai trouvé votre par le moteur de
recherches "Copernic" en affichant "La Sémillante".
Encore toutes mes excuses pour mon
erreur, mais ainsi vos données seront plus complètes!
Cordialement
Laurence Bellanger - Neuilly sur
Seine-92200
Voici quelques précisions
promises sur :
1° - Le Commandant Gabriel Jugan :
En
juin 1823, il entre à l'école d'Angoulème. Il est nommé élève de marine
de 2ème classe en octobre 1824, et de 1ère classe le 16 septembre 1826.
Il passe Lieutenant de Frégate le 28
octobre 1828 et Lieutenant de Vaisseau le 6 janvier 1834.
Il est promu au grade de Capitaine
de Corvette le 8 septembre 1846 et à celui de Capitaine de Frégate le 8
septembre 1847.
2) - La Frégate La Vénus, dite de
18, en raison de son artillerie principale, était une frégate de 36
canons, construite à Brest en 1782, sur les plans du fameux ingénieur
Sane. C'est un des prototypes des 143 frégates du même type (La Méduse)
construites en France et en europe continentale, de 1780 à la fin de
l'Empire français.
La Vénus eut une carrière
humanitaire et pacifique, sous les ordres du Capitaine de vaisseau de
Rossily. Elle fit un voyage de découvertes en Mer Rouge, dans le Golfe
Persique, et dans l'Océan Indien, et n'en revint pas !
Après avoir appareillé de Saint Paul
de la Réunion, le 31 décembre 1788, elle disparait corps et biens dans
un ouragan. (A bord, mon aieul Pierre Baugé et son fils Vincent).
Cordialement
Cordialement
Laurence
Bellanger - Neuilly sur Seine-92200
Si
cela
vous intéresse pour votre site, je vous adresse des extraits de
correspondances
concernant la naissance d'Auguste Gabriel Jugan dont les parents
habitent
alors Rochefort:
-
Agde le
13 juin 1807
Du
grand-père René Bellanger à son gendre le Commandant Nicolas Jugan:
....."A
Dieu, mon cher Jugan, aime nous toujours comme nous t'aimons. Embrasse
bien
joliment pour nous tous (René a déjà 19 enfants, la dernière a 1
an !)
ta bonne, notre chère Manette dont nous plaignons le tracas; il est
inutile de
t'engager à la ménager à mesure qu'elle avance dans sa grossesse. Tout
à
vous votre père"
-
Adge, le
17 novembre 1807
A
sa fille
Manette:
......."Tu
as bien imaginé que rien ne pouvait me flatter d'avantage qu'un
échantillon de
la couleur de notre petit Gabriel (donc brun). Je t'en
remercie et te
charge de lui donner les plus jolis baisers pour son parrain et
grand-père. Je
crains cependant que cette tonte ne lui soit préjudiciable dans la
saison
rigoureuse où nous nous trouvons; je maudirais bien et le Saint et la
fête
s'ils alloient être cause de la moindre altération de la santé de cet
innocent....Victorine (N° 17 4ans) pense toujours à sa
marraine (Manette)
à qui presque journellement elle adresse les plus belles révérences
devant
ton portrait; Auguste (N°18 2ans)en est jaloux et pour se
venger,
montre ses poings à l'image de cet homme qui a de si grands
yeux (Ct
N.Jugan) et qui retient à Rochefort sa grande soeur...A Dieu, Ma
chère
enfant, ménage ta santé et crois moi toujours le meilleur de tes amis, après
ton mari cependant. Ton Père
-Toulon,
le 6 frimaire an 14 (27 novembre 1805)
Après
les
défaites de Trafalgar et de Cadix
de
René
Bellanger à Nicolas Jugan, Ct de "La Thémis"
"Mon
cher bon ami, J'ai reçu ta lettre avec grand plaisir. J'y ai lu ce qui
te
concerne (remorquage du vaisseau-amiral espagnol); mais que
ce qui
regarde les autres m'a affligé! Quelle matière à réflexion, que de
sujets de
douleur, que de larmes, que de murmures qui aboutiront où..! J'avais
pressenti
ce qui est arrivé à notre armée et il ne fallait pas pour cela de
grandes
connaissances: il suffit de voir deux marines aux prises, l'une, pour
ainsi dire
naissante, l'autre (incontestablement la première du monde connu) dans
la plus
grande force de l'âge....
Nous
versons et nous verserons longtemps des larmes de sang sur le sort des
malheureuses victimes et de leur courage, de leur dévouement au service
de la
patrie, nous nous récrierons éternellement contre cette trop funeste
tempête
qui nous a ravi, en quelque sorte, les infortunés restes du
carnage....Le Corps
Impérial d'Artillerie de Marine fait, à des soldats qui se trouvent sur
l'escadre, un envoi d'habillement; Manette a fait un fort beau gilet de
laine
qu'elle y a joint pour toi...
A
Dieu,
mon bon Jugan, crois-moi pour la vie ton ami et beau-père
P.S
:
Napoléon 1er a fait son entrée dans Vienne, en conquérant la baïonnette
en
avant. Il a imposé cette capitale à 12 millions de florins, il y laisse
garnison; se réserve douze des plus fortes places de l'Allemagne, le
Tyrol et
les états de Venise et a exigé des puissances coalisées qu'elles
appelassent
un plénipotentiaire anglais pour traiter de la paix dans un congrès qui
a été
formé à Munich.
La
paix,
ainsi que tu le vois, ne doit pas être bien éloignée."
Voilà,
je
trouvais ces courriers assez émouvants pour vous les faire
partager.
Cordialement
Laurence
Bellanger
Bonjour,
Je viens de découvrir votre site sur le naufrage de la frégate "La
Sémillante" qui est très bien fait, et donne beaucoup d'informations.
Sauriez-vous me confirmer que ce que vous citez:
"Le nom de la « SÉMILLANTE » fût donné au bâtiment en souvenir de la
glorieuse frégate, du même nom, qui fit une célèbre campagne en INDE
pendant
les guerres du 1er Empire de 1803 à 1808." Qu'il s'agit du même
bâtiment
que
celui qui était commandé par mon lointain cousin:
GAILLARD de LA TOUCHE Jacques Marie Dominique
né le 14-08-1761 JOSSELIN (56)
Engagé dans la marine à 16 ans.
Sous-lieutenant de vaisseau en 1792, commandait en mai 1793 la frégate
La
Sémillante de 26 canons, au large de la Corogne, quand, après avoir
pris 2
corsaires anglais qu'il expédia en France, il fut attaqué par la
frégate La
Vénus, et atteint par un boulet de canon en pleine poitrine. Le
second
Belleville, prit le commandement et fut tué quelques instants après, et
ce
fut un simple enseigne, Garreau, qui put se dégager et ramener la
Sémillante
à Brest.
voir dictionnaire des Familles Françaises.
Répertoire Général de bio-bibliographie Bretonne, René Kerviller,
Rennes,
1905.
Avez-vous d'autres informations, ou savez-vous où je pourrais en
trouver ?
Merci pour votre aide, sincères salutations.
--
Christian GEHANNO tél.+33(0)4 76 41 05 62 christian.gehanno@wanadoo.fr christian.gehanno@bigfoot.com
(répondeur) http://perso.wanadoo.fr/christian.gehanno/genealogie
Son ancêtre était sur la 1ère
Sémillante où il meurt en revenant des Indes, lors d'un combat
contre La Venus.
Par quel mystérieux hasard l'arrière
grand-père maternel de Gabriel Jugan (Sémillante 2) est-il sur la Vénus
avec son fils Vincent:
Pierre Beaugé et son fils Vincent
meurrent tous les deux lors de ce combat naval.
Avez-vous les rôles
des équipages de ces 2 navires?
Je vais plonger dans les malles
d'archives non dépouillées et je vous tiens au courant.
L.Bellanger
ALPHONSE DAUDET
L'agonie de La Sémillante
Puisque le mistral de l'autre
nuit nous a jetés sur la côte corse, laissez-moi vous raconter une
terrible histoire de mer dont les pêcheurs de là-bas parlent souvent à
la veillée, et sur laquelle le hasard m'a fourni des renseignements
fort curieux.
... Il y a deux ou trois ans de cela.
Je courais la mer de Sardaigne
en compagnie de sept ou huit matelots douaniers. Rude voyage pour un
novice ! De tout le mois de mars, nous n'eûmes pas un jour de bon. Le
vent d'Est s'était acharné après nous, et la mer ne décolérait pas.
Un soir que nous fuyions devant la tempête, notre bateau vint se
réfugier à l'entrée du détroit de Bonifacio, au milieu d'un massif de
petites îles... Leur aspect n'avait rien d'engageant : grands rocs
pelés, couverts d'oiseaux, quelques touffes d'absinthe, des maquis de
lentisques, et, çà et là, dans la vase, des pièces de bois en train de
pourrir ; mais, ma foi, pour passer la nuit, ces roches sinistres
valaient encore mieux que le rouf d'une vieille barque à demi pontée,
où la lame entrait comme chez elle, et nous nous en contentâmes.
A peine débarqués, tandis que
les matelots allumaient du feu pour la bouillabaisse, le patron
m'appela, et, me montrant un petit enclos de maçonnerie blanche perdu
dans la brume au bout de l'île :
- Venez-vous au cimetière ? me
dit-il.
- Un cimetière, patron Lionetti
! Où sommes-nous donc ?
- Aux îles Lavezzi, monsieur.
C'est ici que sont enterrés les six cents hommes de la Sémillante,
à l'endroit même où leur frégate s'est perdue, il y a dix ans...
Pauvres gens ! Ils ne reçoivent pas beaucoup de visites ; c'est bien le
moins que nous allions leur dire bonjour, puisque nous voilà...
- De tout mon coeur, patron.
Qu'il était triste le cimetière
de la Sémillante !... Je le vois encore avec sa petite muraille
basse, sa porte de fer, rouillée, dure à ouvrir, sa chapelle
silencieuse, et des centaines de croix noires cachées par l'herbe...
Pas une couronne d'immortelles, pas un souvenir ! rien... Ah ! les
pauvres morts abandonnés, comme ils doivent avoir froid dans leur tombe
de hasard !
Nous restâmes là un moment
agenouillés. Le patron priait à haute voix. D'énormes goélands, seuls
gardiens du cimetière, tournoyaient sur nos têtes et mêlaient leurs
cris rauques aux lamentations de la mer.
La prière finie, nous revînmes
tristement vers le coin de l'île où la barque était amarrée. En notre
absence, les matelots n'avaient pas perdu leur temps. Nous trouvâmes un
grand feu flambant à l'abri d'une roche, et la marmite qui fumait. On
s'assit en rond, les pied à la flamme, et bientôt chacun eut sur ses
genoux, dans une écuelle de terre rouge, deux tranches de pain noir
arrosées largement. Le repas fut silencieux : nous étions mouillés,
nous avions faim, et puis le voisinage du cimetière... Pourtant, quand
les écuelles furent vidées, on alluma les pipes et on se mit à causer
un peu. Naturellement, on parlait de la Sémillante.
- Mais enfin, comment la chose
s'est-elle passé ? demandai-je au patron qui, la tête dans ses mains,
regardait la flamme d'un air pensif.
- Comment la chose s'est passée
? me répondit le bon Lionetti avec un gros soupir, hélas ! monsieur,
personne au monde ne pourrait le dire. Tout ce que nous savons, c'est
que la Sémillante, chargée de troupes pour la Crimée, était
partie de Toulon, la veille au soir, avec le mauvais temps. La nuit, ça
se gâta encore. Du vent, de la pluie, la mer énorme comme on ne l'avait
jamais vue... Le matin, le vent tomba un peu, mais la mer était
toujours dans tous ses états, et avec cela une sacrée brume du diable à
ne pas distinguer un fanal à quatre pas... Ces brumes-là, monsieur, on
ne se doute pas comme c'est traître... Ça ne fait rien, j'ai idée que
la Sémillante a dû perdre son gouvernail dans la matinée ; car,
il n'y a pas de brume qui tienne, sans une avarie, jamais le capitaine
ne serait venu s'aplatir ici contre. C'était un rude marin, que nous
connaissions tous. Il avait commandé la station en Corse pendant trois
ans, et savait sa côte aussi bien que moi, qui ne sais pas autre chose.
- Et à quelle heure pense-t-on
que la Sémillante a péri ?
- Ce doit être à midi ; oui,
monsieur, en plein midi... Mais dame ! avec la brume de mer, ce plein
midi-là ne valait guère mieux qu'une nuit noire comme la gueule d'un
loup... Un douanier de la côte m'a raconté que ce jour-là, vers onze
heures et demie, étant sorti de sa maisonnette pour rattacher ses
volets, il avait eu sa casquette emportée d'un coup de vent, et qu'au
risque d'être enlevé lui-même par la lame, il s'était mis à courir,
après, le long du rivage, à quatre pattes. Vous comprenez ! les
douaniers ne sont pas riches, et une casquette, ça coûte cher. Or il
paraîtrait qu'à un moment notre homme, en relevant la tête, aurait
aperçu tout près de lui, dans la brume, un gros navire à sec de toiles
qui fuyait sous le vent du côté des îles Lavezzi. Ce navire allait si
vite, si vite, que le douanier n'eut guère le temps de bien voir. Tout
fait croire cependant que c'était la Sémillante, presque une
demi-heure après le berger des îles a entendu sur ces roches... Mais
précisément voici le berger dont je vous parle, monsieur ; il va vous
conter la chose lui-même... Bonjour, Palombo !... viens te chauffer un
peu; n'aie pas peur.
Un homme encapuchonné, que je voyais rôder depuis un moment autour de
notre feu et que j'avais pris pour quelqu'un de l'équipage, car
j'ignorais qu'il y eût un berger dans l'île, s'approcha de nous
craintivement.
C'était un vieux lépreux, aux
trois quarts idiot, atteint de je ne sais quel mal scorbutique qui lui
faisait de grosses lèvres lippues, horribles à voir. On lui expliqua à
grand-peine de quoi il s'agissait. Alors, soulevant du doigt sa lèvre
malade, le vieux nous raconta qu'en effet, le jour en question, vers
midi, il entendit de sa cabane un craquement effroyable sur les roches.
Comme l'île était toute couverte d'eau, il n'avait pas pu sortir, et ce
fut le lendemain seulement qu'en ouvrant sa porte il avait vu le rivage
encombré de débris et de cadavres laissés là par la mer. Epouvanté, il
s'était enfui en courant vers sa barque, pour aller à Bonifacio
chercher du monde.
Fatigué d'en avoir tant dit, le
berger s'assit, et le patron reprit la parole :
- Oui, monsieur, c'est ce pauvre
vieux qui est venu nous prévenir. Il était presque fou de peur ; et, de
l'affaire, sa cervelle en est restée détraquée. Le fait est qu'il y
avait de quoi... Figurez-vous six cents cadavres en tas sur le sable,
pêle-mêle avec les éclats de bois et les lambeaux de toile... Pauvre Sémillante
!... La mer l'avait broyée du coup, et si bien mise en miettes que dans
tous ses débris le berger Palombo n'a trouvé qu'à grand-peine de quoi
faire une palissade autour de sa hutte... Quant aux hommes, presque
tous défigurés, mutilés affreusement... C'était pitié de les voir
accrochés les uns aux autres, par grappes... Nous trouvâmes le
capitaine en grand costume, l'aumônier son étole au cou ; dans un coin,
entre deux roches, un petit mousse, les yeux ouverts... on aurait cru
qu'il vivait encore ; mais non ! il était dit que pas un n'en
réchapperait...
Ici le patron s'interrompit :
- Attention, Nardi ! cria-t-il,
le feu s'éteint.
Nardi jeta sur la braise deux ou
trois morceaux de planches goudronnées qui s'enflammèrent, et Lionetti
continua:
- Ce qu'il y a de plus triste
dans cette histoire, le voici... Trois semaines avant le sinistre, une
petite corvette, qui allait en Crimée comme la Sémillante,
avait fait naufrage de la même façon, presque au même endroit ;
seulement, cette fois-là, nous étions parvenus à sauver l'équipage et
vingt soldats du train qui se trouvaient à bord.. Ces pauvres tringlots
n'étaient pas à leur affaire, vous pensez ! On les emmena à Bonifacio
et nous les gardâmes pendant deux jours avec nous, à la marine...
Une fois bien secs et remis sur pied bonsoir ! bonne chance ! ils
retournèrent à Toulon, où, quelque temps après, on les embarqua de
nouveau pour la Crimée... Devinez sur quel navire !... Sur la Sémillante,
monsieur... Nous les avons retrouvés tous, tous les vingt, couchés
parmi les morts, à la place où nous sommes... Je relevai moi-même un
joli brigadier à fines moustaches, un blondin de Paris, que j'avais
couché à la maison et qui nous avait fait rire tout le temps avec ses
histoires... De le voir, là, ça me creva le coeur... Ah ! Santa Madre
!...
Là-dessus, le brave Lionetti,
tout ému, secoua les cendres de sa pipe et se roula dans son caban en
me souhaitant la bonne nuit... Pendant quelque temps encore, les
matelots causèrent entre eux à demi-voix... Puis, l'une après l'autre,
les pipes s'éteignirent... On ne parla plus... Le vieux berger s'en
alla... Et je restai seul à rêver au milieu de l'équipage endormi.
Encore sous l'impression du
lugubre récit que je venais d'entendre, j'essayais de reconstruire dans
ma pensée le pauvre navire défunt et l'histoire de cette agonie dont
les goélands ont été seuls témoins. Quelques détails qui m'avaient
frappé, le capitaine en grand costume, l'étole de l'aumônier, les vingt
soldats du train, m'aidaient à deviner toutes les péripéties du
drame... Je voyais la frégate partant de Toulon dans la nuit... Elle
sort du port. La mer est mauvaise, le vent terrible ; mais on a pour
capitaine un vaillant marin, et tout le monde est tranquille à bord...
Le matin, la brume de mer se lève. On commence à être inquiet. Tout
l'équipage est en haut. Le capitaine ne quitte pas la dunette... Dans
l'entrepont, où les soldats sont renfermés, il fait noir ; l'atmosphère
est chaude. Quelques-uns sont malades, couchés sur leurs sacs. Le
navire tangue horriblement ; impossible de se tenir debout. On cause
assis à terre, par groupes, en se cramponnant aux bancs ; il faut crier
pour s'entendre. Il y en a qui commencent à avoir peur... Ecoutez donc
! les naufrages sont fréquents dans ces parages-ci ; les tringlots sont
là pour le dire, et ce qu'ils racontent n'est pas rassurant. Leur
brigadier surtout, un Parisien qui blague toujours, vous donne la chair
de poule avec ses plaisanteries :
- Un naufrage !... mais c'est
très amusant, un naufrage. Nous en serons quittes pour un bain à la
glace, et puis on nous mènera à Bonifacio, histoire de manger des
merles chez le patron Lionetti.
Et les tringlots de rire...
Tout à coup, un craquement...
Qu'est-ce que c'est ? Qu'arrive-t-il ?...
- Le gouvernail vient de partir,
dit un matelot tout mouillé qui traverse l'entrepont en courant.
- Bon voyage ! crie cet enragé
de brigadier ; mais cela ne fait plus rire personne.
Grand tumulte sur le pont. La brume empêche de se voir. Les matelots
vont et viennent effrayés à tâtons... Plus de gouvernail ! La manoeuvre
est impossible... La Sémillante, en dérive, file comme le
vent... C'est à ce moment que le douanier la voit passer ; il est onze
heures et demie. A l'avant de la frégate, on entend comme un coup de
canon... Les brisants ! les brisants !... C'est fini, il n'y a plus
d'espoir, on va droit à la côte... Le capitaine descend dans sa
cabine... Au bout d'un moment, il vient reprendre sa place sur la
dunette -, en grand costume... Il a voulu se faire beau pour mourir.
Dans l'entrepont, les soldats,
anxieux, se regardent, sans rien dire... Les malades essaient de se
redresser... le petit brigadier ne rit plus... C'est alors que la porte
s'ouvre et que l'aumônier paraît sur le seuil avec son étole :
- A genoux, mes enfants !
Tout le monde obéit. D'une voix
retentissante, le prêtre commence la prière des agonisants.
Soudain, un choc formidable, un
cri, un seul cri, un cri immense, des bras tendus, des mains qui se
cramponnent, des regards effarés où la vision de la mort passe comme un
éclair...
Miséricorde !...
C'est ainsi que je passai toute
la nuit à rêver, évoquant, à dix ans de distance, l'âme du pauvre
navire dont les débris m'entouraient... Au loin, dans le détroit, la
tempête faisait rage ; la flamme du bivouac se courbait sous la rafale
; et j'entendais notre barque danser au pied des roches en faisant
crier son amarre.
Le 14 février 1855, La
Sémillante, l'une des dernières frégates en bois et à voiles
construites en France, quitta le port de Toulon à destination de
Constantinople...
Ayant renoncé à doubler la
Sardaigne par le sud, le capitaine fut contraint de pénétrer dans les
bouches de Bonifacio, où la frégate vint se fracasser contre des récifs.
À son bord se trouvaient les
301 marins de l'équipage et les 392 soldats envoyés comme renfort
auprès des troupes françaises engagées dans la guerre de Crimée.
Dans la nuit du 15 février
1855, le bâtiment fut pris dans une tempête d'une violence extrême qui
balaya le détroit et fit naufrage dans les bouches de Bonifacio. Dans
cette région connue pour être particulièrement venteuse, le dangereux
écueil des Lavezzi, situé sur la route entre l'île du même nom et l'île
Razzoli, n'était signalé, à l'époque, que par une simple bouée. Il n'y
eut aucun survivant.
La
Sémillante fut l'une des 27 frégates de 60 canons construites de 1822 à
1849, les dernières étant équipées de machines à vapeur. Longue de 54 m
et large de 14 m, elle représentait l'aboutissement de trois siècles de
recherches en architecture navale. Mise sur cale à Lorient le 19 mars
1827, elle ne fut lancée que 14 ans plus tard, le 16 février 1841.
Après le naufrage, deux
cimetières furent ouverts sur l'île Lavezzi.
Celui de l'Achiarino, abrite la
dépouille du capitaine de la Sémillante, seule victime identifiée de la
tragédie.
Une
pyramide fut érigée en 1856, au sommet du rocher de l'Achiarino au
sud-ouest de l'île Lavezzi.
Dans celui de Furcone, une
chapelle fut construite en 1856.
D'après des textes tirés du Guide Corse-du-Sud - Guides Gualimard
rapport du Lieutenant de Vaisseau Commandant l'ARVERNE
BOURBEAU
NICE MATIN du Vendredi 16 fevrier 2001
BIOGRAPHIE:
Le Naufrage de LA SÉMILLANTE par monsieur Dominique MILANO
Ancien Maire de BONIFACIO, Ingénieur des ponts et chaussées édite en
1980.
EXTRAIT de la photocopie de l'article relatif au naufrage de
"SÉMILLANTE" paru dans le quotidien "LE JOURNAL DE LA CORSE" du 6 mars
1855.
pour renseignements
LENAUFRAGEDELA« SEMILLANTE » (
Bouches de Bonifacio, février
1855)
-Réponse à monsieur Ventura.
- La France et la Grande Bretagne étaient en
guerre
contre l’empire russe. Elle avait été occasionnée, ence qui concerne les Français parla querelle des lieux saints ( protection des chrétiens d’Orient
),
pour les Anglais par l’éventuellemenace
d’accès russe sur la Méditerranée si le tsar arrivait à subjuguer la
Turquie. Le 30 novembre 1853 l’attaque à Sinople de la flotte turque
par une
formation russe devait entraîner la déclaration de guerre de mars 1854.
Les belligérants alliés opéreront contre les
Russes en Baltique ( Français et Anglais) et en mer Noire(Français, Anglais, Piémontais et Turcs), d’abord ausiège deSébastopol en
Crimée, puis contre les fortifications de Kinburn.
-En plus de ses tâches navales militaires, la marine impériale
française
assurera une partie importante de la logistique de l’armé de terre
:130.000 des 275.000 hommes, 13.500 chevaux + un pourcentage
significatif
desapprovisionnements seront
transportés par ses bâtimentsau
profit du corps expéditionnaire de Crimée. Le complément sera
transporté par
des navires de commerce : paquebots à vapeur français
réquisitionnés
des Messageries Impériales ( futures Messageries Maritimes), et divers
navires
de charges affrétés sous pavillonsarde,
autrichien ounapolitain. La marine
à vapeur sera tout à fait efficiente sur ce théâtre maritime difficile
(franchissement des Dardanelles et du Bosphore...), à la météorologie
capricieuse et aux coups de vent dangereux. Elleassurera une grande régularité de ces diverstransports avec très peu d’incidents.
-La frégate à voiles « Sémillante »
( du verbe sémiller : se comporter avec vivacité ), appareillée de
Toulon le 14 février 1855 fera hélas exception. Ce bâtiment aura eu un
destin
étrange. Grosse frégate en bois à voilesde 1er rangs( 56
canons, déplacement 2.600 tonnes, longueur 54 mètres, largeur 14, creux
8,
hauteur de mât 55 ), elle est armée par un équipage de 12 officiers et
510
hommes. Elle avait été commencée à Lorient en 1827 sur des plans de
l’ingénieur
Sané( plans qui ont tous disparu dans les
bombardements sur
Lorient en 1944).
-Faute de crédits elle étaitresté
14 ans sur cale et ne fut lancée qu’en 1841. Elle n’eut qu’une activité
très réduite jusqu’en 1854, où sous le commandement du capitaine de
vaisseauChiron de Brosset elle fut
incorporée à une escadrefranco-britannique
envoyée en Baltique pour bloquer et détruire la flotte russe de
Cronstadt( les marine français auront enfin l’occasion de bénéficier des
pratiques anglaises en ce qui concerne la prévention du scorbut et le
docteur
Gallerand pourra rédiger un rapport convaincant au ministère et
préconiserla distribution aux équipages « d’acidulages
bienfaisants » :
préparations diverses à base de jus de citrons).
-Outre le blocus naval, la formation effectuera quelques
opérations
ponctuelles de débarquement terrestres ( débarquement français aux îles
Aland et destruction des forts russes), sans effets significatifscar la marine du tsar resteronttapie
derrière ses fortifications protégées par des mines sous-marines de
l’ingénieur
Jacobi. La mauvaise saison approchant, la flotte alliée regagnerases bases.
Auparavant la « Sémillante »,
dont l’usage militaire en Baltique ( mer étroite, de faibles
profondeurs et
dotée d’un régime de vents très aléatoires ) s’avérait problématiqueen comparaison des unités mixtes ou à vapeur, avait été rappelée
en
septembre à Brest pour transformation en transport de troupes (
débarquement
de l’artillerie, réduction de l’équipage à 10 officiers et 290 hommes).
Destinée à la desserte del’axe Toulon -
mer Noire, elle effectue sous le
commandement du capitaine de frégate Le Moff de Kerendal une première
rotation
vers Constantinople, où le choléra décime son équipage dont son
commandant.
Ramenée en janvier 1855 par l’officier en
second,
elleembarque à Toulon son nouveau
commandant, le capitaine de frégateJugand,
bon marin et officier bien noté. De 1843 à 1845 il avait commandé la
goélette
« Etoile » à la station
de Corse. Son état major est alors composé de 2 lieutenants de vaisseau,2 enseignes, 1 aspirant, 1 sous-commissaire, 1 chirurgien de 2éme
classe, 1 chirurgien auxiliaire et 1 aumônier.
Sous l’insistance du commandement militaire (
l’amiral Dubourdieux, qui relaie les instructions du ministère de la
guerre)
elle appareille le 14 février 1855sous
uncoup de vent violent de mistral
de NW, avec 395 passagers * ( 3 officiers, 392 soldats ouartilleurs) et 400 tonnes de matériel militaire ( 4 canons avec
1000
obus /16 mortiers avec 1600 bombes / baraques préfabriquées/
outillages-
rechanges / vivres et vêtements d’intendance ). Elle n’est pas trop
lourdement chargée pour la saison, des bâtiments équivalents ayant
voyagé
l’hiver en Méditerranée avec des cargaisons de plus de 800 tonnes.
La distance de Toulon à Constantinople est de
1500
milles nautiques, la route normale s’établit par l’ouest de la Corse,
le
canal de Tunisie et le sud du cap Matapan. En cas de fort régime
perturbé
d’ouest , les voiliers peuvent faire route sous le vent de la Corse,
mais se
pose ensuite pour eux le passage délicat sous voilesdu détroit de Messine.
Le commandant Jugand a choisi la route
normale, au
vent portant, mais on ne saura jamais pourquoi il ne pourra pas tenir
convenablement la cape dans le très gros temps. Avarie de
gouvernail ?
Gréement désemparé ? voie d’eau ?
Dans la nuit du 14 au 15 février 1855 le temps
se détériore
encore davantage. A Bonifacio le vent renverse des arbres, arrache des
toitures
et lève une mer monstrueuse sous les falaises. Le clergé local effectue
dans
la matinée une procession votive traditionnelle pour « le salut
des
navigateurs », fugitivementlesparticipants du cortègediscernent
dans la brume la silhouette d’un bâtiment courant à sec de toile et
emporté
par la tourmente.
A 10 heures, le gardien du phare de la Testa
( cap NW
de la Sardaigne) aperçoitun
navire, qui ayant doublé le cap Pertusatos’engagesous trinquettes
et tourmentin dans les bouches de Bonifacio en dépit de la visibilité
réduite.
Vers midi la frégate éclate sur la roche
du Briquet ( A Carino en vocable corse ) point
extrême SW de l’île Lavezzi,
simple amoncellement rocheux de 45 hectares, simplement habité par2 bergers et leurs moutons et qui n’entendrontrien dans le rugissement du très gros temps.
Le 16 au matin, le temps mollit, une annexe
du
stationnaire « Le Verne »
effectue une patrouille après tempête et découvre un amoncellement de
débris
dans le sud de l’île. Sur ces indications, le 17 février, le syndic des
gens
de mer de Bonifacio se rend sur l’île et rédige un procès verbal
d’inventaire d’épaves : objets fracassés, vêtements, débris de
gréement...
.
Il informe aussi les autorités françaises et
sardes, et commence à organiser avec 18 hommes de la station navale et
les 2
bergers les récupérations possibles : quelques armes et mortiers
de
bronze, munitions et divers barils de poudre, des effets, un peu de
cuivre du
doublage et différents agrès *.
Ces épaves seront ramenées à Toulon par des
gabares au mois d’août ( il existe encoreà ce jour quelques débris de sculptures de la Sémillante
conservés au musée de la marine à Paris, à Bordeaux et à Ajaccio).
Ultérieurement
des plongeurs génois récupéreront à 12 mètres de profondeur des
éléments
de la coque et 477 mètres cubes de bois qui seront vendus aux enchères
à
Bonifacio.
Le 18 février lespremiers
cadavres, certains complétement déchiquetés,sont ramenés sur les grèvespar
les courants. Ils sonttous inhumés
sur l’île, faute de moyens de transport, par une corvée de 50 soldats
détachés
en renfort des marins. Le 20 le nombre de corps inhumés s’élève à 250.
Finalement des 693 hommes embarqués à bord de
la
« Sémillante », seuls le
commandant Jugand et l’aumônier seront identifiés parmi les 300 corpsenterrés dans 2cimetières à l’Est
et à l’ouest de l’île, édifiés
autour d’unpetit monument commémoratif.
Les autres corpsne seront jamais
retrouvés.
Ce n’est que le 23 février que le préfet maritimeà Toulon est avisé de la catastrophe. La nouvelle apparaît au Moniteur
du 28 février 1855 et des services religieux sont immédiatement
organisés à
Paris, Toulon, Brest, Lorient (et diverses autres villes) en mémoire
des
naufragés. Une souscription nationale est d’ailleurslancée pour venir en aide aux familles des défunts.
Les 693 disparus de la Sémillante seront vite
oubliés
parmi les 95.000 morts français de la guerre de Crimée ( 25.000 tués au
feu
et 70.000 victimes du choléra).
Seule une belle nouvelle d’Alphonse Daudet,
publiée
en 1869 dans les « Lettres de mon
moulin » rappelle sobrement ce drame de la mer. Le récit en
est assez
exact et la languebelle et très
poétique.
- En 1938 le commandant du croiseur « Suffren »,
mouillé sousLavezzi, dépêche à
terre une équipe pour réparerles
outrages du temps sur les monuments du cimetière.
La marine nationale, réitérera en 1955, et
pour le
centenaire du naufrage détachera le dragueur de mines « Pivoine »
pour une émouvante cérémonie commémorative.
Tous les marins françaisqui embouquent de jour les bouches de Bonifacio, sont étreints
d’émotion,
lorsque dans leurs jumelles ils saisissent la petite pyramide qui
rappelletrès simplement le destin tragique de 693 de leurs prédécesseurs.
-En 1893 le vapeur « l’Evénement »,
puis en 1903 le caboteur« Geneviève »
et il y a peu un petit cargo grec ont fait depuisnaufrage au même endroit, mais grâce au ciel chaque fois sans
victimes.
- N.B * :
en matière de confort de transport de la troupe à l’époque, il était
très
sommaire. A bord des gros navires les passagers s’entassaient dans la
batterie, sur les petites corvettes ou les vapeurs côtiers ils devaient
rester
sur le pont, à la merci des intempéries. Dans les deux cas le couchage
était
simple, le soldat s’enroulait dans sa capote ou sa couverture et
dormait sur
le pont, la tête calée par son sac.
La chèreétait
du même standing, les rationnaires se partageaient un « potage
rata »
vaguement chaud composé immanquablement de fayots, lard ou gourganes,
enrichi
de quelques lambeaux de bœuf salé.
- N.B ** :
à la mesure des dimensions relevées sur le P.V du syndic, on réalise
que les
éléments de gréement de la Sémillante étaient à peu prés analogues, en
échantillonnage
et en dimensions,à ceux des
vaisseaux de 2éme rang du XVIIIéme siècle( vaisseau de 74 canons) et d’unetechnologie presque identique (faisceaux de bois assujettis par
des
cercles de fer).
Ces notes ont été extraites des travaux du
commandant
Rateau, capitaine au long cours, ancien commandant au commerce.
Jean Ceccarelli, capitaine de frégate (H),
membre de
la SFHM, le 22 avril 2001.
UN SANCTUAIRE, UN NAUFRAGE , LA
TRAGEDIE DE LA "SEMILLANTE"
par JEAN LUCIEN RACHELLI Directeur Départementale
de l'ONAC Corse du sud. Secretaire Général de la
Commission
Départementale de l'information historique pour la paix.
DIRECTION DÉPARTEMENTALE DE LA
CORSE DU SUD
1 BOULEVARD SAMPIERO 20180
AJACCIO
TEL 0495214281 FAX 0495510667
VERSION 2008
LIVRE DE MONSIEUR RACHELLI
OBJET DE LA SÉMILLANTE
PHOTO ANNE SALLES
MUSÉE LA BANDERA
MAQUETTE DE LA SÉMILLANTE
MUSÉE DE LA MARINE
GLAIVE TROUPE A PIED MODÈLE 1831
DÉBRIS DE LA BARRE ET MORCEAU DE SCULPURE
MUSEE DE LA MARINE
ASSIETTE ¨PROVENANT DE LA SEMILLANTE
PHOTO ANNE SALLES
FUSILS AVEC CONCRETIONS
MUSEE A BANDERA AJACCIO
MAQUETTE BELLE POULE
DON DE MICHEL PETROCHI MUSÉE FESCH AJACCIO
AFFICHE PUBLIQUE INFORMANT DE LA MISE AUX
ENCHÈRES LE 28 MAI 18757 DE 427 M2 DE BOIS PROVENANT DE LA DÉMOLITION
DE LA SÉMILLANTE
ARCHIVES DÉPARTEMENTAL DE HAUTE CORSE
ÉTAT MAJOR DE LA SÉMILLANTE
PLAQUE FIXÉE SUR LA CHAPELLE CIMETIÈRE DU FORCONE
CIMETIÈRE OUEST DIT DE L'ACCHIARINO
CIMETIÈRE DE L'ACCHIARINO
PLAQUE EN BRONZE ET A DROITE TOMBE DU Capitaine
JUGAN
EXTRAIT DU JOURNAL OFFICIEL
ILLUSTRATION DU 25 OCTOBRE 1856
LE CIMETIERE EST DU FORCONE
VUE D'ENSEMBLE
LA CHAPELLE NOTRE DAME DU MONT CARMEL
TOMBE DE L'ABBEE J.CARRIERE aumonier de LA
SEMILLANTE
STÈLE A LA MÉMOIRE DU LIEUTENANT DE MAISONNEUVE
CIMETIÈRE DU FORCONE
OBJET DE LA SÉMILLANTE
LE MATÉRIEL DE GUERRE DE LA SÉMILLANTE
CÉRÉMONIE A LA
MÉMOIRE DES
DISPARUS DE LA FRÉGATE SÉMILLANTE
MONSIEUR PIERRE PASQUINI MINISTRE DES ANCIENS COMBATTANTS
PRÉSENCE DE MONSIEUR ERIGNAC PRÉFET DE L'ÉPOQUE
16 fevrier 2002
Les deux stèles
sont fleuries avec recueillement.
Photo M.A.S.
Hommage au monde de la mer
Le 147e anniversaire de la tragédie de
La Sémillante a été commémoré avec sérénité à Saint François. Une
plaque a été inaugurée, marquant le souvenir des victimes du
« Cassini » et du « Danton »
Les deux canons pointés vers le large, vers
les Bouches de Bonifacio, indiquent la direction d'un des plus grands
sanctuaires de la marine en Méditerranée. Au fond des flots, scellés
dans les épaves des navires en guise de tombeaux, gisent officiers,
marins et soldats.
L'ile Lavezzi, qui se dessinait hier dans la
lumière du soleil, accueille, en deux cimetières, les restes des marins
et militaires de La Semillante. Mémoire a été rendue hier aux victimes
de ces drames de la mer et de la guerre réunies.
Une cérémonie officielle
Après la messe célébrée en l'église Saint
François par l'abbé Buresi, assisté du diacre Jacquemoud, à l'intention
des disparus, l'assemblée s'est dirigée vers la plate forme qui abrite
la stèle de la Sémillante. Le 511e Régiment du Train d'Auxonne avait
pris place, le piquet d'Honneur faisant ainsi face aux porte-drapeaux
des associations d'anciens combattants.
Robert Serra, adjoint représentant le maire,
a rappelé les circonstances du naufrage de la frégate impériale,
insistant sur le contexte de guerre internationale de ces années 1855,
avec le siège de Sébastopol et la guerre de Crimée. Le jeune François
Bianchini, élève de 3e au collège, a donné lecture du poème d'Aristide
Nerrière, inscrit sur une plaque devant le monument.
Un monument face
aux Bouches pour se souvenir.
Photo M.A.S.
Après les mots émouvants de la lettre
épitaphe de la mère du Capitaine Jugan commandant de la Semillante, ont
été déposées les gerbes fleuries. Sonnerie aux morts et Marseillaise
ont uni les participants dans le recueillement.
Outre les quatre adjoints au maire de
Bonifacio, étaient présents le commandant de la Marine en Corse,
Francis Grosjean, le Capitaine Delhomme représentant le Général
commandant les forces armées en Corse, Antoine Mathieu Nicoli,
Directeur Régional des Anciens Combattants, le Colonel René Colombani,
de la Fondation André Maginot, Jean-Ange Colonna, président des
Médaillés Militaires, M. Diverres, directeur départemental des Affaires
Maritimes et son représentant local, les représentants du sémaphore de
Pertusato, le commandant de brigade de Bonifacio, des délégations
d'anciens combattants de Porto-Vecchio, Sartène, Ajaccio et Bonifacio,
le premier prud'homme, le patron du canot de la S.N.S.M., un
représentant du Parc Marin et les Bonifaciens fidèles à ce souvenir.
Une plaque dévoilée
Avec l'inauguration et la bénédiction
fervente par l'abbé Buresi de la plaque en mémoire des disparus du
« Cassini » et du « Danton », c'est un véritable
Monument aux Morts en mer qui voit le jour. La nouvelle plaque, initiée
par l'O.N.A.C., et financée par la Fondation André Maginot, rappelle
les pertes en 1917 de ces deux navires de guerre.
En bordure immédiate du cimetière
Saint-François, sur une promenade très fréquentée par les visiteurs,
ces marbres gravés expriment désormais un souvenir collectif qui avait
en ce lieu toute sa place. Même si, à quelques milles à l'Est, au pied
de la pyramide de l'Acciarino, seuls les goélands et les puffins, et
quelque fidèle romantique, accompagnent la solitude des sépultures des
victimes de La Sémillante.
1855 : la Sémillante vient
de se fracasser sur les récifs qui ceignent les Lavezzi à quelques
miles de Bonifacio. Sur l'îlot de granit battu par des vents démesurés,
le vaisseau se répand en une multitude infinie de pièces. Et ce
sont autant de morceaux des 700 vies qui s'évaporent dans le sillon du
navire : pas un des hommes n'échappera au destin que la
mort leur a réservé ce 15 février.
Du sang dans les voiles, c'est le journal de bord d'une lente
possession, le rapport quotidien d'un labeur obsédant, le
chant profond des morts qui résonne par-delà la mer en furie.
C'est le récit au jour le jour d'une descente aux enfers, et l'agonie
d'un navire qui vient rompre son chargement d'âmes sur un granit rongé
par les eaux noires de la destinée. Mais ce livre c'est aussi l'hommage
respectueux aux victimes anonymes, l'histoire d'un lieutenant de marine
qui prend conscience de sa condition d'homme et la tragédie d'une ombre
qui erre en quête de délivrance.
je viens de retrouver dans mes archives familiales l'original de la
missive
> envoyée par le ministère de l'empereur accordant à la veuve
BLANCHET née
> LEFUR , veuve d'un matelot de la sémillante, une pension annuelle.
cela
vous
> intéresse t il? je pourrais peut être vous la scanner?
ebardet@wanadoo.fr
Livre consultable au service historique de la Marine de Toulon
Mot de l'éditeur
Le 15 février 1855, eut lieu dans le sud de la Corse, à l’île Lavezzi,
la plus grande catastrophe maritime du XIXe siècle. 150 ans de cela au
15 février 2005 !
« La Sémillante », une frégate à voiles, quitta Toulon le 14 février,
pour se rendre en Crimée où la France se battait contre les Russes. Le
navire transportait des troupes de renfort (près de 400 hommes), du
ravitaillement, et du matériel, ajoutés aux 350 marins du bateau.
Or, il régnait en Méditerranée, une tempête d’une extrême violence ; on
parla à l’époque d’ouragan… La frégate reçut l’ordre de partir, malgré
ces conditions défavorables. En 24 heures elle avait atteint le sud de
la Corse, dans une épaisse brume, et sans doute voulant franchir les
Bouches de Bonifacio, elle s’écrasa à pleine vitesse sur les rochers de
la pointe sud-ouest de l’île.
Les 750 personnes à bord, périrent. Il n’y eut aucun survivant…
monument erige a l'entrée de la cala lazarina
signale ou la semillante a fait naufrage 10-07-2009 magazine
corse matin
Matelot Bicou , rescapé du naufrage du cuirassé Danton🇫🇷⚓️au
large de la Sardaigne , le 17 mars 1917 vers 13h , coulé par un sous
marin allemand au large des côtes de la Sardaigne . Aquarelle 40 x 60cm
2018 , salon des armées régional et National .
La mémoire des marins de La
Sémillante honorée aux Iles Lavezzi
Il y a plus de 100 ans, le 15 février 1855, la frégate de
premier rang « Sémillante » construite à Lorient 25 ans plus
tôt faisait naufrage en face de Bonifacio avec 700 hommes à bord. Le
bâtiment, parti de Toulon la veille, transportait plusieurs régiments
d’infanterie de ligne ainsi que du matériel à destination de la Crimée.
La France de Napoléon III, alliée à l’Empire Britannique de la Reine
Victoria, menait alors sur les rivages de la Mer Noire une guerre
contre L’Empire Russe. Aucun occupant du navire ne survécut à ce
naufrage d’une rare violence dont le souvenir est encore entretenu par
les habitants de Bonifacio.
En témoigne cette cérémonie de commémoration qui a eu lieu aux
iles Lavezzi en présence du Maire de Bonifacio Mr. Jean-Charles
Orsucci, de délégations d’anciens combattants, d’habitants de Bonifacio
et de personnels de la Marine et de la Gendarmerie.
L’Arago avait pour sa part fourni un piquet d’honneur et un
clairon. Après une messe en mémoire des naufragés, les honneurs ont été
rendus aux drapeaux et plusieurs gerbes ont été déposées devant une
stèle où figurent les noms des disparus. Un discours du maire,
insistant sur la nécessité de se souvenir d’une telle tragédie qui
reste encore l’un des plus terribles naufrages de méditerranée, a
clôturé la cérémonie.
A l’issue de la cérémonie et avant de repartir patrouiller au
large, l’équipage a eu le plaisir d’accueillir à bord pour déjeuner le
COMAR Ajaccio, le capitaine de frégate Matrone.
Au Musée de Port-Louis, dans
l'exposition permanente, des fragments de La Sémillante (voir pièce
jointe) sont exposés dès le début de l'exposition permanente Sauvetage
en mer (à ce titre, nous avons une exposition temporaire, jusqu'au 31
décembre 2017 sur le sauvetage en mer, grande cause nationale 2017,
intitulée "Mayday ! Voix et visage du sauvetage en mer"). Je me permets
de vous signaler l'existence de ces fragments puisque cela n'est pas
évoqué sur le site, alors j'ai pensé que cela pourrait vous intéresser,
si vous n'en aviez pas eu connaissance.
Janig Le Bourvellec
Etudiante Master 2 Métier du Patrimoine : Politiques patrimoniales et développement culturel - Université Bretagne-Sud Lorient
Dans le hall d’accueil du théâtre, son directeur Charles Zeni présente l’exposition "La Sémillante". / PHOTO C.T.
Dans
le cadre de ses actions "hors les murs", le musée de préhistoire et
d’archéologie de Sartène, animé par Antoine-Pierre Sampieri, propose
une exposition publique sur le thème de "La Sémillante, récit d’un
naufrage". Une quinzaine de panneaux illustrés retrace la terrible
histoire de la frégate Sémillante, trois-mâts en bois parti du port de
Toulon en février 1855 pour se rendre en Crimée. À son bord, un
équipage de 293 hommes et un détachement de 400 soldats avec un
matériel de guerre important (armes, canons, mortiers, munitions…).
Dans les Bouches de Bonifacio, le navire de guerre essuie une terrible
tempête, percute un rocher à plus de 12 nœuds et coule immédiatement,
entraînant au fond les 700 marins et soldats. Tous périrent. Le courant
ramena 560 corps déchiquetés qui reposent aujourd’hui dans deux
cimetières des îles Lavezzi.
De
l’histoire de cette tragédie de La Sémillante, la Collectivité de Corse
a créé une exposition visible au théâtre de Propriano par tous les
publics jusqu’en février.
2019
2020
La plus grande catastrophe maritime de Méditerranée
P.C
2 min
Devant la chapelle du cimetière du Furcone, l’abbé Frédéric Constant
donnait la messe pour la cérémonie commémorative du naufrage de la
Sémillante, il y a 165 ans ! / PHOTOS PIERRE CLAVERIE
Devant la chapelle du cimetière du Furcone, l’abbé Frédéric Constant
donnait la messe pour la cérémonie commémorative du naufrage de la
Sémillante, il y a 165 ans ! / PHOTOS PIERRE CLAVERIE
Rendez-vous était donné hier matin à 9 h 30 au niveau du quai
d’honneur, à l’embarquement des promenades, afin d’assister sur l’île
Lavezzu à la cérémonie commémorative du naufrage de la Sémillante. Et
il valait mieux-être à l’heure ! Un samedi, soleil et ciel bleu, mer
d’huile tout ne pouvait qu’encourager à accepter l’invitation de la
municipalité. Certains ont même dû se résoudre à rebrousser chemin car
l’embarcation "Gina" ne pouvait contenir davantage ! Quelques minutes
ont suffi pour atteindre l’île et son petit cimetière marin du Furcone
et sa chapelle devant laquelle était célébré l’office. C’est l’abbé
Frédéric Constant, en compagnie des représentants des confréries de
Bonifacio et Porto-Vecchio, qui donnait donc cette messe exceptionnelle
en plein air, sous un ciel radieux en contradiction complète avec le
drame qui se déroulait à proximité 165 ans plus tôt !
Un danger permanent
"C'est donc le 15 février 1855 que la frégate impériale de premier
rang, se perdait corps et biens sur un îlot de l'archipel des
Lavezzi...Ce jour-là soufflait dans le détroit, dès les premières
heures du jour, une tempête d'une rare violence. Jamais plus depuis, et
les statistiques sur ce point sont formelles, on en a enregistré de
pareille", d’après François Canonici, auteur du"Blog des Bonifaciens et
amis de Bonifacio"."Qu’importe la mission, la réalité du passage de
cette frégate, ce que nous devons retenir , c’est la mort de 702 hommes
! Un nombre qui fait, encore à ce jour, la plus grande catastrophe
maritime en Méditerranée. Ce que nous devons retenir aussi et surtout
c’est qu’il s’agit d’hommes qui ont perdu la vie en faisant leur
devoir..." C’est que soulignait le premier magistrat de la cité, Jean
Charles Orsucci qui rendait hommage à ces hommes d’hier tout en saluant
celles et ceux d’aujourd’hui, sur place hier, incarnant eux aussi le
devoir : les secouristes de la SNSM, les militaires et la gendarmerie,
les anciens combattants et bien d’autres encore dont la seule présence
ici signifiait leur engagement solidaire. Le discours du maire était
également l’occasion pour lui d’évoquer la dangerosité des lieux que
cette page d’histoire met en exergue ; aujourd’hui encore, cela se
vérifie. Pour ces raisons, cette commémoration est nécessaire. Le
discours du maire était relayé par celui du sous-préfet de Sartène,
Arnaud Gillet, qui avait fait spécialement le déplacement afin de
marquer son attachement à cette commémoration soulignant le sens du
devoir de ces hommes sacrifiés et celui des hommes et des femmes
d’aujourd’hui. Un apéritif d’honneur était servi à l’ensemble des
participants avant un retour sur la cité des falaises aux environs de
12 h 45.
Un temps radieux, une véritable invitation à la promenade pour se
souvenir d’un grand drame , celui de la plus grande catastrophe
maritime en Méditerranée : le naufrage de la Sémillante en 1855.
Un temps radieux, une véritable invitation à la promenade pour se
souvenir d’un grand drame , celui de la plus grande catastrophe
maritime en Méditerranée : le naufrage de la Sémillante en 1855.